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Audit énergétique, une solution timide…

Considérée comme un « must » dans les projets d’efficacité énergétique, la loi sur l’audit énergétique, entrée en vigueur en 2019, peine à donner le résultat escompté. C’est du moins l’avis de l’expert en transition énergétique Said Guemara qui, dans un billet, fait un bilan d’étape de cet outil d’efficacité énergétique.

Élément de contexte : c’est depuis le 1er décembre 2019 que le gouvernement marocain a impulsé une stratégie visant à éviter le gaspillage et à réduire la facture énergétique du pays. S’inscrivant dans la vision royale de transition énergétique, le décret N°2-17-746, relatif à l’audit énergétique obligatoire et aux organismes d’audit énergétique, est entré en vigueur. Dans les détails, dans un recueil juridique publié conjointement par le ministère de l’Energie marocain et le Giz, on peut lire que cette loi concerne « les établissements, les entreprises et les personnes physiques dont la consommation d’énergie thermique et/ou électrique dépasse un seuil spécifique à chaque secteur fixé par voie réglementaire sont soumises à un audit énergétique obligatoire et périodique.

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L’audit énergétique obligatoire s’applique également aux établissements et entreprises de production, de transport et de distribution d’énergie ». Plus loin dans le document on peut lire ce qui suit : « Est puni d’une amende d’un montant de 20.000 à 200.000 dirhams : – Toute personne qui n’aura pas respecté les seuils des performances énergétiques minimales des constructions et bâtiments, des équipements et des appareils utilisant l’énergie, soumis aux dispositions de la présente loi ». Et d’ajouter : « Toute personne qui fait obstacle ou entrave l’exercice du contrôle technique visé à l’article 17 ci-dessus ».

Cependant 4 ans après le lancement de ce dispositif, les choses semblent ne pas pour autant aller dans le bon sens. C’est le constat que partage l’expert en transition énergétique Said Guemara. Pour ce dernier, après 4 ans, nous devions disposer de la part de l’AMEE d’un bilan des projets identifiés, des projets réalisés, des économies effectivement réalisées, validées par la mesure et la vérification, du taux de réalisation des recommandations des audits, et surtout des quantités de gaz à effet de serre évitées à la nation. « Aujourd’hui, on constate que, depuis, rien n’a bougé », martèle l’expert. Et d’ajouter : « l’une des problématique c’est qu’au Maroc on manque d’experts qui peuvent mener de façon poussée ces grands projets d’audit énergétique ».

Un avantage considérable

Dans un contexte de dépendance énergétique quasi totale du pays vis-à-vis de l’étranger et d’une fluctuation importante des prix d’énergie, il est devenu nécessaire d’appliquer une politique ambitieuse d’efficacité énergétique, ayant pour but d’exploiter le potentiel important en efficacité énergétique que recèle le Maroc. « Cette loi a pour objet d’augmenter l’efficacité énergétique dans l’utilisation des sources d’énergie, éviter le gaspillage, atténuer le fardeau du coût de l’énergie sur l’économie nationale et contribuer au développement durable », nous confie l’expert. Et d’ajouter : « En plus de l’économie sur la production de l’empreinte carbone, l’audit énergétique permet aussi de réaliser des économies d’échelle ».

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Pour rappel, ce dernier n’a pas manqué de lancer un appel à l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique pour appuyer davantage ce dispositif. « Aujourd’hui, je pense que l’AMEE doit porter davantage ce projet en accompagnant les projets d’audit énergétique ». Contactée par Challenge pour un éclaircissement, nous n’avons eu aucun retour de la part de l’AMEE.

 
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