Interview

Gaby Miodownik : « Nous voulons faire du Maroc un hub pour l’Afrique subsaharienne et l’Europe du Sud »

Le groupe israélien Netafim vient d’inaugurer son premier site de production au Maroc. Cet investissement constitue un prélude à une expansion du groupe dans la région, à partir du royaume. Gaby Miodownik, PDG monde du groupe israélien NETAFIM, nous en dit plus.  

Challenge : Netafim vient d’ouvrir sa première usine au Maroc. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Gaby Miodownik : Le Maroc a un secteur agricole très dynamique, avec un niveau d’adaptation aux nouvelles technologies très élevé sur les 30 dernières années. Lorsque vous combinez tous ces atouts avec, en plus, le soutien important que le gouvernement marocain offre aux agriculteurs pour leur permettre d’implémenter ses nouvelles technologies, le choix du Maroc pour accueillir nos investissements est évident. Tous ces efforts ont favorisé l’émergence d’un marché de taille qui séduit les grands groupes d’envergure mondiale comme Netafim (Ndlr : filiale du groupe multisectoriel mexicain Orbia) qui produit des systèmes d’irrigation de précision pour l’agriculture. Nous avons donc décidé d’implanter une usine à Kénitra pour produire localement, afin de davantage desservir le marocain. Je rappelle que Netafim opère au Maroc, commercialement, depuis plusieurs décennies. Cette inauguration est un cap important pour nous au Maroc, après de nombreuses années d’activité commerciale dans le royaume. Cette usine nous permettra de continuer de croître sur le marché marocain. 

Challenge : Il s’agit aussi de la première usine de Netafim en Afrique du Nord. Qu’est-ce que cela implique pour vous ? 

G.M. : Notre objectif est de faire du Maroc un hub pour l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest et le Sud de l’Europe. Nous allons produire dans cette usine, puis exporter vers tous ces marchés. Le Maroc dispose d’importantes infrastructures routière, maritime, aéroportuaire, qui représentent de grands atouts logistiques pour l’export. Le capital humain du pays est aussi hautement qualifié. Notre objectif est, toutefois, de servir les agriculteurs marocains, puis après exporter nos produits. L’usine de Kénitra produit des goutteurs, des lignes de goutteurs, des arroseurs et des micro-émetteurs. Elle permettra ainsi aux agriculteurs et petits exploitants marocains de bénéficier de l’irrigation goutte à goutte avec des matériaux disponibles et à bon prix et ce, dans un contexte de stress hydrique. 

Challenge : Peut-on avoir une idée de l’investissement ? 

G.M. : Je tiens à préciser d’abord, que cette usine implantée à Kénitra va permettre la création de 150 à 200 emplois. Nous avons investi 5 millions de dollars dans la mise en place du site de production. Nous allons continuer de travailler de concert avec nos partenaires locaux puisque nous opérons ici depuis 30 ans. Notre but, est d’apporter une solution à un besoin dans un moment de tension sur les ressources en eau du pays. C’est un partenariat gagnant-gagnant. Nous connaissons le marché et le marché nous connaît. Ce niveau d’investissement montre que nous voulons vraiment développer nos activités au Maroc, et créer des emplois, et répondre plus rapidement aux besoins de nos clients. C’est tout le monde qui y gagne. Cette première usine constitue le noyau de nos actions dans la région. Nous n’avons aucun doute sur le fait que nous serons amenés à faire des extensions pour augmenter notre capacité de production, au fur et à mesure que la demande progressera.

Son parcours :

Nommé PDG du groupe Netafim en mars 2020, Gaby Miodownik a plusieurs cordes à son arc. Avant cette nomination, il a occupé plusieurs fonctions au sein du groupe, qu’il avait rejoint 16 ans plus tôt. Il a, entre autres, occupé la fonction de Vice-président de la région EMEA (Europe, Middle East, Africa).

Son actu :

Le groupe israélien Netafim, filiale de la multinationale mexicaine Orbia, vient d’implanter sa première usine au Maroc, après une trentaine d’années de présence commerciale. Avec un investissement de 5 millions de dollars, cette usine va générer la création de 150 à 200 emplois à terme, et produira des goutteurs, des lignes de goutteurs, des arroseurs et des micro-émetteurs.

 
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