Fruits et légumes : Les professionnels lancent un SOS au chef du gouvernement
Le collectif des Associations des producteurs et des producteurs exportateurs de fruits et légumes a saisi de toute urgence le chef du gouvernement dans une missive officielle concernant les risques qui pèsent sur leur filière.
Dans une lettre adressée au chef du gouvernement, l’écosystème des fruits et légumes fait part de la situation préoccupante que vit la filière. Considéré comme le fleuron de l’agriculture marocaine, ce secteur est, d’après les propos des signataires de la missive, dans « une situation très préoccupante » et « se retrouve actuellement à la limite de l’impasse ». Les professionnels dénoncent le déséquilibre entre le marché local et celui à l’export, une situation qui risque de mettre en péril leur activité. En effet, le secteur des fruits et légumes a toujours pu maintenir un équilibre entre l’approvisionnement du marché intérieur et celui à l’export. Explicitement, le deuxième subventionnait le premier. Le résultat final du producteur a toujours « été un bilan équilibré entre l’export et le marché local ».
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Les maux du secteur
Malheureusement, les choses ont changé et pour cause, plusieurs facteurs, d’abord le climat capricieux pour ne pas dire la longue période de sécheresse qu’a connu le Maroc ces dernières années, des coûts de production plus élevés, des charges croissantes et donc plus pesantes surtout suite aux mesures mises en place pour taxer tous les intrants agricoles sans pour autant être capable de récupérer cette TVA. S’ajoute à cela une inflation à 2 chiffres ; « aujourd’hui, elle touche le producteur en grevant son coût de revient, mais aussi le consommateur en impactant son pouvoir d’achat », soulignent les professionnels.
Crise de la tomate
Les professionnels argumentent leur missive par l’exemple le plus parlant qui est celui de la tomate. Un secteur en crise depuis plus d’une année et pour cause, les niveaux de rendement plus bas ainsi qu’une régression des superficies dédiées à la tomate ronde. Pas seulement, la perte du marché russe a privé le marché intérieur d’un volume de 120.000 tonnes (presque l’équivalent du niveau de l’export atteint sur ce marché) et par conséquent la majeure partie des superficies qui servaient le marché russe ont été reconverties à d’autres cultures. Sans oublier l’augmentation substantielle du coût de revient de la tomate que les prix moyens pratiqués sur le marché local n’arrivent pas à couvrir ainsi qu’un sérieux problème de rentabilité pour ce segment de production qu’est la tomate ronde.
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Avec ce cliché, les professionnels espèrent avoir pu traduire et transmettre avec clarté, la situation qui caractérise actuellement la filière. Une situation qui risque de toucher d’autres produits agricoles. « Nous craignons le pire pour l’avenir, si la même attitude statique perdure, surtout qu’on se projette sur le même scénario du ramadan qui va coïncider avec la période de froid et par conséquent avec une diminution de production et donc de l’offre, au moins sur les 9 années à venir », déplorent les professionnels du secteur.
Point mort
Cet appel au secours résonne dans le vide, selon les professionnels qui se demandent pourquoi sont-ils arrivés « à ce point mort ? ». Toujours selon ces derniers « la seule explication ne peut être qu’une question d’approche inadaptée et de mode de gestion unilatéralement appliqué à cette crise, par l’administration ». Plus encore, les professionnels se sentent « marginalisés et ignorés » et estiment que les choses doivent changer au plus vite.