Immobilier. Les MRE, une petite bouée de sauvetage !
Etant l’un des leviers de l’économie, le secteur de l’immobilier dans ce contexte de crises multiformes cherche les alternatives de relance. Et, dans ce contexte de conjoncture, l’apport des Marocains résidant à l’étranger (MRE) est une alternative de relance…
Les séquelles du Covid, la guerre en Ukraine, et ses répercussions importantes sur les prix du pétrole et du gaz, le commerce mondial et les chaînes d’approvisionnement des matières premières ont fragilisé davantage le secteur de l’immobilier qui, depuis quelques années, demeurait atone. Selon une enquête de terrain menée par les services extérieurs du ministère de l’Industrie et du Commerce, la plupart des matériaux de construction ont en moyenne connu une hausse à deux chiffres. La hausse la plus importante a été observée pour le verre, qui a atteint un prix de 260 MAD/m². Le prix du cuivre, de l’aluminium et de l’Inox ont également atteint des niveaux records affichant ainsi des progressions respectives de 61%, 51% et 39%. Une conjoncture d’ailleurs qui n’a pas été sans conséquences pour le secteur. « Aujourd’hui, nous sommes dans un contexte de latence et même si cela semble avoir un certain engouement, l’activité sectorielle tourne au ralenti », nous confie William Simoncelli, DG de Carré Immobilier. Cependant, même si les voyants étaient au rouge, les effets de la croissance n’ont pas tardé à montrer le bout de leur nez.
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Dans l’une de ses étude récentes, l’expert de l’immobilier Mubawab explique que l’année 2022 a marqué le début d’une hausse de l’offre immobilière de +19% (sur le portail du site spécialisé dans l’immobilier). La demande suit aussi une courbe positive et enregistre +15% pour la même période. Et dans ce bond en avant, l’une des causes principales est le retour des MRE. » Il faut dire que l’arrivée des MRE a toujours eu un effet boost sur les vente », nous confie Kevine Gormand le CEO de Mubawab.
Et de poursuivre : « Même si l’engouement semble au rendez-vous, le Marché des MRE est un peu timide par rapport aux années d’avant crise. Historiquement, les MRE investissaient beaucoup au Maroc dans l’immobilier, cependant certains éléments ont fait qu’il y a eu un changement de paradigme : dans ce changement de paradigme, le premier élément est que les fraudes et retards de livraisons ont impacté beaucoup de MRE. Et la seconde, est le vieillissement de la population (celle-là était plus encline à investir au Maroc), les nouvelles générations ont plus tendance à investir en Europe », explique le CEO de Mubawab. Toujours selon ce dernier, le marché est en tendance baissière, même s’il est important il n’y a plus les flux de l’époque.
Et selon une étude du ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger, « ce sont près de 60% de ces MRE qui retournent au Maroc pour y investir ». Et toujours selon la même source, le marché immobilier fait partie des marchés les plus plébiscités par ces marocains. Plusieurs de ces derniers décident d’acquérir un logement ou un terrain afin d’y construire un bien ».
Villes les plus prisées par les MRE
Les principales métropoles du Maroc sont les villes les plus prisées par les MRE. Dans les détails Tanger, Casablanca, Fès, Meknès, Marrakech et Agadir, entre autres villes, séduisent de plus en plus cette clientèle particulière. En effet pour ces MRE, le logement acheté au pays peut servir soit de résidence secondaire (pendant les vacances d’été), soit affecté à des parents ou mis en location. Ainsi, le marché immobilier marocain est en pleine expansion et l’investissement dans ce domaine se fait dans différentes régions du Maroc. « Ce qui marche bien ce sont les petits appartements au centre-ville », explique Gormand.
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Et d’ajouter : « Les MRE sont présents partout dans la zone du Rif/Al Houceima (MRE en provenance de Belgique, Flamand), à Tanger (MRE en provenance d’ Espagne), à Casablanca (MRE en provenance de France). Et Casablanca est la ville où le plus les MRE investissent. Et il faut noter également que les infrastructures dont se dote le Maroc, notamment autoroutes, nouvelles lignes ferroviaires, complexes touristiques et culturels… participent à l’attrait de ces villes auprès des investisseurs et clients.
Les avantages fiscaux
Depuis 2015, l’Etat a mis un dispositif en faveur des MRE qui disposent d’un bien immobilier au Maroc. Un arrêté du ministre de l’Économie et des Finances n°3005.15 a été publié pour fixer la valeur des taxes à payer dans le cas où un Marocain résidant à l’étranger transfère sa résidence fiscale au Maroc. Cette nouvelle loi régit à la fois les locaux à usage d’habitation, commercial et administratif. Les droits d’enregistrement sont passés à 4% et 3% seulement pour les logements sociaux dont le prix ne dépasse pas 250.000 dirhams et les habitations à faible valeur immobilière. Les biens doivent, par contre, être enregistrés dans un délai de trente jours après la signature du contrat de vente. Pour les MRE qui souhaitent recourir à un crédit immobilier afin d’acquérir un appartement social ou économique, la transaction est soumise à un taux de TVA de 10%.