Intérieur. Le sérieux concrètement décliné
A quelques jours du discours Royal, le ministère de l’Intérieur n’a pas attendu longtemps pour accélérer la mise en œuvre des principes fondamentaux inhérents au concept clé officiellement consacré : le «sérieux».
Le ministère de l’Intérieur est au cœur de l’État. A ce niveau, le «sérieux» est vital. Il en va de l’existence même de l’État. Aucune brèche ou déviation ne peut être supportée à ce niveau. Ce n’est plus une «boite noire». C’est là que la réforme du mode de gouvernance est capitale, décisive et déterminante. Ainsi, le ministère de l’Intérieur communique et déclare qu’il «veillera constamment, en ayant à l’esprit les Hautes Instructions Royales, à consacrer une démarche efficiente dans la modernisation de la gestion de ses ressources humaines, sur la base du strict respect des critères de compétence, de mérite et d’égalité des chances dans l’accès aux postes de responsabilité, et ayant pour finalité la promotion de l’action de l’administration territoriale, selon une dynamique vertueuse mettant l’administration au service des citoyens, de manière à répondre à leurs besoins et à défendre leurs intérêts, comme l’a affirmé à plusieurs reprises le Roi Mohammed VI, et ce dans l’objectif de consacrer la bonne gouvernance territoriale».
Lire aussi | Vers une «démondialisation» ?
C’est là un engagement officiel de mise en œuvre du discours Royal dans la pratique effective et quotidienne qui doit réellement impacter positivement les rapports de l’Etat avec les citoyens, aux niveaux national et territorial. En ce n’est pas une simple déclaration de bonnes intentions. Le ministère de l’Intérieur a déjà procédé, en cet été, à un vaste mouvement de mutation dans les rangs des agents d’autorité. Ce qui laisse le temps aux agents concernés de s’installer, en cette période estivale, avant la prochaine rentrée scolaire, sociale et agricole, qui s’annonce chaude, très chaude, pas seulement au sens propre. Ce mouvement a concerné 1116 agents, soit 25% de l’effectif total de ce corps constituant la «colonne vertébrale» de l’administration territoriale.
Lire aussi | PORTRAIT. Anas Bouassami, cofondateur de Snipfeed
Il est surtout question d’implémenter un nouveau mode de management pour passer graduellement d’un modèle classique de la Fonction Publique (FP), fondé sur la «gestion des carrières», à un modèle nouveau, basé sur la «gestion des compétences». En fait, par cette nouvelle démarche, le ministère de l’Intérieur donne l’exemple à l’ensemble des départements ministériels et des collectivités territoriales (CT), pour consacrer tangiblement le concept de «sérieux» au sein de l’État et des CT, actuellement acteurs clés de stabilité et de développement durable. Pour cela, le rapport avec le citoyen est appelé à connaitre une transformation radicale. Le citoyen, dans cette nouvelle approche, est perçu comme un partenaire aussi bien dans la gestion administrative courante que dans l’opération d’évaluation des performances des agents d’autorité. Ainsi, cette année, ce mode d’évaluation et de valorisation des ressources humaines a été appliqué à 640 agents d’autorité.
Lire aussi | Irriguer pour développer les espaces ruraux au Maroc : vers la fin d’un paradigme ?
Les techniques d’enquête de satisfaction pour mieux apprécier la qualité des services publics, ont été expérimentés et sont appelés à être progressivement généralisées. Sur la base des critères de mérite et de l’évaluation globale du rendement, 160 agents d’autorité, femmes et hommes, ont ainsi été promus. Ce processus est appelé à créer une nouvelle dynamique au cœur de l’État, suscitant émulation et sentiment d’équité. Par ailleurs, l’administration territoriale s’est renforcée par 124 nouveaux cadres, lauréats de l’Institut Royal de l’administration territoriale. Cette nouvelle promotion est ainsi appelée, dès le début, à se forger dans un nouvel environnement où dominent la transparence, le sérieux et le mérite. L’impact ne peut être que bénéfique pour l’ensemble de la collectivité dans le processus de construction d’un État de droit démocratique. Tous les autres ministères et toutes les collectivités territoriales sont appelés à suivre l’exemple, sans tarder.