Quand les influenceurs ont des impacts sur la destination
La grande stratégie touristique du Maroc commence à porter ses fruits. Depuis quelques temps le marketing d’influence à des externalités positives sur le secteur. Décryptage.
Mode, humour, cuisine… Le Maroc compte aujourd’hui 60.000 influenceurs, contre 1 400 seulement en 2018, selon une étude du cabinet DigitrendZ. Il est ainsi le pays du Maghreb qui en compte le plus, loin devant la Tunisie et l’Algérie. En cause, le succès des réseaux sociaux, tels Facebook, Instagram et Whatsapp, qui sont les plus plébiscités.
L’étude révèle que 75% des Marocains suivent des influenceurs sur les réseaux sociaux, avec une moyenne de 15 par personne. Ces influenceurs sont perçus comme une bonne source d’information dignes de confiance. Les principaux thèmes d’intérêt sont l’humour, la cuisine, la technologie et la mode.
Depuis quelque temps, ces nouveaux maitres du numériques on investi le terrain de la promotion de la destination Maroc. En effet, de nombreux influenceurs étrangers de différentes nationalités se sont rendus au Maroc pour assister à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA et couvrir cet évènement pour en faire, 10 jours durant, le centre de l’attention mondiale. Un facteur qui favoriserait la promotion du tourisme au Maroc, selon les observateurs, surtout après la pandémie du Covid-19 qui a mis à mal le secteur durant ces deux dernières années.
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Parmi les influenceurs qui ont tenu à documenter les détails de leur visite au Maroc, figure le créateur de contenu britannique et youtubeur Theo Ogden, connu sous le nom de Thogden. Suivi par plus d’un million de followers sur sa chaine youtube, le vlogueur est devenu célèbre au Maroc après avoir encouragé nos Lions de l’Atlas lors de la Coupe du monde Qatar 2022. Il a d’ailleurs été ébloui par le public marocain et a même chanté l’hymne national et le fameux « Siiir, Siiir, Siiir ». D’autres influenceurs ont également fait le déplacement au Maroc pour assister à ce grand évènement mondial à l’image du journaliste sportif américain Nico Cantor, connu pour avoir fondu en larmes devant l’exploit des Lions de l’Atlas à la Coupe du monde, lors du match Maroc-Portugal. Contacté par Challenge l’économiste El Mehdi Fakir nous a fait savoir que la prestation du Maroc à la récente Coupe du monde a été un soft power qui a vendu l’image du Maroc auprès d’un large public international, dont celui de l’écosystème du marketing d’influence.
Rappelons d’ailleurs que le Maroc a également accueilli, durant la même période, la 47ème édition du Trophée Hassan II de Golf et la 26ème édition de la Coupe Lalla Meryem, qui est aussi une compétition au rayonnement mondial similaire à la Coupe du Monde des Clubs, a-t-il précisé, notant que ce type d’évènement majeur renforcerait la reprise que connait le secteur touristique dans notre pays.
L’influence marketing dans l’industrie du voyage en 2023
Selon la plateforme d’influence marketing Kolsquare dans son rapport sur l’impact du marketing d’influence sur le tourisme, 84% des utilisateurs déclarent avoir feuilleté le profil d’un influenceur voyage avant de choisir une destination, et 19% le font régulièrement. C’est aussi vrai chez les plus jeunes : 35% de la Gen Z utilisent les réseaux sociaux pour planifier leurs escapades. D’où l’importance, pour les acteurs du tourisme, de soigner leur présence en ligne. Et solliciter des influenceurs pour créer du contenu crédible, transparent et authentique. Car 33% des utilisateurs ont par exemple déjà changé d’avis sur un hôtel après avoir consulté les réseaux.
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Les chiffres clés sur l’influence marketing dans le voyage
- 674 millions : le nombre de publications sur Instagram associées au voyage.
- 144,5 milliards : le nombre de vues sur TikTok sur la même thématique.
- 32 % : le pourcentage de publications voyage postées entre mai et juillet.
- 70 % : la part de contenus vidéo tous réseaux confondus, contre 30% pour la photo.
- 19,6 milliards : le nombre de likes, partages et commentaires générés par des publications en rapport avec le voyage sur les réseaux sociaux.
- 1,5 % : le taux d’engagement moyen dans le secteur, tous réseaux confondus. C’est mieux que l’industrie du luxe (1,3 %) ou le secteur de la beauté (1,1 %) mais moins bien que l’industrie du divertissement (2.4 %).
Un gigantesque plan de relance….
Ce sont près de 56,1 milliards de dirhams (MMDH) qui avaient été déployés pour redynamiser le secteur du tourisme afin d’attirer plus de touristes et renforcer les réserves de changes d’ici 2026. Le Maroc est ainsi passé de 13 millions de touristes à 3,7 millions d’arrivées, soit moins d’arrivées qu’en 2000 (4.300.000). De stratégie en stratégie, acteurs ministériels et institutionnels ont tant bien que mal apporté des palliatifs aux grands malaises conjoncturels dont a souffert le secteur. On se rappelle même le tweet révélateur, dans lequel la ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor a fait son mea culpa en ces mots : « Il y a quelque chose dans notre produit touristique qui ne fonctionne pas ».
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Dans le nouveau modèle de développement, les conclusions du CSMD sont claires : « Repenser le secteur du tourisme au-delà des mesures de relance et à l’aune des tendances mondiales et de la nouvelle donne à la suite de la pandémie est essentiel. Ayant bénéficié de deux grands contrats-programme et d’un troisième obtenu aux forceps, le 6 Août 2020 (un contrat-programme couvrant la période 2020-2022), la nouvelle feuille de route à l’horizon 2026 s’est positionnée comme le point d’un nouveau départ vers une croissance réelle.