Casablanca. L’exploitation du nouveau terminal pour les croisières bientôt concédée à un investisseur
Casablanca qui ne disposait pas de quai dédié à l’activité des croisières, tient enfin son nouveau terminal de croisières. Située sur la jetée Moulay Youssef du port de Casablanca, au niveau de l’ancien poste pétrolier, la nouvelle infrastructure, construite par l’Agence nationale des ports, avec un montant 715 millions de DH, et dont la capacité d’accueil atteindra les 450.000 croisiéristes par an, est sur le point d’être concédée à un investisseur pour son exploitation. Les détails.
Le nouveau terminal de croisières de Casablanca est fin prêt. L’Agence nationale des ports (ANP) veut que cette nouvelle infrastructure de croisière au port de Casablanca qui a nécessité un investissement de 715 millions de DH, soit gérée à l’instar des terminaux de croisières de Marseille, Tenerife, Lisbonne ou encore de Barcelone. Pour ce faire, l’organe d’autorité et de régulation du système portuaire marocain, vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt (AMI) destiné aux investisseurs potentiels intéressés par l’exploitation de ce« nouveau terminal multi-users pour le traitement des navires de croisières dans le cadre d’une concession d’exploitation du nouveau terminal de croisières de Casablanca ». Aussi, l’ANP fera visiter le mercredi 10 janvier les lieux aux candidats intéressés. Ces derniers ont également jusqu’au mardi 23 janvier pour déposer leur dossier de participation à l’AMI.
Il faut dire que ce nouveau terminal de croisières situé sur la jetée Moulay Youssef du port de Casablanca, au niveau de l’ancien poste pétrolier, vient à point nommé pour combler le déficit de l’infrastructure d’accueil des navires face à une demande croissante des croisiéristes. En effet, depuis très longtemps, le besoin d’un nouveau terminal de haut calibre se fait sentir dans le milieu touristique de la capitale économique. Jusque-là, si le port de Casablanca connaît un flux important des bateaux en escale venant de plusieurs pays de la région mais ces bateaux sont accueillis sur un quai non dédié.
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La capitale économique reste la destination préférée des armateurs car elle offre le plus de choix d’excursions, notamment dans la Médina, mais aussi vers Marrakech et El Jadida… Avec une dépense moyenne de 80 euros/jour, le croisiériste constitue un stimulant économique. Ce budget est encore plus élevé durant les escales «overnight» pendant lesquels des excursions sont organisées dans les villes voisines, avec des séjours en hôtels comprenant plusieurs nuitées. Comme chaque paquebot accueille jusqu’à 3 000 passagers, les retombées financières sont substantielles.
Ainsi, cette nouvelle infrastructure, dont la capacité d’accueil atteindra les 450.000 croisiéristes par an, permettra l’amélioration de la qualité des conditions d’accueil des croisiéristes et des paquebots par une augmentation de la taille des bateaux pouvant accoster au port de Casablanca ainsi que du nombre de touristes, grâce à une rotation accélérée des navires. Le nouveau terminal de croisières de la capitale économique va faciliter et fluidifier les contrôles à la frontière des touristes et le traitement des bagages. L’objectif est de s’atteler à l’accueil des paquebots de croisière, à la qualité des prestations rendues aux passagers, à la gestion de l’espace et des flux, aux tarifs de l’activité de croisière ou encore à la relation port/ville pour la mise en valeur et le développement de l’activité.
Au-delà de cette rationalité économique, ce nouveau terminal de croisières ne pouvait pas mieux tomber, eu égard au Mondial 2030 que co-organisent le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Cette nouvelle infrastructure constitue en effet une contribution majeure pour une logistique réussie de l’évènement « coupe du monde ». Parfaite alternative à l’aérien et à la route, ce mode de transport massif permet au Maroc de présenter une offre de transport complète et solidaire. Autrement dit, le port de Casablanca est déjà prêt pour accueillir par voie maritime des milliers de supporters désirant assister aux matchs de leurs équipes nationales. Ainsi par cette réalisation, l’ANP est à jour par rapport à son agenda : l’agence pilotée par Nadia Laraki, a compris très tôt l’importance de doter le pays d’un ensemble d’infrastructures dédiées aux bâtiments de croisières. À titre indicatif, il convient de mentionner la possible mobilisation coordonnée des ports de Casablanca et Agadir. D’ailleurs, dans cette perspective, le futur exploitant du terminal, aura des arguments béton pour convaincre les lignes de croisières d’y accoster, au grand avantage de nos industries maritimes et touristiques.
Depuis la fin de la pandémie de Covid-19, le Royaume revient dans les radars des croisiéristes et l’activité croisière reprend de plus belle. Une reprise qui repositionne la destination Maroc sur la carte des croisiéristes. Elle augure, par ailleurs, de belles perspectives pour le développement du tourisme de croisière et de plaisance au Maroc. L’activité de croisière devrait continuer sur sa lancée tout au long de l’année 2024. Déjà, à fin septembre 2023, l’activité de croisière dans le Royaume a connu une très bonne reprise, avec une hausse de 1015,8% et un nombre de 146.818 croisiéristes, selon le ministère de l’Equipement. Sur les neuf premiers mois de 2023, près de 147.000 croisiéristes sont arrivés dans les ports de Casablanca, Tanger et Agadir.
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Troisième composante de Wessal Casablanca Port, un projet structurant ambitieux visant une réhabilitation totale de l’ensemble de la zone portuaire de la capitale économique, les chantiers de l’ANP, commencent à prendre forme dans ce cadre. La première composante du projet consistant en le transfert du port de pêche à l’extérieur du port de la ville (budget d’investissement de 688 millions de DH) et la deuxième composante qui concerne la réalisation du nouveau chantier naval d’un coût de 992 millions de DH, n’attendent que la finalisation des travaux de prolongement de la jetée Moulay Youssef du port de Casablanca afin de mieux protéger ces projets et rendre plus calme le plan d’eau du site.