Tourisme

Vers un nouveau cap pour le tourisme ?

Etant un des secteurs clé de l’économie marocaine qui représente 7 % du PIB, le tourisme connaît une nouvelle année record avec 14,5 millions d’entrées. Cependant n’est-il pas temps de penser un nouveau cap ?

Il y a près de 3 ans maintenant, les opérateurs touristiques en cascades mettaient les clés sous la porte. Covid oblige, cet épisode de crise sanitaire avec son lot d’externalités avait chamboulé tout le secteur touristique. Tour opérateur, Hôtelier, aviation, société de location de voiture…toute la chaîne était enrayée.   Durant cette période, les belles années du tourisme marocain, du moins sans crise majeure, avaient laissé place à des de turbulence, donnant au passage des sueurs froides aux acteurs de cet écosystème. En chiffre, la pandémie a fait passer le Maroc durant cette période de 13 millions de touristes à 3, 7 millions de touristes. 

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Et même si ce sombre tableau avait plongé les acteurs du secteur dans une sorte de tunnel sans fin, aujourd’hui la réalité est tout autre. A titre d’exemple Marrakech ville symbole du tourisme national et même international a retrouvé son vent de croissance. Une note de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) révélé il y’a quelques mois traduisait en chiffre cette croissance.  « Le Maroc a enregistré à fin septembre 2023, 11, 1 millions d’arrivées ». « L’évolution de la valeur ajoutée du secteur du tourisme continue de croître, enregistrant une hausse de 31,2% au deuxième trimestre 2023, après +53,9% un trimestre plus tôt », indique la DEPF dans sa note de conjoncture d’octobre 2023.  Plus récement, un communqué du ministère du tourisme confirme un autre record historique. 2023 a marqué une nouvelle année record pour le tourisme au Maroc avec 14,5 millions d’entrées, a annoncé le ministère du Tourisme et de l’Artisanat. Le tourisme a « franchi un nouveau cap historique » avec 14,5 millions de visiteurs, « soit 34 % de plus qu’en 2022 », a indiqué un communiqué officiel. Le ministère du Tourisme a souligné que le secteur a comptabilisé un million de visiteurs de plus que l’objectif fixé par le gouvernement dans sa feuille de route 2023-2026 qui était de 13,5 millions de visiteurs en 2023. Le précédent record avait été enregistré en 2019 avec 13 millions de visiteurs avant que le secteur ne plonge dans une crise aiguë en raison de la pandémie de Covid-19.

« Il y’a une nécessité de penser le tourisme en dehors de l’hôtellerie » Dans le nouveau modèle de développement, les conclusions du CSMD sont claires : « Repenser le secteur du tourisme au-delà des mesures de relance et à l’aune des tendances mondiales et de la nouvelle donne à la suite de la pandémie est essentiel. Ayant bénéficié de deux grands grands contrats-programme et d’un troisième obtenu au forcep le 6 Août 2020 (un contrat programme couvrant la période 2020-2022), la nouvelle feuille de route à l’horizon 2026 se positionne impulsé par le ministère se positionne aujourd’hui comme le point d’un nouveau départ vers la croissance réelle. Rappelons qu’  Il ambitionne  d’attirer 17,5 millions de touristes, d’atteindre 120 milliards de recettes en devises, de créer 80.000 emplois directs et 120.000 indirects, en plus de repositionner le tourisme comme secteur clé dans l’économie nationale. Pour atteindre ces objectifs, cette feuille de route entend transformer le secteur du tourisme en agissant sur tous les leviers essentiels à savoir une nouvelle logique de l’offre articulée autour de l’expérience client et structurée autour de 9 filières thématiques et 5 filières transverses, un plan offensif pour doubler la capacité aérienne et le renforcement de la promotion et du marketing, avec une importance particulière accordée au digital.

 Par exemple « Il y a une véritable nécessité de penser le tourisme en dehors de l’hôtellerie », nous confiait l’économiste Mehdi Fakkir dans un article publié au lendemain de l’annonce du nouveau plan.  Le tourisme interne une lucarne oublié ?  « Dans un contexte international entaché d’incertitudes et compte tenu des mesures prises par les principaux pays émetteurs, notamment européens, à travers des plans de relance orientés en faveur de la dynamisation de leurs marchés intérieurs, tout laisse à présager que la redynamisation du secteur touristique national passerait, du moins dans une première étape, par l’impulsion de la demande interne pour juguler les effets occasionnés par la poursuite de l’atonie des flux touristiques étrangers ». C ‘est ce qui ressort d’une étude  de la DEPF sur le potentiel du tourisme interne au Maroc.

Selon les experts de la DEPF,  Les arrivées des marocains, résidents au Maroc, dans les établissements hôteliers et touristiques classés (EHTC) se sont consolidés de +8,4% entre 2010 et 2019, contre +3,2% pour le tourisme récepteur 8, passant à 3,5 millions de touristes. Ceci a permis de porter la part de marché du tourisme interne à 39%9 du total des arrivées, en hausse de 10 points par rapport   à 2010.   Le tourisme interne au Maroc a connu un essor quasiment généralisé sur le plan territorial durant la dernière décennie avec, certes, une attractivité et une spécialisation régionales différenciées. Cependant, son potentiel demeure inexploité . La crise du Covid-19 et son impact inédit sur les territoires touristiques nationaux a tout de même révélé le rôle d’amortisseur du tourisme interne pour le maintien du système productif touristique en périodes de crises et ce, malgré les incertitudes et les mesures sanitaires restrictives différenciées au niveau territorial.

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En effet, le rôle salvateur du tourisme interne, révélé autant par les données conventionnelles que non conventionnelles (lumières nocturnes et données web), a été tributaire des restrictions de déplacement et de la spécialisation différenciées des territoires touristiques. Ainsi, pour consolider le rôle du tourisme interne dans la relance du secteur, des mesures mobilisant les efforts tant publics que privés devraient être consolidées suivant au mieux un Framework 38 englobant l’ensemble de l’écosystème. L’Afrique pourquoi pas ? A la lumière de son programme 2023-2026, qui ambitionne, à l’horizon 2026, d’attirer 17,5 millions de touristes, et d’atteindre 120 milliards de recettes en devises, de créer 80.000 emplois directs et 120.000 indirects,l ‘Afrique pour le Maroc peut représenter une véritable niche à ne pas négliger.

En Afrique depuis maintenant quelques décennies différentes pays ont enregistré l’émergence de nouvelles classes développant des goûts très prononcés pour le voyage et la découverte. Dans une note publiée en 2018 «Hospitality Report Africa » avait analysé ce phénomène. «L’industrie hôtelière et du voyage est un levier important du développement de l’économie en Afrique», résume le rapport. La montée en puissance d’une classe moyenne croissante, associée à un assouplissement des règles de transport intra-Afrique, sont les principaux moteurs du développement du tourisme local et continental, selon la même source, qui ajoute également qu’en plus de ces facteurs de croissance, viennent s’ajouter l’investissement massif des chaînes hôtelières vers les principales destinations d’affaires comme Lagos, Nairobi, Abidjan, Accra et Johannesburg, ainsi que l’augmentation du trafic aérien vers ces villes par les principales compagnies aériennes.

Selon le recensement établi par le rapport, c’est au total 365 projets de constructions d’hôtels de chaînes internationales qui ont été signalés en Afrique en 2018, représentant quelque 64 231 chambres et correspondant à une augmentation de 29 %, par rapport à 2017. Alors aujourd’hui, le Maroc à la lumière de son parc hôtelier assez mature pourrait exporter cette compétence sur le continent au travers de chaîne hôtelière marocain et même développer des campagnes orientées Afrique afin de capter ces classes montantes désireuses de découvertes.ChatGPT

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Étant l’un des secteurs clés de l’économie marocaine, représentant 7 % du PIB, le tourisme enregistre une nouvelle année record avec 14,5 millions d’entrées. Cependant, ne serait-il pas temps de réfléchir à une nouvelle orientation ?

Il y a près de trois ans, les opérateurs touristiques étaient contraints de fermer leurs portes en cascade. Sous l’effet de la pandémie de Covid, cette crise sanitaire avait perturbé l’ensemble du secteur touristique, de l’opérateur touristique à l’hôtelier, en passant par l’aviation et les sociétés de location de voitures.

Pendant cette période, les belles années du tourisme marocain, du moins en l’absence de crise majeure, avaient cédé la place à des années agitées, provoquant des sueurs froides aux acteurs de cet écosystème.

En chiffres, la pandémie a réduit le nombre de touristes au Maroc de 13 millions à 3,7 millions. Même si ce tableau sombre avait plongé les acteurs du secteur dans un tunnel sans fin, la réalité actuelle est tout autre. À titre d’exemple, Marrakech, symbole du tourisme national et international, a retrouvé une croissance significative. Une note de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) publiée il y a quelques mois traduisait en chiffres cette croissance. « Le Maroc a enregistré, fin septembre 2023, 11,1 millions d’arrivées ». « L’évolution de la valeur ajoutée du secteur du tourisme continue de croître, enregistrant une hausse de 31,2 % au deuxième trimestre 2023, après +53,9 % un trimestre plus tôt », indique la DEPF dans sa note de conjoncture d’octobre 2023. Plus récemment, un communiqué du ministère du tourisme confirme un autre record historique.

2023 a marqué une nouvelle année record pour le tourisme au Maroc avec 14,5 millions d’entrées, soit une augmentation de 34 % par rapport à 2022, selon un communiqué officiel. Le ministère du Tourisme a souligné que le secteur a dépassé l’objectif fixé par le gouvernement dans sa feuille de route 2023-2026, qui était de 13,5 millions de visiteurs en 2023. Le précédent record avait été établi en 2019 avec 13 millions de visiteurs, avant que le secteur ne plonge dans une crise aiguë en raison de la pandémie de Covid-19.

« Il est nécessaire de repenser le tourisme en dehors de l’hôtellerie »

Dans le nouveau modèle de développement, les conclusions du CSMD sont claires : « Repenser le secteur du tourisme au-delà des mesures de relance et à l’aune des tendances mondiales et de la nouvelle donne à la suite de la pandémie est essentiel. » Ayant bénéficié de deux grands contrats-programme et d’un troisième obtenu au forceps le 6 août 2020 (un contrat programme couvrant la période 2020-2022), la nouvelle feuille de route à l’horizon 2026 se positionne, impulsée par le ministère, comme le point de départ d’une nouvelle croissance réelle. Rappelons qu’elle ambitionne d’attirer 17,5 millions de touristes, d’atteindre 120 milliards de recettes en devises, de créer 80 000 emplois directs et 120 000 indirects, en plus de repositionner le tourisme comme secteur clé dans l’économie nationale. Pour atteindre ces objectifs, cette feuille de route entend transformer le secteur du tourisme en agissant sur tous les leviers essentiels, notamment une nouvelle logique de l’offre axée sur l’expérience client et structurée autour de neuf filières thématiques et cinq filières transverses, un plan offensif pour doubler la capacité aérienne et le renforcement de la promotion et du marketing, en mettant particulièrement l’accent sur le numérique. « Par exemple, il y a une véritable nécessité de penser le tourisme en dehors de l’hôtellerie », nous confiait l’économiste Mehdi Fakkir dans un article publié au lendemain de l’annonce du nouveau plan.

Le tourisme interne, une lucarne oubliée ?

« Dans un contexte international entaché d’incertitudes et compte tenu des mesures prises par les principaux pays émetteurs, notamment européens, à travers des plans de relance orientés en faveur de la dynamisation de leurs marchés intérieurs, tout laisse à présager que la redynamisation du secteur touristique national passerait, du moins dans une première étape, par l’impulsion de la demande interne pour juguler les effets occasionnés par la poursuite de l’atonie des flux touristiques étrangers ». C’est ce qui ressort d’une étude de la DEPF sur le potentiel du tourisme interne au Maroc.

Selon les experts de la DEPF, les arrivées des Marocains, résidents au Maroc, dans les établissements hôteliers et touristiques classés (EHTC) se sont consolidées de +8,4 % entre 2010 et 2019, contre +3,2 % pour le tourisme récepteur, passant à 3,5 millions de touristes. Cela a permis de porter la part de marché du tourisme interne à 39 % du total des arrivées, en hausse de 10 points par rapport à 2010.

Le tourisme interne au Maroc a connu un essor quasiment généralisé sur le plan territorial au cours de la dernière décennie, avec une attractivité et une spécialisation régionales différenciées. Cependant, son potentiel demeure inexploité. La crise du Covid-19 et son impact inédit sur les territoires touristiques nationaux ont tout de même révélé le rôle d’amortisseur du tourisme interne pour le maintien du système productif touristique en périodes de crises, malgré les incertitudes et les mesures sanitaires restrictives différenciées au niveau territorial. En effet, le rôle salvateur du tourisme interne, révélé autant par les données conventionnelles que non conventionnelles (lumières nocturnes et données web), a été tributaire des restrictions de déplacement et de la spécialisation différenciées des territoires touristiques. Ainsi, pour consolider le rôle du tourisme interne dans la relance du secteur, des mesures mobilisant les efforts tant publics que privés devraient être consolidées suivant au mieux un Framework englobant l’ensemble de l’écosystème.

L’Afrique, pourquoi pas ?

À la lumière de son programme 2023-2026, qui ambitionne d’attirer 17,5 millions de touristes et d’atteindre 120 milliards de recettes en devises d’ici 2026, l’Afrique pour le Maroc pourrait représenter une véritable niche à ne pas négliger. En Afrique, différentes pays ont enregistré l’émergence de nouvelles classes développant des goûts très prononcés pour le voyage et la découverte.

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Dans une note publiée en 2018, le rapport « Hospitality Report Africa » avait analysé ce phénomène. « L’industrie hôtelière et du voyage est un levier important du développement de l’économie en Afrique », résumait le rapport. La montée en puissance d’une classe moyenne croissante, associée à un assouplissement des règles de transport intra-Afrique, sont les principaux moteurs du développement du tourisme local et continental, selon la même source, qui ajoutait également qu’en plus de ces facteurs de croissance, viennent s’ajouter l’investissement massif des chaînes hôtelières vers les principales destinations d’affaires comme Lagos, Nairobi, Abidjan, Accra et Johannesburg, ainsi que l’augmentation du trafic aérien vers ces villes par les principales compagnies aériennes.

Selon le recensement établi par le rapport, c’est au total 365 projets de constructions d’hôtels de chaînes internationales qui ont été signalés en Afrique en 2018, représentant quelque 64 231 chambres et correspondant à une augmentation de 29 % par rapport à 2017. Aujourd’hui, le Maroc, avec son parc hôtelier mature, pourrait exporter cette expertise sur le continent au travers de chaînes hôtelières marocaines et même développer des campagnes orientées vers l’Afrique afin de capter ces classes montantes désireuses de découvertes.

 
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