Portrait

Aïcha Kouraich: La disrupteuse, précurseuse

Aïcha Kouraich, bien plus qu’une reconnaissance académique nationale et internationale – MBA, DEA, DESS, Maîtrise, Certifications… Une carrière au sein de Veritas, Fenie Brossette pour arriver chez LEMO.

Des compétences approfondies, la combinaison de savoirs et de savoir-faire pour agir en toute situation, mais indéniablement de la connaissance par sa grande expérience et son apprentissage. Elle évolue dans le monde de l’industrie, au sein d’une entreprise historique du Maroc, disruptant audacieusement et inspirant avec son équation durabilité-constructivité-‘’sanité’’. Elle s’exprime sans détours, n’effaçant pas les aspérités, et insiste sur le leadership féminin.

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Elle livre son point de vue sur le pays avec sa profonde connaissance des exigences de l’industrie agro-alimentaire : « Le Maroc, par sa croissance, ses opportunités d’investissement, ses avancées infrastructurelles considérables, est passé d’un pays principalement agricole à un pays à économie diversifiée et dynamique. Le pays fait preuve d’une grande résilience ces dernières années, se réinventant continuellement face aux défis mondiaux ». Elle met en lumière cet angle qu’elle maîtrise, elle, membre du Comité Stratégique de l’Alliance des Nations-Unies GISD, le développement durable, soulignant toute la mobilisation du pays en sa faveur, à travers des objectifs clairs concernant les énergies renouvelables et la stratégie ‘’bas carbone’’.

L’acquis n’exclut pas l’abord de ce qui est à améliorer. « Nous avons encore des progrès à faire en termes d’accès à la santé, l’éducation et la culture », affirme-t-elle, tout en étant convaincue « que le pays vaincra ces obstacles à travers le Nouveau Modèle de Développement ».

Réagissant à l’évolution de l’entreprise marocaine, une question qui la touche particulièrement, étant donné qu’elle travaille dans une entreprise marocaine modèle, dirigée par un puissant leadership féminin, résolu, elle souhaite que les entreprises puissent s’inspirer de ce modèle qui a permis l’égalité des sexes et l’inclusivité. Elle évoque LEMO, un modèle à suivre.

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Sa réponse à la question de quelle entreprise veut-elle ? Elle étoffe pour installer l’humain en facteur socle de ce modèle idéal : « L’entreprise idéale se dessine comme un modèle où l’humain est au centre des priorités et des enjeux, au-delà des simples objectifs de rentabilité et de performance ». La responsable ‘’environnementale’’ pense ainsi ce complément à son modèle à travers ce prisme du qualitatif durable, dont elle ne se détache pas, prônant « un environnement de travail propice à l’épanouissement, des valeurs et des normes, la valorisation des talents ».

Le talent qu’elle est, est aussi dans l’exercice d’un métier, dans une industrie sensible. Quel vécu est le sien, quelles dissonances ou pas avec sa vision, ses ambitions ?

« Il me revient de favoriser l’intégration des femmes dans des postes de premier plan, mais ça n’est jamais gagné contre les stéréotypes et les pesanteurs sexistes, patriarcales, d’un autre siècle », admet-elle. Elle décrit l’exercice de son métier comme un défi majeur, notamment en ce qui concerne l’intégration des femmes dans des postes de premier plan, le « frontline ». Une intégration grand défi plutôt que simple procédure. « L’intégration de femmes en vendeuses itinérantes, en conductrices de poids lourds, un objectif qui s’avère être un défi de taille en raison des barrières culturelles, de préjugés éculés, établissant un rôle bien défini des femmes et de certains métiers ».

Elle se pose des questions, attendant des réponses du recensement général de la population prochain sur les obstacles dans les carrières des femmes, de cette traditionnelle séparation qui résiste aux avancées du monde nouveau, de cette quête de sens et d’impact positif des femmes dans leur métier.

« Le recensement doit se focaliser sur l’évaluation de la situation des femmes, de leur précarité économique en particulier, mettre en lumière les disparités, les risques spécifiques auxquels elles sont confrontées », souligne-t-elle.

Des données qui acteront d’acquis et d’exigences, mais qui resteront silencieuses quant à la justesse, ou pas, de cette affirmation de Margaret Tatcher, attribuant aux hommes le ‘’dire’’, aux femmes ‘’le faire’’. Une affirmation qu’Aïcha Kouraich approuve : « Cette pensée souligne, subtilement, une dichotomie entre les discours des hommes et les actions des femmes ».

 
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