Portrait

Loubna Mlahfi: Chasseresse de talents

Après une brève expérience de quelques mois hors de Manpower Group, Loubna Mlahfi choisit d’y faire carrière. Depuis 25 ans, elle y est, totalement focalisée sur un métier qui l’ouvre sur la diversité des secteurs de l’économie, sur les besoins des entreprises en talents et compétences, sur les candidats et leurs aspirations, sur les tendances du marché en RH et management.

Véritable Diane chasseresse de talents et missionnaire solutions, elle vit toutes les mutations et transitions du Maroc, des entreprises, des métiers.

Économie du pays, entreprises, elle en cautionne les progrès, leur formidable élan et résilience, cette ‘’amélioration significative du pays pour capter les investissements, l’industrialiser’’. Elle nuance cependant par l’impératif de progression sur les transitions et transformations à opérer : ‘’de nombreux défis subsistent, touchant les inégalités sociales et régionales, mais aussi l’éducation et la formation professionnelle’’. Légitime et cohérent pour ‘’une renifleuse’’ de talents et stratège de solutions pour servir les entreprises dont elle souligne ‘’l’évolution dans les pratiques managériales, valorisant davantage la diversité et l’équité, cadre de travail plus juste pour tous’’, tout en pointant du doigt ‘’la persistante sous-représentation des femmes aux postes de pouvoir, de décision’’.

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La qualité du capital humain, celle de son management, font indéniablement l’entreprise qui excelle, et elle insiste : ‘’pour enrichir l’entreprise marocaine, il faut une plus grande inclusion des femmes dans des postes de pouvoirs pour profiter de leur leadership et des résultats qu’on reconnaît aux femmes’’. Un substrat pour Loubna Mlahfi qui préconise un modèle d’entreprise dans une perspective d’excellence économique : ‘’l’idéal serait ce modèle qui intégrerait la culture de l’innovation et la RSE au cœur de sa stratégie, comme la diversité, l’inclusion et l’équité, des opportunités égales pour tous’’. Des registres d’époque, qui tendent à s’ériger en condition sine qua non au développement des entreprises du pays, à leur réputation de marque employeur entre autres, mais qui sont une pratique dans son groupe, qui naturellement ne saurait être un cordonnier mal chaussé, et encore moins de ne pas faire ce qu’elle défend : ‘’nous nous rapprochons de cette vision de la place de la femme, chez Manpower 60% du CODIR est féminin’’.

Abordant l’exercice de son métier, elle dit ne rencontrer aucun écueil ‘’étant dans une entreprise qui adopte les nouvelles technologies et s’y adapte sans cesse, la transformation digitale, la montée en compétences naturelle, une mise à jour de fait pour autant avancer qu’anticiper’’. Mais toujours objective, elle fait part du seul point, essentiel, qui néanmoins apprend flexibilité, réactivité, agilité : ‘’l’alignement des objectifs stratégiques sur la réalité opérationnelle, qui viennent souvent percuter cette réalité opérationnelle qui est toute autre’’.

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Cela la renvoie-t-il à aspirer à autre chose, à se voir autrement dans l’avenir ? Pas forcément : ‘’mon principal but c’est continuer à promouvoir un marché du travail plus juste, et je suis fière de contribuer à la promotion de l’égalité des genres, et mettre l’accent sur des pratiques justes et impartiales’’.

L’égalité des genres, le marché du travail, des éléments nodaux pour elle, qui feront l’objet du prochain recensement de la population, et où elle souhaite découvrir ‘’une réduction des inégalités des genres et des régions, un meilleur accès à l’éducation de toutes les filles en âge, une formation de qualité au travail…’’. Le travail, cette condition première pour l’autonomisation et l’épanouissement des femmes. Ces femmes qui semblent plus agir que parler, et amènent Loubna Mlahfi à être en accord avec Margaret Thatcher : ‘’là où les hommes parlent les femmes font, sa citation m’inspire dans la vie de tous les jours, la femme est consciencieuse, elle n’hésite pas à retrousser les manches pour s’engager, faire’’.

 
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