Immobilier

IMMOSCOPIES. À Casablanca, un bilan mitigé malgré une dynamique persistante

Au premier trimestre 2024, le secteur immobilier marocain connaît un engouement record, porté par une hausse des intentions d’achat et de vente, des facteurs macroéconomiques favorables et des mesures gouvernementales incitatives. Toutefois, l’effet Ramadan et la semaine de l’Aid n’ont pas été sans impact sur cette dynamique, estiment certains professionnels. Mais tous s’accordent sur des perspectives d’évolution prometteuses. Détails.

Le secteur de l’immobilier à Casablanca a connu un premier trimestre contrasté, marqué par des tendances divergentes selon les observations des différents acteurs du marché. Pour Malik Belkeziz, PDG d’Agenz, « le secteur immobilier à Casablanca a connu au premier trimestre 2024 un engouement sans précédent, soutenu par une hausse spectaculaire des intentions d’achat et de vente, atteignant plus de 19 000 enregistrements sur le site d’agenz.ma». Toujours selon ce dernier, cette vague d’intérêt record est le reflet de divers facteurs macroéconomiques extérieurs et de mesures gouvernementales, contribuant ainsi à dynamiser le marché immobilier marocain. 

En effet, l’expert nous explique que l’un des moteurs de cet enthousiasme est l’effet de la Coupe du Monde, événement international majeur qui place le Maroc sous le feu des projecteurs mondiaux. Ce rayonnement accru du pays renforce la confiance des investisseurs, nationaux et internationaux, dans le marché immobilier marocain, offrant de nouvelles opportunités pour le secteur.

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En parallèle, le Maroc bénéficie d’une confiance grandissante des ménages, alimentée par la baisse de l’inflation et la stabilité des taux d’intérêt. Ces conditions favorables encouragent les particuliers à investir dans l’immobilier, renforçant ainsi la dynamique positive du marché.

« Le dispositif fiscal de soutien au logement, mis en place par les autorités, donne également des résultats significatifs, comme l’attestent les données du Ministère de l’Habitat » précise Belkeziz. Cette politique incitative contribue à stimuler l’activité immobilière en facilitant l’accessibilité à la propriété pour un plus grand nombre de Marocains.

Une image moderne 

Par ailleurs, le secteur immobilier marocain connaît une transformation de son image, devenant de plus en plus tendance et moderne. Traditionnellement associé à des secteurs tels que l’agroalimentaire, le textile ou le tourisme, l’immobilier gagne en popularité auprès des jeunes générations. Les vidéos d’influenceurs culinaires laissent désormais place aux jeunes agents immobiliers, qui, par leur approche novatrice, contribuent à démystifier le secteur et à le rendre plus attrayant pour le grand public. « Des agents qui ont les codes pour se mettre en scène, valoriser les propriétés et démystifier le jargon technique. Cette évolution contribue significativement à la transparence du marché et augure un optimisme durable » explique le PDG d’Agenz.

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En effet, ces agents immobiliers nouvelle génération, utilisent des outils de communication modernes, tels que les réseaux sociaux et les plateformes en ligne, pour promouvoir les biens immobiliers de manière innovante et efficace. Leur capacité à s’adapter aux nouvelles tendances du marché et à répondre aux besoins des clients contribue à rajeunir l’image du secteur immobilier.

Dans ce contexte d’effervescence et d’innovation, le Maroc se positionne comme un marché immobilier dynamique et attrayant, offrant de nombreuses opportunités d’investissement. 

De son côté, Mohammed Lahlou, associé gérant de l’agence Century21 Casa Sud, souligne un ralentissement notable des transactions par rapport au dernier trimestre 2023, mettant en avant l’effet du Ramadan qui aurait renforcé cette tendance traditionnelle de baisse en période hivernale. Yassine Ahdadou, agent immobilier, abonde dans le même sens en notant une stagnation du marché ces derniers mois, notamment avec la semaine de vacances de l’Aïd et le mois de Ramadan. En revanche, Safae Badur, Directrice générale de Century21 Casa Immo, se veut plus optimiste en relevant une certaine dynamique persistante sur le marché immobilier casablancais, notamment pour les villas et les appartements de haut et moyen standing, avec des prix variant en fonction de la localisation et des équipements disponibles.

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Cette dernière nous explique que ce sont « les appartements modernes avec des finitions de qualité et les villas qui restent parmi les biens les plus recherchés. Les clients recherchent également des biens offrant des espaces extérieurs comme des jardins ou des terrasses. Les quartiers les plus demandés peuvent varier en fonction des préférences individuelles, mais des quartiers comme Ain Diab, Racine, Bourgogne, Californie et Anfa restent souvent très prisés, le nouveau quartier Casablanca Finance city les a rejoints en cette période. Les clients recherchent des quartiers sécurisés avec un bon accès aux commodités, ils recherchent souvent aussi des infrastructures modernes et des espaces verts ».

De son côté, Mohammed Lahlou explique que ce sont les appartements 2 pièces et 3 pièces ainsi que les studios qui sont les biens les plus recherchés en ce premier trimestre 2024. Et les quartiers les plus demandés sont les quartiers centraux proches des écoles et du bureau.

Même constat que Yassine Ahdadou qui explique pour sa part, que les superficies les plus recherchées varient entre 70 et 90 mètres carrés, c’est-à-dire des appartements de deux à 3 chambres. Pour ce qui est des emplacements les plus recherchés tout dépend du budget. 

Les clients ayant un budget important cherchent des biens au centre-ville, Maarif, Triangle d’Or, Oasis et Anfa … Pour des budgets moyens, les clients cherchent plutôt du côté de Sidi Maarouf, Oulfa ou 2 mars. 

Un portrait contrasté

Ce portrait contrasté du marché immobilier casablancais au premier trimestre 2024, reflète la complexité et la fluidité de ce secteur qui peut être influencé par une variété de facteurs, qu’ils soient saisonniers comme le mois de Ramadan et les vacances de l’Aïd, ou liés à des dynamiques économiques plus larges. Il est tout à fait naturel que les transactions immobilières connaissent des fluctuations en fonction de divers paramètres, et l’analyse de ces tendances est essentielle pour comprendre les évolutions du marché et anticiper les opportunités à venir.

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L’impact du Ramadan, traditionnellement associé à une diminution de l’activité économique dans de nombreux secteurs, peut effectivement avoir un effet sur le marché immobilier. La semaine de vacances de l’Aïd peut également contribuer à ralentir les transactions, en raison des habitudes de consommation et de déplacement des populations. Ces facteurs saisonniers doivent donc être pris en compte pour interpréter correctement les tendances observées sur le marché et ajuster les stratégies en conséquence.

Cependant, malgré ces fluctuations temporaires, il est encourageant de constater que certains segments du marché immobilier casablancais continuent de susciter un intérêt soutenu, comme le souligne Safae Badur. Les villas et les appartements de haut et moyen standing semblent bénéficier d’une demande persistante, ce qui pourrait indiquer une attractivité particulière pour ces types de biens auprès des acheteurs potentiels. Cette dynamique positive dans certains segments du marché témoigne de la diversité des opportunités offertes par le secteur immobilier à Casablanca. 

 
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