La chaleur favorise la circulation dans les voitures d’un gaz toxique issus de produits censés ralentir les incendies, selon une étude américaine parue mardi dans la revue Environmental Science & Technology.

Plusieurs pièces de l’habitacle de nombreuses voitures contiennent des produits ignifuges (retardateurs de flamme), comme des composés organophosphorés.

Ces produits sont aussi utilisés dans les mousses de meubles, appareils électroniques, ou vêtements.

L’étude menée par des chercheurs des universités de Duke, Berkeley et Toronto montre que l’un de ces produits, le triphosphate (TCIPP), est présent dans l’air de 99% des véhicules testés.

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L’expérience consistait à suspendre pendant une semaine un échantillon de silicone sur le rétroviseur intérieur de véhicules récents, puis à analyser les substances retrouvées sur cet échantillon.

En conditions normales, la concentration de TCIPP s’y est révélée similaire à celle qu’on trouve à l’intérieur d’une maison.

Présence dans les mousses des sièges

Mais quand la température grimpe, à l’extérieur comme dans l’habitacle, les concentrations de cette substance s’élèvent fortement, multipliées par un facteur de deux à cinq. La présence de TCIPP dans les mousses des sièges renforce cet effet.

Le problème est que le TCIPP est potentiellement cancérogène, selon un rapport publié en 2023 par le Département américain de la Santé. Testé sur des rats et des souris, il a causé des tumeurs du foie et de l’utérus.

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Le TCIPP remplace déjà dans les habitacles un autre produit ignifuge, le TDCIPP, qui a été placé en 2011 sur une liste de produits cancérogènes en Californie.

Les auteurs de l’étude s’inquiètent des effets de ces produits à long terme sur les automobilistes qui restent longtemps dans leur véhicule pour le travail, ou sur les enfants.

Ils recommandent de maîtriser la température dans le véhicule même par temps chaud, en le garant à l’ombre si possible et en ouvrant les fenêtres pour faire circuler l’air au démarrage.

Challenge (avec AFP)