Industrie

Industrie : quelle stratégie économique ?

Dans une récente étude, l’IRES a mis en lumière l’industrie marocaine, qui est passée d’une industrie axée sur les avantages du coût de production à une industrie innovante et technologiquement avancée.

Dans son livre intitulé « Mohammed VI, la vision d’un Roi : actions et ambitions », l’écrivain Jean-Marie Heydt a éclairé la vision économique singulière portée par le Roi Mohammed VI, transformant le Maroc au fil des années. Les réformes sociales, la régionalisation avancée, les réalisations économiques, les grands chantiers et le Maroc dans son environnement international sont autant d’axes qui définissent le « modèle marocain ». Ces transformations économiques sont perceptibles dans toutes les strates de la vie du pays. Dans son rapport sur le modèle de développement, le CMSD avait annoncé les couleurs avec son appel à une souveraineté tout azimut, notamment dans l’industrie, la technologie, l’énergie et l’agriculture.

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Récemment, dans une note, l’Institut royal des études stratégiques (IRES) est revenu sur l’importance d’avoir un écosystème industriel compétitif dans ce nouveau contexte économique mondial. Le Maroc a développé une véritable vision industrielle ces dernières années. Du plan d’accélération industrielle à la volonté affirmée de souveraineté industrielle portée par Sa Majesté lors de la séance inaugurale de la 1ère édition de la Journée nationale de l’Industrie, le Maroc vise un nouveau positionnement dans les chaînes de valeur mondiales. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souligné que face aux vulnérabilités des chaînes de valeur mondiales et à la forte dépendance aux importations, la souveraineté industrielle du Maroc est au cœur des priorités. Il a noté que l’industrie marocaine est appelée à renforcer sa résilience et à consolider l’ancrage du Maroc dans les secteurs prometteurs. À partir de cette analyse, l’Ires ouvre une fenêtre de réflexion sur ce chantier national.

D’une industrie de production à une industrie axée sur la technologie

À une époque où tout reposait sur la force physique et ajouter à cela l’accroissement des populations, l’augmentation des moyens de production se présentait comme la seule alternative. Cela au contraire a créé la baisse de productivité des facteurs de production (le travail et le capital) en donnant naissance « aux rendements décroissants « .

Cependant grâce à l’aboutissement des recherches, l’économie a été transformée et fut marquée par l’avènement du progrès technique. Ces innovations technologiques qui sont le produit de l’activité économique viennent se positionner comme le levier primordial de la croissance économique .c ‘est ainsi que Paul Romer Prix Nobel d’économie dans ses travaux sur sa« théorie de la croissance endogène », affirme :  » le progrès technique n’a rien de hasardeux ni d’extérieur à l’économie, il est produit par l’activité économique elle –même. Le progrès provient de la recherche, et c’est seulement quand les chercheurs sont persuadés de la rentabilité de leurs recherches qu’ils se lancent dans cette activité. Le progrès technique a donc besoin d’un cadre précis pour se transformer en croissance et cette croissance à son tour favorisera la recherche.  » Et il ajoute à cela :  » le progrès technique n’a rien de hasardeux, ni miraculeux, c’est le fruit d’un calcul économique rationnel de la part des individus ». 

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Aujourd’hui, du côté du Maroc le passage à l’industrie axé Tech n’est pas une option mais plutôt une nécessité. En tout c’est la recommandation primordiale de la note de l’Ires. » Le rôle du gouvernement est vital en créant des politiques proactives pour soutenir cette transition. Enfin, une collaboration efficace au sein de l’écosystème industriel – entre les entreprises, les institutions de recherche et le gouvernement – peut accélérer le passage à l’Industrie X.0 et améliorer la compétitivité du secteur », explique les experts de l’Ires. Selon l’enquête menée par l’IRES, 88% des entreprises marocaines sont conscientes de l’industrie du futur, mais la familiarité varie Selon la taille et le secteur, avec un taux de connaissance de 100% pour les secteurs primaire et tertiaire, et de 83% pour le secteur secondaire. Seulement 15% estiment avoir un haut niveau de numérisation. Contacter par challenge, l’économiste Nabil Benboubrahim nous confie que l’industrie 4.0 est un enjeu primordial pour le Maroc: « Nous sommes dans un environnement stratégique où les pays sont très compétitifs dans le domaine de l’industrie numérique, le Maroc n’a pas d’autres choix que d’aller dans ce sens. Dans l’industrie du Textile on voit comment l’IA a transformé le secteur avec les machines de plus en plus intelligentes qui permettent de gagner en efficacité notamment les gains en termes de production et d’énergie ».

La formation : un enjeu crucial

Une main-d’œuvre qualifiée est cruciale pour le succès des initiatives de modernisation des industries. L’évolution des capacités des machines et de l’intelligence artificielle rend certains emplois obsolètes ; diverses études soulignent le besoin de développer des compétences cognitives avancées pour les métiers de demain. Selon les experts, les établissements d’enseignement doivent adopter de nouveaux modèles de formation pour préparer les futurs employés à un avenir dominé par l’IA et les accompagner dans des processus d’up-skilling et de re-skilling pour la poursuite de leur carrière.

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Selon le rapport sur l’avenir de l’emploi du Forum économique mondial, 50 % de l’ensemble des salariés auront besoin d’une reconversion d’ici 2025 en raison de l’adoption accrue de la technologie, faisant de cette transition un catalyseur d’emploi. « Cette révolution numérique et de l’IA souligne la nécessité pour les entreprises de repenser leurs stratégies de recrutement et de développement des talents pour s’adapter aux nouvelles exigences du marché. Tel un changement de paradigme inéluctable, il est crucial pour les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs de reconnaître ce nouveau contexte et de s’adapter pour rester compétitives sur le marché », précise Omar Benmoussa COO Malten Africa.

L’industrie, un levier de soft power économique

Dans une note de recherche de l’école de guerre économique, il est expliqué que l’industrie marocaine contribue à 25,3 % du PIB et emploie 22 % de la main-d’œuvre. Les principaux secteurs sont le textile, la maroquinerie, l’agroalimentaire, le raffinage du pétrole et l’assemblage électronique. Cependant, de nouveaux secteurs sont en plein essor : la chimie, les pièces automobiles, l’électronique et l’industrie aérospatiale. Selon les experts, l’industrie automobile, en particulier, s’est développée au cours de la dernière décennie, avec une croissance annuelle à deux chiffres en termes de création d’emplois et d’exportations, devenant le principal secteur exportateur du pays et le principal pôle automobile d’Afrique. De plus, ce secteur est le premier bénéficiaire des investissements directs étrangers.

 
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