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Frappes meurtrières à Gaza, feu vert israélien à des négociations pour libérer les otages

Vingt-six personnes parmi lesquelles 15 enfants ont péri jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, selon la Défense civile, peu après le feu vert d’Israël à la reprise de négociations pour la libération des otages retenus dans le territoire palestinien.

La décision de poursuivre ces discussions survient après la diffusion d’une vidéo montrant l’enlèvement de soldates israéliennes par des combattants du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre, lors de son attaque sans précédent en Israël qui a déclenché la guerre.

Sur le terrain, des frappes aériennes et des tirs d’artillerie ont été entendus dans la nuit à travers la bande de Gaza, notamment à Rafah (sud), Jabalia (nord) ou Gaza-Ville, selon des journalistes de l’AFP, des médecins et des témoins.

La Défense civile de Gaza-ville a indiqué que deux frappes aériennes avant l’aube avaient fait 26 morts parmi lesquels 15 enfants. Seize personnes ont été tuées par une frappe ayant touché leur maison et dix autres dans un bombardement sur une mosquée et une école, selon la même source.

Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas répondu dans l’immédiat.

A Jabalia, l’armée israélienne a dit avoir « visé plusieurs terroristes du Hamas lors de frappes sur des infrastructures militaires utilisées pour stocker des armes ».

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A Nousseirat (centre), des enfants inspectaient jeudi les décombres d’une maison détruite par une frappe aérienne israélienne. « Quand j’ai vu les flammes, j’étais dans l’école transformée en abri, je me suis dit +de pauvres gens ont été touchés par le missile+, sans savoir qu’il s’agissait en fait de mon mari, sa première femme et de leurs enfants », raconte Fatima Hathat.

A Rafah, les forces israéliennes continuaient d’opérer dans les quartiers de Brazil et Shabura, selon l’armée.

Elles ont entamé dans cette ville des opérations au sol le 7 mai, qui ont provoqué la fuite de 800.000 personnes selon l’ONU, avec l’objectif affiché d’y anéantir les derniers bataillons du Hamas et sauver les otages.

Les familles de cinq soldates otages à Gaza ont autorisé mercredi la diffusion d’images, extraites d’une vidéo filmée par des commandos du Hamas, sur lesquelles on peut voir ces jeunes femmes, certaines le visage en sang, assises à terre en pyjama, les mains attachées dans le dos.

« Les images révèlent le traitement violent, humiliant et traumatisant que les filles ont subi le jour de leur enlèvement », affirme le Forum des familles d’otages dans un communiqué.

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Ces images vont « renforcer ma détermination à lutter de toutes mes forces jusqu’à l’élimination du Hamas, pour garantir que ce que nous avons vu ce soir ne se reproduira plus jamais », a réagi de son côté le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sur son compte Telegram, avant de réunir tard mercredi son cabinet de guerre.

Celui-ci « a donné instruction à l’équipe de négociateurs de retourner à la table des négociations pour obtenir le retour des otages », selon un haut responsable du gouvernement.

Début mai, des négociations indirectes entre le Hamas et Israël, via les médiateurs du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis, n’avaient pas réussi à aboutir à un accord pour une trêve à Gaza associée à la libération d’otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

L’attaque du 7 octobre, menée par le Hamas depuis la bande de Gaza, a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes alors emmenées comme otages le 7 octobre, 124 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 mortes, selon l’armée.

En riposte à l’attaque, M. Netanyahu a juré d’anéantir le Hamas, son armée lançant une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, l’Union européenne et les Etats-Unis, a pris le pouvoir en 2007.

Au moins 35.709 Palestiniens, en majorité des civils, ont péri dans cette offensive, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

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Plus de sept mois de guerre ont provoqué une situation humanitaire désastreuse à Gaza. Depuis le déploiement le 7 mai de l’armée israélienne du côté palestinien du poste-frontière de Rafah, Israéliens et Egyptiens se renvoient la responsabilité de la paralysie de ce passage par où entrait l’essentiel du carburant indispensable aux hôpitaux et à la logistique humanitaire.

Sur le plan diplomatique, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont annoncé mercredi leur décision de reconnaître conjointement un Etat palestinien dans l’espoir d’entraîner d’autres pays à faire de même.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a aussitôt dénoncé « une récompense pour le terrorisme ».

Son ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé de son côté convoquer les ambassadeurs d’Espagne, d’Irlande et de Norvège, et rappeler pour consultations des ambassadeurs israéliens dans ces trois pays.

Cette reconnaissance constitue un nouveau revers pour Israël après que le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan a demandé des mandats d’arrêt contre M. Netanyahu pour des « crimes contre l’humanité » présumés, en même temps que contre les dirigeants du Hamas.

La Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, a en outre annoncé jeudi qu’elle se prononcerait vendredi sur une requête de l’Afrique du Sud d’ordonner à Israël un cessez-le-feu à Gaza.

Challenge (avec AFP)

 
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