Atos : Sauvetage opéré par les créanciers [Par Charaf Louhmadi]
Atos a conclu un accord avec ses créanciers, impliquant une conversion de créances en capital et une augmentation de capital, garantissant ainsi des entrées de liquidités et la continuité de ses activités malgré le contexte économique et géopolitique difficile.
Nouveau rebondissement dans le feuilleton de la restructuration financière
Nouveau rebondissement dans le feuilleton de la restructuration financière. Le fleuron informatique français annonce avoir conclu un accord avec ses principaux créanciers, soit les détenteurs de ses obligations ainsi qu’un groupement de banques. Ce deal, survenu après la fin des négociations avec Onepoint, dirigée par David Layani, permettra une conversion en capital des créances pour 2,8 milliards d’euros ainsi qu’une augmentation du capital à hauteur de 233 millions d’euros. Il garantit également des entrées de liquidités de plus de 1,1 milliard d’euros à l’horizon fin 2026.
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De surcroît, les créanciers, désormais principaux actionnaires, annoncent une éventuelle entrée d’un investisseur solide en vue d’augmenter le capital. In fine, cet accord stratégique et vital pour le fleuron français permettra de préserver l’ensemble des activités du groupe, sous réserve des négociations en cours avec Alten et l’État français. Alten prévoit d’acquérir la filiale Worldgrid, et l’État entend acheter les activités Cybersecurity Products, la branche BDS (Big Data & Cybersécurité), la mission Critical Systems et les métiers « Advanced Computing ».
La bourse de Paris fragilisée par l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale française
La bourse de Paris a mal réagi à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, actée par le président de la République le 9 juin dernier suite à la défaite du parti présidentiel lors des élections européennes. En une semaine, l’indice parisien a chuté de plus de 6 %, soit la plus forte baisse hebdomadaire depuis l’invasion russe de l’Ukraine. La tendance baissière de l’action Atos risque donc d’être accélérée par un contexte géopolitique national instable et des politiques économiques divergentes de celles portées par l’actuel gouvernement Attal.
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La volatilité de l’action Atos est fertile pour les opérateurs intraday
L’action Atos, cotée à Euronext, a fortement varié durant les précédentes semaines, avec une tendance globalement baissière. L’action a cédé 15 % le 28 juin et plus de 20 % le 12 juin (soit la plus forte baisse du SBF 120), tout en connaissant d’importants rebonds (+19,07 % le 17 juin dernier). La volatilité touche également et conséquemment les volumes de capitalisation. Grâce à ces fluctuations à forte magnitude, les day traders ont l’opportunité de réaliser de bonnes performances, notamment grâce aux effets de levier qu’offrent des produits dérivés comme les warrants ou les turbos. Toutefois, le risque de perte est lui aussi important. Il est donc absolument nécessaire, dans ces activités spéculatives de scalping, de fixer des barrières limites de pertes maximales.
Quid de l’activité marocaine du groupe ?
Le groupe a opéré des changements dans sa gouvernance au sein du continent africain, renforçant le positionnement du Maroc au sein de ses activités. Atos a récemment nommé Safia Faraj, country manager Maroc, directrice générale Afrique du groupe. Ses missions s’articuleront autour du déploiement de l’intelligence artificielle auprès des clients et de l’accélération de la transformation numérique et digitale dans les secteurs publics, les télécommunications et les services financiers. La filiale marocaine est implantée dans le quartier d’affaires de Casanearshore, où elle a inauguré en mars 2021 sa digital factory.
Charaf Louhmadi est consultant, chroniqueur & auteur d’ouvrages. Charaf Louhmadi est ingénieur financier, auteur de l’ouvrage « Fragments d’histoire des crises financières » et intervenant au sein du pôle Léonard de Vinci, ainsi qu’à IMT Atlantique. Il publie des chroniques économiques et financières pour la presse espagnole et portugaise dans « RankiaPro Europe Magazine».