Avant le « 7 octobre », cette réalité historique impossible à cacher
La date du « 7 octobre » a été tellement surmédiatisée. A-t-elle pour autant réussi à cacher cette longue histoire d’injustices et de souffrances d’un peuple privé de son droit le plus élémentaire, celui d’exister ?
Les mots ont eu au cours de ces douze derniers mois très peu d’effet sur cette réalité vécue concrètement à Gaza, cette partie de la Palestine, hier « Prison à ciel ouvert », aujourd’hui devenue tout simplement « fosse commune » où l’on enterre chaque jour des innocents. La bande de Gaza est cet espace exigu où survivait avant le 7 octobre une population de 2 millions d’habitants, sous un blocus imposé déjà en 2007 par Israël et appuyé par l’Egypte, parce que les habitants de cette enclave avaient majoritairement fait un choix différent de que l’on attendait d’eux. En fait, Gaza, à elle seule est cet « abcès » qui cristallise les contradictions les plus profondes et les plus antagoniques dans le monde. Gaza est cette fenêtre subitement et brutalement ouverte sur l’espace et le temps. Dans « l’histoire longue » apparaissent tous ces peuples quasi totalement exterminés et restés sans voix, dans ce que l’on appelle les « Amériques » ou dans l’« Australie » et autres régions du monde où, là aussi, le caractère humain des habitants autochtones avait été totalement nié. A travers Gaza, réapparaissent les visages de ces femmes, enfants, êtres humains massacrés, tout simplement parce que différents, et n’ayant pas choisi de naitre et d’être là où ils sont, face à d’autres êtres humain forgés par la peur, manipulés et déshumanisés.
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La 2ème guerre mondiale, que l’on voulait être la dernière, avait fait tellement de ravages. L’ONU, dans sa naissance, regroupant principalement les vainqueurs du moment contre la barbarie nazie, est née dans un contexte où le monde continuait à être régi par une logique coloniale. L’Etat d’Israël est avant tout le fruit de ce contexte historique dont a profité le mouvement sioniste, né au 19ème siècle. Ainsi, l’ONU, dès sa naissance, a pris une décision qui risque aujourd’hui d’être à l’origine de son effondrement et d’un nouveau désastre humanitaire bien pire que celui vécu par le monde lors de la 2ème guerre mondiale. Le « poison nazi et fasciste » qui a généré cette 2ème boucherie mondiale n’a pas totalement disparu. Il réapparait aujourd’hui et s’amplifie presque dans le monde entier, avec l’affaiblissement des valeurs démocratiques et humanistes. La régression en cours depuis le début de ce 3ème millénaire se traduit ainsi par une « extrême droitisation » même dans les formations sociales où les peuples ont mené le plus de luttes et subi de lourds sacrifices. En Europe, c’est le cas d’une Allemagne hier meurtrie et aujourd’hui rattrapée par ses fantômes d’hier avec l’Afd, parti néonazi d’extrême droite, mais c’est aussi le cas d’autres pays tels que le Portugal, les Pays Bas, l’Italie où l’extrême droite banalisée est déjà au pouvoir, en Hongrie, dans l’Autriche, lieu de naissance de Hitler, et bientôt dans la France, malgré les quelques résistances ponctuelles, notamment celles du Nouveau Front Populaire (…).
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L’extrême droite sioniste en Israël ne peut pas être isolée de cette évolution internationale, inhérente surtout à la crise de la mondialisation libérale/néolibérale. L’extrême droite sioniste n’est que la face hideuse annonciatrice des menaces qui pèsent à nouveau sur le monde. Aujourd’hui, à travers Gaza, la fracture est mondiale. Le monde ne pourra plus jamais être comme avant. Le « 7 octobre » a surtout révélé le vrai visage de cet Occident qui n’a pas pu se libérer réellement de ses anciens préjugés et de son paternalisme néocolonial. Gaza a fait tomber les masques. Que pourront générer le sang qui n’a pas cessé de couler, la cécité et la haine qui persistent et ravagent le corps et l’esprit ?