Échanges franco-marocains : des chiffres prometteurs en évolution
Les relations économiques entre la France et le Maroc, connues pour être historiquement robustes, semblent aujourd’hui entrer dans une nouvelle phase. À l’heure où le Président Emmanuel Macron s’apprête à se rendre au Maroc pour une visite d’État, à l’invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ce renouveau diplomatique pourrait bien annoncer une dynamique économique encore plus forte.
Dans un rapport publié en décembre 2023, la Direction Générale du Trésor français a analysé l’évolution des relations bilatérales, soulignant à la fois leur constance et les mutations profondes qui ont marqué les échanges entre les deux pays. Malgré une concurrence croissante, en particulier avec des acteurs extra-européens comme la Chine et les États-Unis, la France reste le premier partenaire économique et financier du Maroc. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les échanges commerciaux ont bondi de 24% en 2022, portés par une hausse notable des exportations françaises, en particulier celles de céréales.
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Cette augmentation des exportations a permis à la France de réduire son déficit bilatéral avec le Maroc de 72% par rapport à 2021, un redressement significatif qui replace l’Hexagone en deuxième position des fournisseurs du Royaume, juste derrière l’Espagne. Cette dynamique positive est aussi le résultat de la montée en puissance des écosystèmes industriels marocains, notamment dans les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique. Le Maroc, en s’intégrant davantage dans les chaînes de valeur mondiales, joue un rôle stratégique dans la production industrielle, notamment pour des entreprises françaises.
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Le rapport du Trésor note que, bien que les importations françaises en provenance du Maroc aient augmenté deux fois plus vite que les exportations au cours de la dernière décennie, la balance commerciale en valeur ajoutée penche légèrement en faveur de la France. Par ailleurs, la France demeure le premier investisseur étranger au Maroc, avec près de 31% du stock total d’investissements directs étrangers (IDE) dans le Royaume. Ce positionnement est consolidé par la présence de nombreux fleurons du CAC 40 et de près de 1300 filiales françaises au Maroc, confirmant ainsi le rôle central du pays dans la stratégie africaine des entreprises françaises. En retour, le Maroc investit aussi de plus en plus en France, faisant de l’Hexagone une destination privilégiée pour ses capitaux.
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Au-delà des échanges commerciaux, les transferts financiers de la diaspora marocaine et les recettes touristiques en provenance de France jouent un rôle important. En 2022, les Marocains résidant en France ont envoyé 3,3 milliards d’euros vers leur pays d’origine, tandis que les touristes français ont généré près de 3 milliards d’euros de recettes. Ces flux financiers, importants pour l’économie marocaine, constituent un soutien conséquent. Par ailleurs, l’Agence Française de Développement (AFD) reste un acteur incontournable de la coopération bilatérale.
Le Maroc est le premier récipiendaire mondial des financements de l’AFD, avec une exposition de plus de 3,7 milliards d’euros, principalement dans des projets liés à l’environnement, aux transports et à la transition énergétique. Ce soutien institutionnel renforce les liens entre les deux pays et souligne l’importance de cette coopération dans un cadre plus large, incluant la modernisation des infrastructures marocaines.
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Alors que les relations économiques entre la France et le Maroc continuent d’évoluer, la visite imminente du Président Macron pourrait marquer un tournant stratégique. En consolidant leurs liens, les deux pays semblent prêts à écrire un nouveau chapitre de leur partenariat, combinant coopération économique, investissements mutuels et partage d’intérêts stratégiques communs pour le développement futur.