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Les citoyens iraniens redoutent la spirale de représailles avec Israël

Les habitants de Téhéran vaquent, samedi, à leurs occupations habituelles avec un sentiment d’inquiétude, après des frappes israéliennes contre des sites militaires en Iran qui font craindre une escalade entre les deux pays ennemis.

De fortes détonations, accompagnées pour certaines de traînées lumineuses, ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi dans la capitale iranienne.
Elles ont tiré du sommeil une partie des habitants, qui, depuis le tir de quelque 200 missiles iraniens contre Israël le 1er octobre, redoutaient des représailles de grande ampleur contre l’Iran.

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Samedi matin, jour de reprise en Iran après le week-end, la vie est on ne peut plus normale à Téhéran, bouillonnante capitale de neuf millions d’habitants, située au pied des montagnes de l’Alborz.

Livreurs se faufilant dans les embouteillages, clients au café ou dans les centres commerciaux et écoliers s’amusant dans une cours de récréation: chacun est absorbé par ses activités habituelles.

Hooman, qui préfère taire son patronyme – comme toutes les personnes interrogées par l’AFP -, travaillait de nuit dans une usine lorsqu’il a entendu des explosions. « C’était un bruit terrible et flippant », indique cet ouvrier de 42 ans, qui a d’abord cru à un attentat.

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« Maintenant qu’il y a une guerre au Moyen-Orient, nous avons peur d’y être entraînés », ajoute l’homme rencontré près de l’emblématique place Azadi (« liberté »), où une tour en forme de Y inversé, construite à la gloire de l’empire perse, a été érigée en 1971.

L’Iran a lancé le 1er octobre quelque 200 missiles sur l’Etat d’Israël, incluant pour la première fois plusieurs missiles hypersoniques. Cette attaque avait été présentée par l’Iran comme des représailles à l’assassinat en juillet à Téhéran du chef du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh, imputé à Israël, et à celui de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais pro-iranien, tué dans une frappe israélienne le 27 septembre près de Beyrouth.

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L’Iran a rapporté samedi des « dégâts limités », après des frappes aériennes qui ont visé, selon Israël, des sites de fabrication de missiles. Deux militaires iraniens ont péri lors de l’attaque. « S’ils attaquent (encore), c’est nous qui serons écrasés », affirme Moharam, un intérimaire de 51 ans.

Ces représailles israéliennes surviennent dans un contexte de tensions régionales exacerbées depuis plus d’un an par la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, et son débordement au Liban voisin, où l’armée israélienne affronte le Hezbollah.

Ces deux mouvements islamistes s’opposent à Israël et sont soutenus financièrement et militairement par l’Iran, qui fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère, depuis l’instauration de la République islamique en 1979.

Challenge (Avec AFP)


 
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