Trump, élu 47è président des Etats-Unis, signe un retour fracassant à la Maison Blanche
Donald Trump a réussi mercredi son pari de revenir à la Maison Blanche, une victoire sans appel, qui provoque une onde de choc aux Etats-Unis et à travers le monde.
Le come-back du républicain est d’autant plus extraordinaire que sa troisième campagne a été marquée par deux tentatives d’assassinat, quatre inculpations et une condamnation au pénal.
Sa victoire a été nette et rapide, l’ancien président raflant les deux Etats disputés de Caroline du Nord et de Géorgie en une poignée d’heures, avant que la Pennsylvanie et le Wisconsin ne lui servent de tremplin final.
Avant même qu’elle soit officielle, le républicain a reçu une pluie de félicitations de responsables étrangers, d’Emmanuel Macron à Volodymyr Zelensky.
Après avoir quitté la Maison Blanche dans le chaos, le tribun est parvenu, comme en 2016, à convaincre les Américains qu’il comprenait leurs difficultés du quotidien mieux que personne.
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Ou mieux, en tout cas, que la vice-présidente démocrate Kamala Harris qui a mené une campagne éclair après le retrait spectaculaire de Joe Biden, sans que son message centriste d’unité ne mobilise suffisamment, face aux diatribes de son rival sur l’inflation et l’immigration.
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche plonge des millions d’Américains à casquettes rouges dans l’euphorie et autant d’autres dans l’effroi, traumatisés par sa rhétorique de plus en plus amère, notamment sur les migrants.
Comment réconcilier ces deux Amériques que tout sépare, qui crient « USA! », »USA! » « USA! » avec des définitions aux antipodes?
En prêtant serment le 20 janvier, il incombera au républicain de panser les plaies de ce pays complètement à cran.
Dans son discours de victoire, Donald Trump a lancé un appel à l' »unité », exhortant les Américains à mettre « les divisions des quatre dernières années derrière nous ».
Durant sa campagne, il a pourtant assailli sa rivale d’injures, accusé les migrants d' »empoisonner le sang du pays », moqué ses rivaux.
A quoi ressemblera une présidence Trump 2.0?
La question fascine, obsède, aux Etats-Unis comme à l’étranger.
Le milliardaire a proposé la « plus grande opération » jamais vue d’expulsion de migrants, dès le premier jour de son mandat.
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Très critique des milliards de dollars débloqués pour la guerre en Ukraine, il a promis de régler ce conflit avant même de prêter serment — une perspective qui donne des sueurs froides à Kiev.
La guerre au Proche-Orient sera elle aussi résolue, assure le magnat de l’immobilier, sans là non plus expliquer comment.
Climatosceptique notoire, le républicain s’est engagé à claquer de nouveau la porte de l’Accord de Paris et à forer du pétrole « à tout va ».
Sur l’économie, Donald Trump veut « voler les emplois d’autres pays » à coups de baisses d’impôts et de taxes douanières.
Il reste bien plus flou quand il s’agit du droit à l’avortement, considérablement fragilisé par des juges à la Cour suprême qu’il se targue d’avoir nommés.
Mais sur ce dossier comme bien d’autres, le caractère imprévisible du tempétueux septuagénaire alimente toutes les spéculations.
Les démocrates s’inquiètent de ses menaces grandissantes à l’encontre d’un « ennemi de l’intérieur » et de sa soif de revanche.
Les chancelleries européennes tentent elles depuis des mois de pénétrer le réseau très opaque du républicain pour éviter d’être prises de court comme en 2016, quand le tribun s’était hissé à la tête des Etats-Unis dans un fracas inimaginable et avait rudoyé les alliés.
Le nouveau président pourra s’appuyer sur le Sénat, que les républicains ont repris dans la nuit aux démocrates. Et son triomphe sera complet si son parti conserve la Chambre des représentants.
Peu de détails ont filtré sur le casting de la future administration Trump.
A une exception notable: l’ancien président a déclaré qu’il confierait la responsabilité d’un large audit de l’Etat américain au milliardaire Elon Musk, qui a dépensé plus de 110 millions de dollars de sa fortune pour la campagne du républicain.
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En élisant Donald Trump, les Américains ont décidé de placer aux commandes de la première puissance mondiale un homme de 78 ans, qui deviendra en janvier le plus vieux président des Etats-Unis à prêter serment.
Un repris de justice, qui doit être fixé sur sa peine le 26 novembre, dans une affaire de paiements dissimulés à une star de films pornographiques.
Il est encore trop tôt pour dire quel effet son élection aura sur ses tourments judiciaires, lui qui risque la prison dans plusieurs affaires. Ou comment vont réagir ses opposants politiques qui angoissent depuis des mois de son retour au pouvoir.
Contrairement à Donald Trump qui avait boycotté la cérémonie d’investiture de Joe Biden, le président démocrate s’est d’ores et déjà engagé à participer à celle du républicain et, selon sa porte-parole, à un « transfert pacifique du pouvoir ».
Challenge (avec AFP)