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Le magnat indien Gautam Adani inculpé pour corruption, son groupe chute en Bourse

Gautam Adani à nouveau soupçonné de fraude: la justice américaine a inculpé le magnat indien de l’énergie pour corruption, mettant en difficulté son conglomérat qui s’effondre en Bourse jeudi et a dû annuler une opération financière.

Réputé proche du Premier ministre indien Narendra Modi, Gautam Adani, 62 ans, est soupçonné d’être impliqué dans le versement de pots-de-vin à des fonctionnaires indiens pour obtenir des marchés dans l’énergie solaire en Inde, au détriment d’investisseurs aux Etats-Unis.

A l’ouverture de la bourse de Bombay, le cours de la holding Adani Enterprises a reculé jeudi de 10% tandis que celle de sa filiale Adany Energy Solutions, directement visée par la justice américaine, en perdait près de 20%.

Cette dernière a décidé d’annuler une vente prévue sur les marchés financiers de titres de dette libellés en dollars américains.

Sollicité par l’AFP, le groupe Adani n’a pas réagi immédiatement.

Selon le procureur fédéral de Brooklyn, Breon Peace, le multimilliardaire est accusé, avec sept coinculpés, d’avoir participé de 2020 et 2024 à un système de versements de pots-de-vins de plus de 250 millions de dollars.

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Gautam Adani, l’un de ses neveux à la tête de la filiale Adani Green Energy, Sagar Adani, et un troisième responsable sont également poursuivis pour avoir caché « ce système de corruption alors qu’ils cherchaient à lever des fonds auprès d’investisseurs américains et internationaux ».

Gautam Adani a été inculpé de fraude en matière de valeurs mobilières et fraude électronique.

D’après l’accusation, les suspects ont « largement documenté leurs actes de corruption », notamment Sagar Adani avec son téléphone portable.

Gautam Adani « a rencontré personnellement un représentant du gouvernement indien pour mettre en place ce plan de corruption et les inculpés se sont rencontrés en personne pour discuter des aspects de sa mise en oeuvre », accuse le parquet.

L’affaire jette de nouveau le trouble sur l’empire Adani, un groupe dont les activités s’étendent des mines de charbon et énergies renouvelables jusqu’aux ports et aéroports ou encore aux médias.

En Inde, les partis d’opposition et la société civile accusent depuis longtemps l’homme d’affaires d’avoir profité de sa relation avec M. Modi, originaire comme lui de l’Etat du Gujarat (nord-ouest), pour bâtir sa fortune en remportant des marchés de manière déloyale.

Interrogé en octobre par l’AFP lors d’un voyage de presse en Inde, Sagar Adani avait fermement démenti ces allégations.

« Il n’y a aucun lien politique » entre le groupe et le gouvernement, avait-il martelé. « Tous les projets que nous menons n’ont pas été concédés mais accordés à l’issue d’un système d’appel d’offres indépendant et transparent ».

Jeudi, Jairam Ramesh, un porte-parole du Congrès, le principal mouvement d’opposition, a estimé que l’enquête américaine « justifiait » ces critiques et la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur les activités du groupe.

En 2023, le groupe Adani a également été accusé de « manipulation éhontée » des cours de ses propres actions et de « fraude comptable sur plusieurs décennies » par la société d’investissement américaine Hindenburg Research.

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Gautam Adani avait rejeté ces accusations, mais son groupe avait vu sa valeur boursière amputée de plus de 150 milliards de dollars et sa fortune personnelle fondre de 80 milliards de dollars.

Le magnat, deuxième fortune d’Inde selon le classement 2024 du magazine américain Forbes, et son entreprise ont depuis compensé une grande partie de ces pertes.

Le groupe Adani a lancé depuis quelques années une vaste offensive sur les énergies renouvelables, un secteur stratégique pour l’Inde – pays le plus peuplé au monde et troisième émetteur de gaz à effet de serre.

Dans le Gujarat, près de la frontière pakistanaise, le groupe construit notamment, avec le groupe français TotalEnergies, le plus grand parc d’énergie renouvelable au monde (solaire et éolien), d’une superficie égale à cinq fois celle de Paris.

Né dans une famille de classe moyenne à Ahmedabad, la capitale du Gujarat, Gautam Adani a abandonné ses études pour travailler brièvement dans l’industrie du diamant avant de lancer son entreprise de commerce en 1988.

En 1995, l’homme d’affaires qui cherchait alors à diversifier ses activités a remporté le contrat de construction et d’exploitation du port de commerce de Mundra, devenu depuis le plus grand d’Inde.

Dans le même temps, il s’est lancé dans la production d’énergie thermique et dans l’extraction de charbon dans son pays et à l’étranger.

Challenge (avec AFP)

 
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