Armement

Russe, Français ou Espagnol : quel sous-marin remportera les faveurs de la marine marocaine ?

Les Russes ne perdent pas espoir de vendre leur sous-marin non nucléaire au Maroc. En 2024, le projet est encore sur la table… Décryptage !

C’était précisément en 2013 que le scoop avait été révélé par Viktor Komardin, chef adjoint de l’agence Rosoboronexport, chargée des exportations du complexe militaro-industriel russe. Récemment, le dossier a refait surface. Rumeur ou réalité ? Ce qui est clair, c’est que le Maroc, depuis quelques années, s’inscrit dans une stratégie de développement de son parc de défense.

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« Les mutations géostratégiques qui s’opèrent sur la scène internationale vous imposent, outre une vigilance constante et une adaptation continue, d’adopter une approche rationnelle, tant qualitative que quantitative, afin de renforcer les capacités défensives, opérationnelles et logistiques de nos forces, ainsi que de se doter des moyens techniques modernes dans des domaines aussi sensibles que la gestion des opérations et les systèmes de défense, de surveillance et de digitalisation, ce qui requiert une préparation et une qualification de l’élément humain pour accompagner les changements », déclarait le Souverain à l’occasion du 67ᵉ anniversaire des Forces Armées Royales.

La probable acquisition de ce type de matériel militaire s’inscrit donc dans cette nouvelle diplomatie sécuritaire du Maroc.

Un sous-marin à la pointe de la technologie

Selon la fiche technique de Rosoboron, l’Amur 1650 est conçu pour la destruction des sous-marins, des navires de surface, des bateaux, des objets à terre et pour des missions de reconnaissance. La version AIP a une longueur de 83,3 mètres, un diamètre de 7,4 mètres, une profondeur d’immersion maximale de 400 mètres, une vitesse de 19 nœuds et une portée en immersion de 2 000 miles à 5 nœuds.

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« Aujourd’hui, la technologie est un levier incontournable dans les dispositifs de défense », confie Saïd Houari, expert en sécurité et défense. De son côté, le consultant politique Driss Aissaoui affirme que le Maroc a toujours mis la question maritime au cœur de son développement stratégique : « Aujourd’hui, à la lumière de cette activité, il faut comprendre que la Marine marocaine est inscrite dans un développement utile de son arsenal militaire. »

Une concurrence féroce

Dans cette course, les offres ne manquent pas : françaises, espagnoles ou encore allemandes. Aux côtés de la proposition russe, l’offre française avec le Scorpène de Naval Group se distingue. Ce sous-marin, très avancé technologiquement, dispose d’une émission réduite de bruit et d’une optimisation de la détection grâce à des systèmes de sonars et de propulsion de pointe. Certaines versions utilisent des batteries lithium-ion, offrant une plus grande autonomie sous l’eau.

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L’Espagne, quant à elle, propose des sous-marins opérationnels de la classe S-70 Agosta, ou classe Galerna, avec une longueur de 67,57 mètres, une largeur de 6,8 mètres, un déplacement de 1 490 tonnes et une vitesse de 12 nœuds. Ces appareils offrent une autonomie de 9 000 milles nautiques à 8 nœuds, 45 jours de fonctionnement ininterrompu et une capacité de 60 personnes.

Industrie militaire : le Maroc en marche

Dans le cadre du projet de loi de finances 2023, 119,8 milliards de dirhams (11 milliards de dollars) ont été alloués au budget de la défense, soit une hausse de près de 4 milliards de dirhams par rapport à l’exercice précédent.

Avec cette ambition technologique, le Maroc pose les bases d’un développement stratégique dans le domaine de la défense. La haute technologie militaire devient un élément central sur l’échiquier international.

Au-delà de l’aspect purement militaire, « l’industrie de défense constitue une opportunité économique en raison de la nature dépensière qui caractérise le commerce d’armements », souligne une étude du Policy Center for the New South.

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« Un pays comme le Maroc dispose des atouts pour s’assurer une place confortable dans ce secteur très dynamique. Cependant, les retombées socio-économiques ne sont pas l’unique motivation pour se doter d’une base industrielle et technologique nationale compétitive », précise cette étude.

Un impératif stratégique

Développer une industrie de l’armement repose sur un impératif stratégique : le lien entre autosuffisance en matériel de défense et autonomie logistique et opérationnelle.

« Cette autonomie est une condition sine qua non pour demeurer souverain et maître de son destin. D’où tout l’intérêt de se prévaloir d’une politique d’industrie de défense (PID) qui dépasse la simple disposition d’une base industrielle et technologique de défense (BITD) », expliquent les experts du Policy Center for the New South.

En somme, le Maroc poursuit ses efforts pour se positionner comme un acteur clé dans le domaine de la défense, tout en misant sur une industrie technologique de pointe et des partenariats stratégiques.

 
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