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Pourquoi la loi sur l’exploration minière sera bientôt révisée

La Fédération des Minéraux Industriels du Maroc (FDIM) tient le premier Congrès International des Mines du Maroc (IMC Morocco) à Marrakech, à partir d’aujourd’hui 3 décembre jusqu’au 5 du même mois.

Cet événement phare, soutenu par le Ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, marque un tournant décisif dans l’évolution du secteur minier marocain, rassemblant experts, décideurs, industriels et universitaires pour définir les contours d’une industrie plus durable et résiliente.

Avec pour thème principal « Le Maroc, un hub mondial pour une industrie minière durable facilitant la transition énergétique », le congrès se distingue par un programme diversifié. Des conférences, tables rondes et ateliers interactifs abordent des questions vitales telles que l’innovation, le rôle des minéraux critiques dans la transition énergétique et la durabilité des pratiques minières. La Dre Leila Benali, Ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, et M. Ryad Mezzour, Ministre de l’Industrie et du Commerce, figurent parmi les principaux intervenants.

Une nouvelle vision du secteur

Un des points forts du congrès est l’annonce de la révision prochaine de la Loi 33.13. Ce texte, qui régit actuellement l’exploitation minière au Maroc, sera revu pour améliorer les mécanismes d’octroi de subventions attractives, non seulement pour les investisseurs privés, mais aussi pour les communautés locales.

Le processus sera inclusif et participatif, avec une volonté affirmée d’assurer une meilleure équité dans la répartition des bénéfices issus des ressources minières. Cette réforme ambitionne de concilier les intérêts économiques, environnementaux et sociaux, tout en renforçant la compétitivité du secteur minier marocain sur la scène internationale.

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Le congrès met également l’accent sur le développement de partenariats de « nouvelle génération », destinés à redéfinir les règles de gestion des ressources africaines. Contrairement à l’idée de former un cartel minier en Afrique, l’objectif est de bâtir des collaborations basées sur la transparence et la complémentarité, en tenant compte des spécificités locales et régionales.

Ces nouveaux modèles de partenariats concernent notamment les secteurs des métaux rares, des minéraux critiques, et d’autres ressources stratégiques, indispensables à la transition énergétique mondiale. Le Maroc, fort de son leadership dans les phosphates et sa position géographique stratégique, se pose en médiateur et catalyseur pour établir des normes et pratiques responsables.

Priorité régionale, la gestion durable des ressources africaines

La ministre Dre Leila Benali a insisté sur la nécessité de gérer les ressources africaines de manière durable, tout en renforçant la souveraineté des pays du continent. Chaque ressource – qu’il s’agisse de métaux, de minéraux ou même de produits agricoles comme le manioc – requiert une approche sur mesure pour répondre aux enjeux locaux et globaux.

Cette vision inclut des systèmes de valeurs adaptés pour maximiser les bénéfices des ressources tout en minimisant les impacts environnementaux. En plaçant la durabilité au cœur de la stratégie minière, le Maroc se positionne comme un modèle à suivre dans la gestion des richesses naturelles africaines.

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Un autre pilier de la discussion porte sur la recherche d’un équilibre entre souveraineté, durabilité et une approche centrée sur l’humain. Cette vision intégrative répond à des défis majeurs tels que : la lutte contre le changement climatique ; la préservation des écosystèmes locaux ; et le renforcement des capacités humaines et sociales autour des projets miniers.

L’accent est mis sur des solutions durables qui répondent aux besoins régionaux et locaux, tout en permettant au secteur de contribuer à la compétitivité économique globale.

Partenariats universitaires et formation des talents

Parmi les initiatives structurantes mises en lumière lors du congrès, les partenariats avec les universités marocaines occupent une place centrale. Ces collaborations visent à aligner les compétences locales sur les besoins croissants du secteur minier, en mettant l’accent sur la formation technique et le transfert de connaissances.

Un exemple notable est l’accord signé avec l’Ecole nationale des Energies renouvelables, qui permettra de former une nouvelle génération de talents spécialisés dans les domaines de l’énergie et de la durabilité. Ces efforts contribueront à renforcer l’intégration locale et à offrir aux jeunes diplômés des opportunités de carrière au Maroc et à l’international.

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Les discussions ont également mis en avant l’importance de la qualité et de la conformité aux normes internationales. Ces éléments sont essentiels pour garantir la compétitivité des produits miniers marocains sur les marchés mondiaux. En améliorant la traçabilité et la durabilité des chaînes d’approvisionnement, le Maroc ambitionne de se positionner comme un fournisseur de choix pour les industries de pointe.

Un plan d’action imminent

A l’issue du congrès, plusieurs mesures concrètes sont attendues pour dynamiser le secteur minier, en l’occurrence la simplification des démarches administratives pour attirer davantage d’investissements ; le soutien aux entreprises locales pour renforcer leur compétitivité ; et la promotion des exportations vers les marchés africains et européens.

Ces initiatives traduisent la volonté du Maroc de transformer son secteur minier en un moteur de croissance durable et inclusif. Avec des réformes audacieuses, des partenariats stratégiques et une vision tournée vers l’avenir, le secteur minier marocain semble s’investir, de plus en plus, d’un rôle de premier plan dans les grandes transformations économiques et environnementales du XXIᵉ siècle en Afrique.

 
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