Voici les grands projets qui seront lancés en 2025 au Maroc (1/2)
2025 s’annonce comme une année décisive pour le développement du Maroc. Entre les ambitions écologiques du Groupe OCP, la construction de nouveaux CHU, l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc, et des projets énergétiques innovants, le Royaume se positionne comme un acteur clé sur la scène internationale. Découvrez les grands projets qui façonneront l’avenir du pays.
Groupe OCP : 2025, une année verte
Le Groupe OCP fait face à un défi pour assurer un juste équilibre entre une meilleure productivité des cultures et des objectifs environnementaux. Cet équilibre est une condition nécessaire et préalable à une réponse durable à la demande mondiale. Pour pouvoir mener avec succès cette stratégie de croissance durable, le Groupe OCP a mis en place un programme énergétique responsable et innovant afin de réduire l’empreinte carbone et de diversifier le mix énergétique. Ainsi, le programme du Groupe OCP s’appuie sur trois piliers :
1. Développement de la capacité de cogénération
La cogénération consiste à capter/récupérer l’énergie thermique libérée lors de la production d’acide sulfurique pour la convertir en énergie électrique. Ce système est développé sur tous les sites de production du Groupe OCP. C’est notamment le cas de la mise en service sur le site de Jorf Lasfar d’une installation entièrement intégrée qui, reliée au Slurry Pipeline, disposera de sa propre centrale thermoélectrique. Ce mécanisme rend le complexe totalement autonome en énergie. Mieux, le surplus d’énergie produit est utilisé pour alimenter la station de dessalement de l’eau de mer du complexe industriel. Ce qui permet d’ouvrir la voie à un autre front, tout aussi stratégique, pour faire face à la pénurie d’eau, à moindre coût.
2. Mise en œuvre du dispositif d’efficacité énergétique
Pour cela, le Groupe OCP a mis en place, sur les plateformes, un système de traitement pour une gestion plus efficiente et intégrée de l’énergie, qui tient compte, en temps réel, des besoins de chaque unité. Il s’agit d’un procédé qui offre une automatisation énergétique intelligente. En fait, l’efficacité énergétique est prise en compte dès la phase initiale de conception des projets industriels afin d’anticiper et d’optimiser le bilan énergétique des unités de production.
3. Usage croissant des énergies renouvelables dans le mix énergétique
Parmi les nombreuses initiatives vertes du Groupe OCP, il y a lieu de citer la fourniture de l’énergie éolienne au profit des sites miniers, l’adoption d’accords pour la production d’énergie solaire et la prospection de projets d’innovation dans le domaine des énergies propres et des énergies nouvelles. Et, en partenariat avec l’Institut Fraunhofer et l’Université Mohammed VI Polytechnique, le Groupe OCP développe l’utilisation de l’hydrogène vert et l’ammoniac vert comme matières premières, avec la création d’un laboratoire dédié à la recherche de solutions durables.
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«Produire pour mieux nourrir sans détruire» est la devise qui résume la mise en œuvre d’une vision stratégique déclinée concrètement en modes d’exploitation capables de satisfaire la demande locale et mondiale, à moindre coût et dans le respect de l’environnement, pour garantir l’équilibre et la durabilité de l’ensemble des écosystèmes. Ainsi, aux coûts classiques, économique, social et financier, s’ajoute le coût environnemental, appelé à être systématiquement intégré et pris en compte.
Quelques chiffres clés à retenir
La transition énergétique du Groupe OCP est complètement en ligne avec la stratégie énergétique nationale. Aujourd’hui, plus de 86% des besoins du Groupe phosphatier sont couverts par l’énergie verte. 25% de l’électricité propre du Maroc est produite par le Groupe OCP. A l’horizon 2030, l’Office chérifien vise une couverture de 100% de ses besoins en électricité grâce à la production éolienne, solaire et co-générative. Cette transition va permettre de réduire l’empreinte carbone, tout en apportant une contribution majeure à l’objectif du Maroc de produire 52% de l’électricité à partir de sources renouvelables et propres à l’horizon 2030.
Centres hospitaliers universitaires (CHU) de Beni Mellal, d‘Errachidia et de Guelmim
Beni Mellal, Errachidia et Guelmim bénéficieront bientôt de Centres Hospitaliers Universitaires (CHU). Ces projets seront lancés en 2025 avec le début de la construction de ces trois infrastructures, dont les budgets ont déjà été prévus dans la loi de finances 2025.
Le futur CHU de Béni Mellal, qui s’étendra sur une superficie totale de 25 hectares, dont 107 364 m de surface construite, comprendra un département ambulatoire, un plateau médico-technique, un département des hospitalisations, un internat, un centre de simulation ainsi qu’un département administratif. Le terrain destiné à cet établissement se situe dans la commune de Foum El Anceur, au centre d’Adouz Tamachate, dans la province de Béni Mellal.
Quant au CHU d’Errachidia, il disposera d’un plateau médico-technique incluant un bloc opératoire, un bloc de diagnostic, des services de stérilisation, de réanimation, ainsi qu’un service des urgences, un laboratoire et une structure de radiologie et d’hémodialyse. Ce nouvel hôpital, d’une capacité de 500 lits, sera construit sur un terrain d’environ 39 hectares, facilement accessible depuis la route nationale n°13, avec la création d’un rond-point pour faciliter l’accès au site.
Ce projet s’inscrit dans une approche moderne d’adaptation aux nouvelles technologies numériques, avec le déploiement d’une stratégie « Smart Hospital » en harmonie avec les autres établissements de santé de la région. L’hôpital sera conçu comme un projet urbain complet, intégrant des espaces publics, des zones spécialisées, et des capacités d’évolution continue. L’adaptation du futur bâtiment aux évolutions techniques, médicales et fonctionnelles est un gage de la qualité du projet. En plus de la Faculté de médecine, il comprendra une Faculté de pharmacie et une Faculté de médecine dentaire.
Enfin, il s’agira de transformer le Centre régional hospitalier en un Centre hospitalier universitaire (CHU).
Reconstruction du Centre Hospitalier Provincial de Taounate
En 2025, la reconstruction du Centre Hospitalier Provincial de Taounate sera lancée, dans le cadre d’un partenariat visant à développer le secteur de la santé dans la province.
Ce projet ambitieux s’inscrit dans le plan de développement de la région. Le réseau hospitalier de Taounate comprend l’hôpital provincial de la ville, qui dispose de 70 lits, ainsi que l’hôpital de Ghafsay avec 45 lits.
En outre, la province dispose de 75 centres de santé répartis entre ses communes rurales et urbaines, contribuant à renforcer l’accès aux soins pour la population locale.
Gazoduc Maroc-Nigeria
Des efforts sont actuellement déployés pour favoriser la prise de décision concernant l’investissement dans le gazoduc Nigeria-Maroc. Le projet devrait prendre un nouvel élan du côté marocain, avec le lancement, prévu pour 2025, des appels d’offres pour les premières étapes de sa réalisation. Cette initiative, annoncée par le Maroc, qui accueillera une partie majeure de ce gazoduc de plus de 6000 km, s’inscrit dans le cadre du plan d’action 2025 de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM).
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Les appels d’offres se concentreront principalement sur les premières phases du projet, impliquant le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal, avec un accent particulier sur la section du pipeline traversant le Maroc. Ce projet stratégique, qui traversera 16 pays africains, reliera le Nigeria au Maroc en longeant principalement la côte atlantique. Une fois achevé, il sera connecté au gazoduc Maghreb-Europe et au réseau gazier européen, avec une capacité maximale de 30 milliards de mètres cubes de gaz par an.
Le gazoduc traversera plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie, avant d’atteindre le Maroc. Parallèlement, des pays enclavés comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali bénéficieront aussi de cette infrastructure via des extensions, ce qui renforcera leur accès à l’énergie.
La circulation gazière (first gas) dans les deux premiers tronçons du projet devrait débuter d’ici 2029. Ces deux tronçons, celui du Sud (Nigeria-Ghana-Côte d’Ivoire) et celui du Nord (Sénégal-Mauritanie-Maroc, qui sera ensuite relié à l’Europe), devraient démarrer simultanément. Il ne restera alors plus qu’à connecter le troisième tronçon entre la Côte d’Ivoire et le Sénégal pour garantir la continuité du trajet du gazoduc du Nigeria à l’Europe.
Outre la satisfaction de la demande énergétique croissante de la région, ce gazoduc offrira également une opportunité stratégique d’exportation vers l’Europe, avec une capacité prévue de 18 milliards de mètres cubes de gaz par an destinés au marché européen.
Autoroute électrique Dakhla-Casablanca
Le projet ambitieux de ligne électrique très haute tension de 3 gigawatts reliant Dakhla à Casablanca est sur le point de démarrer. L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a lancé un appel d’offres pour la réalisation des études topographiques nécessaires à la définition d’un couloir de 100 m, ou de deux couloirs de 40 m chacun en fonction des contraintes du terrain, pour cette liaison électrique Oued Lakraâ-Marrakech. Ce projet, d’une longueur d’environ 1 100 km, comprend également la station terminale Oued Lakraâ. L’étude sera menée en deux lots : le premier couvrira le tronçon Oued Lakraâ/Tan-Tan, d’environ 600 km, et la station terminale Oued Lakraâ, tandis que le second lot concernera le tronçon Tan-Tan/Marrakech, d’une longueur proche de 500 km.
La date limite pour soumettre les dossiers de candidature à l’appel d’offres relatif au développement et au financement de cette liaison électrique haute tension sud-centre a été fixée au 12 février 2025. À noter qu’en novembre dernier, cinq opérateurs internationaux avaient déjà exprimé leur intérêt pour ce projet : GE Vernova (États-Unis), Siemens Energy (Allemagne), Power China SEPCO1 (Chine), TBEA (Chine) et Larsen & Toubro (Inde).
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Les travaux de réalisation commenceront l’année prochaine. L’ONEE a choisi une approche progressive pour ce projet de connexion électrique de très haute tension. Ainsi, une première phase d’une capacité de 1 500 mégawatts (MW) devrait être opérationnelle en 2026, tandis qu’une seconde phase, également de 1 500 MW, entrera en service en 2028. Ce projet permettra d’alimenter les futures stations de dessalement à partir des plateformes solaires et éoliennes situées dans le sud du Royaume.
Terminal flottant gazier
Le Maroc lancera au premier trimestre 2025 un appel d’offres pour la construction d’un terminal flottant de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le port de Nador West Med, situé dans le nord-est du pays. Le ministère prévoit de finaliser le financement de ce projet en 2025, avec une mise en service et des opérations commerciales attendues pour 2026.
Ce terminal GNL sera relié à un gazoduc existant permettant au Maroc d’importer 0,5 milliard de mètres cubes de GNL par an en provenance de terminaux espagnols, une quantité suffisante pour alimenter deux petites centrales électriques. Par ailleurs, le Maroc prévoit de connecter ce même gazoduc à des champs gaziers en développement à l’est et à l’ouest du pays.
Selon les prévisions ministérielles, les besoins en gaz naturel du Maroc devraient passer de 1 milliard de m3 actuellement à 8 milliards de m3 d’ici 2027. Nador West Med, un port en eau profonde, sera opérationnel en 2025.
Projet de protection du littoral de Sidi Moussa à Salé
La première phase du projet de protection du littoral de Sidi Moussa à Salé sera lancée en 2025, avec un budget estimé à 563,8 millions de DH, dont 281,8 millions de DH seront alloués par le budget général, dans le cadre du Programme de Développement Régional (PDR) de la région Rabat-Salé-Kénitra. En 2025, les crédits prévus s’élèvent à 60 millions de DH en crédits de paiement et 503 millions de DH en crédits d’engagement.
Ce projet consiste principalement à ériger une barrière rocheuse le long de la côte de la ville de Salé, dans le quartier Sidi Moussa, afin de protéger la zone contre les risques liés aux « mini-tsunamis ». Pour rappel, en 2022, les vagues du « tsunami » qui ont frappé la corniche de Salé ont causé des dégâts considérables, endommagé de nombreux espaces et équipements, et même provoqué l’arrêt de la circulation. Les vagues ont également provoqué des inondations dans plusieurs habitations du quartier Sidi Moussa.
Zone spécialisée dans le gaming à Rabat
Le Maroc prépare le terrain pour devenir un acteur majeur dans le secteur du gaming en Afrique et dans le monde arabe avec la création d’une zone dédiée à l’industrie du jeu vidéo à Rabat. Ce projet, dont le budget initial est estimé à 360 millions de dirhams, a pour objectif de créer un écosystème complet favorisant la création de jeux, l’innovation technologique et l’attraction des grandes entreprises du secteur. La construction de cette zone spécialisée, inscrite dans la loi de finances, commencera en 2025.
Le gaming est aujourd’hui l’un des principaux piliers des industries culturelles et créatives. En pleine expansion, ce secteur génère des revenus considérables et contribue positivement à l’économie marocaine. Bien que le marché reste encore modeste, il connaît une croissance significative et devrait continuer à se développer, avec une augmentation attendue du nombre d’utilisateurs et des revenus. Selon une étude de Statista, l’industrie du gaming au Maroc devrait générer un chiffre d’affaires d’environ 2,28 milliards de DH d’ici la fin de 2024, pour atteindre près de 3 milliards de DH en 2027, avec un taux de croissance annuel moyen prévu de 9,39 % sur la période 2024-2027. Ce projet d’implantation est porté par Mehdi Bensaïd, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication.