Automobile

Le marché automobile marocain rebondit en 2024

Lors d’une récente conférence de presse réunissant de nombreux acteurs du secteur automobile et de son écosystème, l’Association des Importateurs de Véhicules au Maroc (AIVAM) a présenté le bilan 2024 du marché des véhicules neufs au Royaume. L’occasion pour les membres de l’Association, en particulier pour son Président Adil Bennani, de revenir en détail sur les principaux axes qui ont émaillé le marché automobile au cours de l’année passée et de partager ses perspectives pour 2025.

Après deux années de stagnation, le marché des véhicules neufs à fin 2024 a surfé sur une dynamique haussière. Dans son bilan de présentation, Adil Bennani a souligné la résilience remarquable qu’a connue le secteur automobile marocain, malgré un contexte économique mondial marqué par de multiples défis. Il faut dire que la croissance économique nationale s’est avérée plus robuste que prévu, surmontant un certain nombre d’obstacles majeurs tels que les crises économiques, les tensions géopolitiques, les fluctuations des prix du carburant, les restrictions d’accès au crédit…

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Quoi qu’il en soit, au cumul et à fin décembre 2024, ce sont 176 401 voitures neuves qui ont été vendues dans le Royaume, soit une hausse de +9,22 % comparativement à la même période en 2023 où il s’est écoulé 161 504 unités. Certes, ce résultat, bien que remarquable, reste légèrement inférieur au record historique de 177 400 unités atteint en 2018. Concrètement, les ventes ont augmenté aussi bien pour les véhicules particuliers (soit 157 139 unités vendues, en hausse de 8,1 %) que les utilitaires légers (19 262 unités écoulées, en hausse de 18,81 %).

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Parlons chiffres de ventes et égrenons le top 10 : comme il fallait s’y attendre, Dacia truste la première place dans le segment des VP avec 39 331 unités vendues, soit 25,03 % de parts de marché (PDM), suivi de Renault qui a écoulé 23 697 véhicules (15,08 % de PDM). À noter que la firme au losange a vendu 4 651 VUL (24,15 % de PDM), ce qui la positionne sur la plus haute marche du podium du segment. Hyundai conserve sa troisième place (11 898 unités et 7,57 % de PDM), suivi à quelques encablures de Peugeot (10 517 unités et 6,69 % PDM) et de Volkswagen (10 336 unités et 6,58 % PDM). S’ensuivent Opel (8 054 unités et 5,13 % de PDM), Citroën (7 634 unités et 4,86 % de PDM), Kia (5 259 unités et 3,35 % de PDM), Audi (4 663 unités et 2,97 % de PDM) et Fiat (4 624 unités et 2,94 % de PDM).

Des performances qui s’expliquent

Outre la reprise économique, d’autres facteurs ont pu expliquer cette belle dynamique du secteur, au rang desquels les offres constantes et attractives des importateurs, des modèles de plus en plus diversifiés compte tenu de l’arrivée de nouveaux players, l’expansion du réseau de distribution des importateurs et autres concessionnaires. Ajoutez-y la bonne performance du secteur touristique impactant positivement le secteur de la location courte durée. Ce dernier compte désormais pour plus de 1/3 du marché (et plus de 50 % pour certaines marques automobiles).

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Selon M. Bennani, le segment de la citadine et celui du SUV sont les plus prisés de la clientèle grâce, là aussi, à une offre diversifiée et plus adaptée au pouvoir d’achat des ménages. Pour ce qui est du segment premium, il n’est pas en reste puisqu’il se maintient avec 10,6 % des ventes totales. Quant à celui des utilitaires légers, il connaît également un trend haussier. A y regarder de plus près s’agissant des modèles de véhicules, les pick-up reflètent la reprise des activités de services. Les larges et moyens vans répondent à la croissance des activités de transport de personnes (tourisme et personnel d’entreprises), souligne le patron de l’AIVAM.

Quid des véhicules électrifiés ? Bien que loin des chiffres internationaux, leur part de marché au Maroc a augmenté de 54 %, atteignant 1,6 % du marché, grâce à une offre qui a plus que doublé. Cela n’enlève rien au fait que la source d’énergie la plus prisée dans le Royaume par la clientèle demeure toujours le diesel à 80,5 %, tandis que les véhicules essence représentent 13,2 % du marché, les hybrides 4,6%, les hybrides rechargeables 1 % et les 100% électrique 0,6% du marché en 2024, dixit l’AIVAM.   

Véhicules d’occasion : l’informel cartonne

L’AIVAM s’est aussi penché dans son analyse sur le marché des véhicules d’occasion (V.O) qui a connu une croissance rapide et significative en 2024. En grande partie informel (95 %), ce secteur a enregistré plus de 775 000 mutations internes, soit une augmentation de +28 % par rapport à l’année précédente. A noter que 14 500 véhicules d’occasion ont été importé en 2024, soit une progression de 14,3% comparé à 2023.

De l’avis des professionnels, cette croissance du marché informel pénalise le marché formel de l’occasion. Et pour cause ; les transactions informelles échappent souvent aux réglementations, aux garanties et aux contrôles de qualité qui caractérisent justement le secteur formel. Toujours est-il que cela crée des défis pour les concessionnaires et autres vendeurs agréés du V.O, qui doivent rivaliser avec des prix souvent plus bas mais sans la même transparence ou sécurité pour les acheteurs.

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Perspectives prometteuses en 2025 ?

Quelles perspectives pour le marché des voitures neuves au Maroc en 2025 ? Bien qu’il ne puisse prédire l’avenir avec certitude, Adil Bennani mise sur la croissance continue du secteur touristique pour stimuler la demande. Par ailleurs, la richesse générée par le produit intérieur brut, soutenue par la demande publique liée à la préparation des événements mondiaux comme la Coupe d’Afrique des Nations, voire la Coupe du Monde de football, jouera un rôle clé.

De plus, l’injection de milliards de dirhams issus de l’amnistie fiscale dans l’économie réelle devrait également avoir un impact positif sur la croissance économique. En ce qui concerne l’électrification du parc automobile, son développement dépendra du soutien politique et de l’expansion du réseau de bornes de recharge publiques, martèle le président de l’AIVAM. Au final, il prévoit que le marché des voitures neuves connaîtra une croissance supérieure à 5 %. Rendez-vous est d’ores et déjà pris à la fin de l’année !

 
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