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Osmose inverse : Qu’est-ce que cette technologie de dessalement que le Maroc a adoptée ?

Le Maroc, confronté à une sécheresse chronique et à une pression croissante sur ses ressources hydriques, n’a plus d’alternative que de se tourner massivement vers le dessalement de l’eau de mer. Pour ce faire, un choix de la technologie de l’osmose inverse a été opéré, que justifie un impératif énergétique, mais qui s’avère être un choix optimum.

L’osmose inverse est une méthode de dessalement largement utilisée pour produire de l’eau potable à partir d’eau de mer ou d’eau saumâtre. Elle repose sur un principe physique simple, mais efficace : filtrer l’eau en forçant son passage à travers une membrane semi-perméable, qui retient les sels et les impuretés, tout en laissant passer les molécules d’eau pure.

Comme le souligne le professeur Amin Bennouna, expert en énergie, « l’osmose inverse est la seule option valide ». Cette technologie, bien que perfectible, reste actuellement la méthode la plus adaptée et efficace pour répondre aux besoins urgents en eau potable du pays.

Pourquoi l’osmose inverse s’impose ?

Le Pr. Bennouna écarte les autres technologies comme les techniques thermiques, « énergivores », et l’ultrafiltration, inadaptée à l’eau de mer. L’osmose inverse, bien qu’exigeante en énergie (environ 3,5 kWh par m³ d’eau produit), présente des avantages significatifs grâce aux progrès récents dans l’optimisation de la résistance et de l’efficacité des membranes. Ces membranes, utilisées pour filtrer l’eau, restent néanmoins un point faible en raison de leur coût et de la nécessité de les remplacer régulièrement à cause de l’encrassement.

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Un autre défi lié à l’osmose inverse réside dans la sélection des sites d’approvisionnement en eau de mer. « Le problème pourrait s’imposer et entraîner une usure plus rapide des membranes selon l’endroit et la profondeur où l’eau de mer est prélevée », précise l’expert. Ce choix stratégique est crucial pour maximiser la durabilité et la rentabilité du processus.

Réduction des coûts grâce aux énergies renouvelables

Pour minimiser les dépenses énergétiques liées au dessalement, le Maroc mise sur l’intégration des énergies renouvelables dans ses centrales. Selon le Pr. Bennouna, « l’utilisation de l’énergie éolienne et photovoltaïque, en fonction des sites, va induire des coûts très bas à la production de l’eau, soit à peu près 1 DH le m³ ».

Cependant, le coût final de l’eau dessalée, vendue à environ 4,5 DH/m³, intègre d’autres facteurs, notamment les frais liés au remplacement des membranes de filtration. Cela souligne l’importance de poursuivre les recherches pour améliorer la durabilité des composants du processus et réduire les coûts à long terme.

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Un Impact environnemental mieux maîtrisé

Concernant les rejets issus du dessalement, souvent composés d’eau à forte salinité, le professeur Bennouna rassure : « Les rejets induits de l’eau à forte salinité dans l’océan n’ont pas d’effets connus sur celui-ci. » Toutefois, une surveillance et une gestion responsables de ces rejets restent essentielles pour préserver les écosystèmes marins.

Par ailleurs, cette crise de l’eau, bien que nuisible, a un mérite de pousser le Maroc à progresser vers un modèle énergétiquement plus durable. Le Pr. Bennouna s’exprime, à ce titre, en termes de cases que le Maroc coche en utilisant les énergies renouvelables. Ainsi, selon cet expert, sont cochées, dans le contexte actuel, trois cases : la case de l’indépendance énergétique en disposant d’une énergie intarissable, dont il est possible de renouveler la production indéfiniment ; la case de l’environnement, le recours au solaire et à l’éolien permettant de réduire l’empreinte carbone des installations, contribuant ainsi à la transition énergétique ; et la case de l’économie des devises et du coût à la production.

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Cette manière d’approcher le gain réalisé en relation avec l’énergie peut être décliné en matière de ressources en eau. Ainsi, dans ce cas, et à la suite de l’approche du Pr. Bennouna, on aura également coché trois cases : la case de la durabilité environnementale en réduisant la pression sur les ressources en eau douce comme les nappes phréatiques et les barrages, le dessalement offrant une source fiable et indépendante des aléas climatiques ; la case de la durabilité des systèmes de production par lesquels, grâce à l’intégration des énergies renouvelables, il est possible de produire de l’eau dessalée à grande échelle ; et la case de la sécurité alimentaire et économique, car l’eau dessalée peut, sinon stabiliser la production agricole dans des régions touchées par la sécheresse, du moins permettre de dédier les eaux conventionnelles au soutien du développement agricole et industriel et réduire les disparités régionales.

Des défis financiers et logistiques

Le dessalement a des implications financières spécifiques. La proximité entre les sites de production d’énergie et les centrales de dessalement minimise les besoins de transport, ce qui constitue un avantage. Comme l’explique le Pr. Bennouna, « la majeure partie des dépenses de fonctionnement, à l’exception du pompage pour l’AEP, n’apparaîtra pas dans le bilan national ». Cela reflète l’efficacité des choix stratégiques visant à optimiser les ressources.

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Le dessalement de l’eau de mer est une réponse incontournable aux défis hydriques du Maroc. Le pays a pris un virage décisif en adoptant l’osmose inverse, une technologie éprouvée, tout en intégrant des solutions renouvelables pour réduire les coûts et l’impact environnemental.

Le défi reste de garantir que cette transition vers le dessalement s’inscrive dans une stratégie durable et adaptée aux réalités économiques et environnementales. Si le coût élevé limite certaines applications, notamment en agriculture, l’investissement dans la recherche, l’innovation et une gestion efficiente peut propulser le Maroc en leader régional de la sécurité hydrique.

 
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