Pourquoi le Canada doit se rapprocher du Maroc

La guerre commerciale que vient de relancer Donald Trump en imposant des droits de douane massifs sur les importations canadiennes oblige Ottawa à revoir ses stratégies économiques. Face à ces tensions, le Canada doit impérativement diversifier ses partenariats commerciaux et renforcer ses liens avec des économies dynamiques et stables. Dans ce contexte, le Maroc apparaît comme un allié stratégique de premier plan.
Face à un défi commercial majeur, le Canada doit impérativement explorer de nouveaux marchés, en particulier en Afrique. Pour y parvenir, il est essentiel de renforcer ses liens avec le Maroc, un pays stratégique et considéré comme le plus stable du continent. Le Canada pourrait ainsi tirer profit de la position géostratégique du Royaume et de son vaste réseau d’accords commerciaux pour diversifier ses partenariats économiques.
Avec la montée du protectionnisme aux États-Unis et les tensions commerciales qui en découlent, Ottawa doit trouver des alternatives pour sécuriser ses exportations et garantir un accès fluide à de nouveaux marchés. Dans cette optique, le Maroc apparaît comme un partenaire naturel, offrant un accès privilégié à l’Afrique et des connexions solides avec l’Europe, le Moyen-Orient et les grandes puissances économiques mondiales.
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Le Maroc excelle dans plusieurs secteurs clés où le Canada cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement, notamment les phosphates, les produits agricoles et les énergies renouvelables. Une coopération renforcée permettrait non seulement au Canada d’élargir son réseau d’échanges, mais aussi de profiter de l’expertise marocaine en Afrique de l’Ouest, où le Royaume joue un rôle de premier plan. « Si le Canada reconnaît la souveraineté du Maroc sur son Sahara, cela pourrait faciliter la signature d’un accord de libre-échange, ouvrant ainsi la voie à un partenariat gagnant-gagnant. Ce partenariat offrirait des opportunités stratégiques d’accès au marché marocain et, plus largement, aux marchés de l’Afrique de l’Ouest », explique Rafik Lahlou, président du Conseil d’Affaires Maroc-Canada, affilié à la CGEM.
De plus, le Maroc constitue une plateforme idéale pour l’implantation d’industries canadiennes, notamment dans l’aéronautique et les batteries pour véhicules électriques. Le secteur aéronautique marocain, qui compte plus de 140 entreprises et emploie plus de 20 000 personnes, représente une opportunité de développement pour des groupes comme Bombardier, déjà présents dans le Royaume. Par ailleurs, avec ses ressources en cobalt et ses ambitions dans le domaine des énergies renouvelables, le Maroc offre un environnement propice à l’implantation d’usines de fabrication de batteries, un secteur clé pour l’avenir de l’industrie automobile.
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Un accord de libre-échange entre le Canada et le Maroc serait une avancée stratégique pour les deux nations. En concluant un tel accord, le Canada bénéficierait d’un accès simplifié au marché marocain et à l’ensemble du continent africain, tout en sécurisant un partenariat avec un pays disposant d’une position stratégique incontournable. « Le Canada pourrait aussi voir un intérêt à diversifier ses sources d’approvisionnement et à renforcer ses relations avec un partenaire stable en Afrique », souligne Rafik Lahlou.
Dans ce contexte, il appartient au Canada de prendre l’initiative et d’ouvrir un dialogue constructif avec le Maroc afin de bâtir un partenariat mutuellement bénéfique. Ignorer cette opportunité reviendrait pour Ottawa à se priver d’un accès privilégié à l’Afrique et d’un partenaire stratégique dans un monde en pleine recomposition économique.