Banques

Access Bank, première banque nigériane en termes d’actifs, prépare son entrée au Maroc

En pleine expansion internationale, Access Bank Plc, le plus grand prêteur nigérian par actifs, cible le Maroc comme une étape stratégique dans sa vision panafricaine. Grâce à une récente levée de fonds record, la banque ambitionne de renforcer sa présence en Afrique du Nord, d’élargir sa clientèle et de doubler la part de ses actifs hors du Nigéria d’ici 2027. Ce projet illustre son engagement à jouer un rôle central dans l’intégration économique du continent.

Access Bank Plc, le principal prêteur nigérian en termes d’actifs, s’impose comme l’un des acteurs les plus dynamiques du paysage bancaire africain. Depuis plusieurs années, la banque poursuit une stratégie d’expansion ambitieuse, consolidant sa présence dans 23 pays à travers l’Afrique et au-delà. Dans un communiqué, la banque explique que ce développement repose sur une vision panafricaine claire : renforcer les échanges économiques entre les régions du continent tout en s’intégrant aux circuits financiers mondiaux. La récente levée de fonds de 351 milliards de nairas, (228 millions de dollars) par le biais d’une émission de droits afin de renforcer son capital illustre cette volonté d’expansion. Le capital social de la banque, s’élevant désormais à 600 milliards de nairas, dépasse de 20 % le minimum requis pour les banques internationales opérant dans le pays d’Afrique de l’Ouest, a déclaré Access Bank dans un communiqué.

Lire aussi | Sécheresse: A quoi vont servir les 250 millions de dollars de la Banque mondiale ?

Access Bank a désormais les moyens de se positionner sur des marchés stratégiques, dont le Maroc, un pays clé dans sa feuille de route d’intégration régionale. Cet effort s’inscrit dans un plan global de levée de 1,5 milliard de dollars pour répondre à la directive de la Banque centrale, exigeant que les grands prêteurs commerciaux augmentent leur capital à 500 milliards de nairas d’ici mars 2026. Meme si pour l’instant, peu de détails sont disponibles sur la manière dont Access Bank souhaiterait investir les huit marchés désormais visés : « Maroc, l’Algérie, l’Egypte, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, l’Angola, la Namibie et l’Ethiopie ».

Le Maroc : un levier stratégique pour les ambitions d’Access Bank

L’entrée d’Access Bank au Maroc s’inscrit dans une logique d’expansion cohérente et visionnaire. En effet, le royaume, avec sa position géographique privilégiée et son rôle de passerelle entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient, représente une opportunité stratégique pour renforcer la présence de la banque en Afrique du Nord. Et de plus, ce marché se distingue par son dynamisme économique, un secteur bancaire bien structuré et des ambitions affirmées d’intégration continentale, notamment vers l’Afrique subsaharienne. En s’implantant au Maroc, Access Bank cherche non seulement à diversifier ses activités et élargir sa clientèle, mais aussi à doubler la part de ses actifs hors du Nigéria d’ici 2027.

Lire aussi | Les banques américaines se positionnent en Afrique: le Maroc doit-il s’inquiéter ?

Ce choix stratégique illustre la vision d’Access Bank : devenir un acteur clé du développement économique africain, tout en créant des synergies entre les différentes régions du continent. Ainsi, le Maroc incarne pour la banque un levier essentiel pour concrétiser ses ambitions panafricaines et mondiales. Contacté par Challenge, Abdelmalek Benabdeljalil, Vice-président de BMCE Capital, nous éclaire sur cette opération en téléchargement. « D’entrée il faut dire que cette opération peut se faire soit : la Banque nigériane demande directement l’agrément à la Banque Centrale. Agrément bien entendu, délivré par le ministère de finance à la Banque Centrale. Ou la banque décide de passer par le rachat d’une banque locale. Dans ce cas précis également, la Banque Centrale devra étudier le dossier et délivrer un agrément », explique l’expert. Et d’ajouter : »Aujourd’hui je pense qu’il faut comprendre cela par le prisme de la coopération Sud -Sud, qui est un sujet qui compte pour le Maroc. Et il faut dire que dans le marché bancaire, il y a de la place pour tout le monde. On a des banques Arabes, des banques américaines…on est dans un marché ouvert ».

A quand la Zlecaf des Banques ?

A quand l’Afrique…s’interrogeait l’écrivain Josehp Ky Zerbo sur le destin de ce continent dans le concert des nations. Pour cet optimiste convaincu des années post-indépendance, l’Afrique de tous les défis en son sein pouvait trouver les ressources pour construire son développement. Apres l’échec d’Abuja, le nouveau projet de la ZLECAF répond à cet idéale de transformation du continent. Selon la Banque Mondiale, la ZLECAF devrait générer un gain potentiel de 450 milliards de dollars à horizon 2035, dont les deux tiers proviendraient des mesures de facilitation du commerce, en particulier celles tendant à simplifier les procédures douanières. C’est dire à quel point la création d’un marché unique pourrait avoir des impacts économiques et sociaux puissants sur la population africaine. Il est bon ici de rappeler que la zone de libre-échange continentale africaine, entrée en vigueur le 1er janvier 2021, demeure à ce jour la plus grande zone de libre- échange au monde en nombre de pays participants, avec un marché unifié avoisinant les 1,2 milliard de personnes et un PIB combiné de 3 000 milliards de dollars. Etant l’un des édifices phare de l’agenda 2050 de l’UA, ce chantier au-delà de l’union commerciale ouvre la réflexion sur une forme de rapprochement : « l’union bancaire ».

Lire aussi | Ce que les clients marocains attendent de leur banque

Aujourd’hui en Afrique le chantier bancaire est un véritable défi. Partant du principe que dans le cas d’espèce de la zlecaf, les pays comme le Maroc, l’Afrique du Sud ou encore l’Egypte pourront faire bénéficier à d’autres pays leur expérience industrielle, dans l’espace bancaire africain, les pays mieux avancés pourront également par effet d’inflexion changer la donne bancaire africaine. De plus ce dispositif ce présente comme un sonnet indispensable dans la grande symphonie de l’intégration économique. Faciliter des transactions commerciales, fluidité des opérations d’investissements, solidité du marché bancaire dans ce contexte d’incertitude financière.

Aujourd’hui pour beaucoup de praticiens du secteur de la banque en Afrique il est crucial dans le Game Changer de la Zlecaf en Afrique de ne pas occulter le rôle crucial du secteur financier qui peut être un partenaire central dans l’opérationnalisation de la ZLECAF. A quand donc l’interconnexion des banques africaines ?

Zoom sur Acces Bank

• La principale banque nigériane prévoit l’achat d’une banque sud-africaine dans le cadre de son expansion.

• La plus grande banque du Nigéria prévoit de lever 1,8 milliard de dollars pour son développement.

• Access Bank projette d’acquérir NBK au Kenya, renforçant sa présence sur un marché clé.

Présente dans 23 pays grâce à une stratégie de croissance soutenue, Access Bank voit dans le Maroc un marché clé pour asseoir sa présence en Afrique du Nord. Cette expansion intervient alors que la banque poursuit des acquisitions stratégiques, comme celle récente de Bidvest Bank Holdings Ltd. en Afrique du Sud, pour un montant de 2,8 milliards de rands (159 millions de dollars).

 
Article précédent

Les Douanes s’ouvrent sur le contient via le programme "AfriDou@ne"

Article suivant

Ceci est l'article le plus récent.