Afrique 2050, les prévisions de Choiseul !
En 2050, plus de la moitié de la population africaine aura moins de 25 ans. Le continent aura passé la barre des deux milliards d’habitants. De fait, l’Afrique se trouve dès aujourd’hui au carrefour des défis mondiaux en cours et à venir, prévient la nouvelle enquête de l’Institut Choiseul.
Le premier élément saillant que révèle cette enquête est l’ouverture au continent et au monde des décideurs africains. L’échelle d’appartenance des dirigeants interrogés dépasse, en effet, les frontières nationales et s’inscrit dans une identité panafricaine, voire mondiale. Cette réalité est tout particulièrement marquée dans l’Afrique francophone, avec moins de 4 % des décideurs francophones faisant d’abord mention d’une identité nationale.
Selon notre source, sur l’ensemble des réponses, seule une très faible minorité (7 %) des dirigeants africains interrogés se qualifient d’abord comme citoyen de leur pays de naissance. 51 % se considèrent davantage citoyens du monde et 42 % davantage africains.
Se penser à l’échelle du continent
L’identité africaine, au-delà d’une attache assez largement observée (42 % des dirigeants l’ayant mentionnée comme première appartenance), est vécue comme une opportunité pour défendre des intérêts politiques ou économiques. Dans leur perception de l’identité africaine, il y a donc une part de sentiment d’appartenance, mais aussi une volonté de pragmatisme alors que moins de 9 % des répondants n’y voient ni un atout politique ni un atout économique. Selon l’enquête, ce phénomène s’illustre notamment dans le cadre des réflexions autour de la zone de libre-échange africaine qui prendrait la forme d’un marché commercial unique sur le continent. 97 % des sondés considèrent ainsi le projet d’un marché continental comme étant souhaitable. De plus, cette adhésion massive s’accompagne d’une confiance en la faisabilité d’un tel projet, avec 85 % des personnes interrogées qui considèrent ce projet comme réaliste.
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La création d’un grand marché continental est très largement perçue comme bénéfique (36 %) voire très bénéfique (57 %) à leurs activités économiques ou à celles de leurs pays. Une très faible proportion (7 %) ne voit en cette création potentielle qu’un projet peu bénéfique ou neutre. « Le moteur économique le plus important dans les années à venir pourrait être l’intégration régionale et l’augmentation du commerce intra-africain grâce à des projets tels que la zone de libre-échange continentale africaine ».
Les infrastructures, clef de voûte de la croissance africaine
Le principal facteur économique susceptible d’enrayer les perspectives de développement et de croissance réside dans le manque d’investissements, mentionné par 48 % des votants. Ce point est tout particulièrement prégnant pour ce qui est des investissements dans les infrastructures. À ce jour, seuls 18 % des dirigeants interrogés considèrent que les infrastructures, dans leur secteur d’activité respectif, sont suffisantes pour accompagner le développement économique du continent, 82 % étant d’un avis contraire.
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Il est à noter que les dirigeants sont majoritairement confiants quant au déploiement des infrastructures nécessaires d’ici à 2050. L’optimisme prévaut pour 56 % des interrogés tandis que seul 1 % n’y croit aucunement. Les 43 % restants n’y croient que partiellement.
Selon Choiseul : « L’Europe est le partenaire naturel et souhaité de l’Afrique »
L’Europe dispose d’une image très favorable parmi les dirigeants africains interrogés. Elle est pour la majorité des répondants le partenaire commercial idéal (53 % des choix), avec une aspiration légèrement plus forte dans l’espace francophone (59 %) qu’en Afrique anglophone où la demande d’Europe est disputée par la Chine (24 % contre 16 % au niveau continental) et, dans une moindre mesure, les États-Unis (17 % pour 11 % à l’échelle du continent). D’après l’enquête, la Russie n’est pas particulièrement perçue comme un partenaire commercial intéressant et souhaitable. Ce pays ne recueille en effet que 3 % de manifestation d’intérêt à le voir devenir le premier partenaire commercial. « Cette étude permet également d’observer que la stratégie européenne est appréciée, aussi bien par les répondants francophones qu’anglophones. »