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Afrique/Formation. Militaire: Rabat, Paris, une bataille au coude-à-coude

Malgré une offre récente de formation des officiers africains dans toutes les écoles de l’armée française, la France n’a pas encore réussi à creuser l’écart avec la présence marocaine dans les États africains cruciaux pour l’hexagone. Ce qui place les deux pays rivaux à peu près à égalité dans les États les plus décisifs du continent africain. 

Les services de Abdellatif Loudiyi, sont à pied d’œuvre pour renforcer la coopération militaire avec de nombreux pays africains comme la Côte d’Ivoire, le Niger ou encore le Mali pour ne citer que ces pays. Le Maroc et la Côte d’Ivoire vont d’ailleurs signer un accord militaire en matière de formation dans ce sens.  

Dans le partenariat militaire en question, la formation des officiers se taille la part de lion même s’il ne s’agit là que de la formalisation d’une coopération déjà effective depuis bien des années entre les Forces armées royales (FAR) et les Forces armées de ces pays. Objet de toutes les attentions, la Côte d’Ivoire (FACI) compte déjà le royaume comme le second plus important partenaire militaire d’Abidjan sur le volet de la formation, et ce juste après la France. C’est dire que la concurrence est rude entre Paris et Rabat qui forme chaque année une centaine de membres issus de la gendarmerie , de l’armée de terre, des forces spéciales, et de la marine ivoiriennes. Sans oublier les instructeurs marocains déployés depuis des décennies en Côte d’Ivoire. 

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Pour ne pas perdre pied en Afrique, le ministère des armées français, qui ne voit pas d’un bon œil cette offensive du royaume dans son ancien pré carré, vient d’ailleurs d’étendre son offre de formation pour les officiers africains à toutes ses écoles d’officiers, dans ce qui est désormais appelé «le partenariat de formation franco-africain».

Il faut dire que la réputation des différentes écoles militaires du royaume, parmi lesquelles l’Académie royale militaire de Meknès a dépassé les frontières.

Selon la volonté de feu Hassan II, l’académie de Meknès, comme les autres écoles militaires du royaume, ont été dès le départ ouvertes sur l’Afrique avec des conditions préférentielles accordées aux étudiants africains. Si tout le monde connaît bien aujourd’hui le parcours de Brice Clotaire Oligui Nguema, le nouveau Président du Gabon qui a passé de nombreuses années au royaume, ce que l’on sait moins, c’est que l’ancien attaché militaire à Rabat, est Marocain de cœur grâce à son mariage avec une ressortissante Marocaine et qu’à l’âge de 23 ans, il avait été admis à l’Académie royale militaire (ARM) de Meknès en 1998. Mais il n’est pas le seul leader africain à avoir tissé des liens d’amitié solides avec les officiers issus de la prestigieuse école.

On peut aussi citer le fameux Thomas Sankara, Capitaine et ancien Président du Conseil National révolutionnaire du Burkina Faso, considéré comme le Che africain, assassiné comme l’icône de la révolution, la fleur au fusil. Il y a aussi  AZALI Assoumani, le Président de l’Union des Comores, qui vient d’être victime d’une tentative d’assassinat peu après son retour d’un voyage officiel en Chine. 

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Cette Académie, qui rayonne dans le monde entier, a même accueilli parmi ses anciens élèves Feu le Général Sékouba Konaté de Guinée Conakry, qui a été Président de la transition dans ce pays. Il en est de même pour le Général nigérien Abdourahamane Tiani et les Chefs d’Etat mauritaniens, Mohamed Ould Ghazouani et Mohamed Ould Abdelaziz. 

Si le roi Hassan II avait décidé que cette institution soit un haut lieu de formation pour des étudiants africains, dans le cadre de la coopération maroco-africaine, l’actualité du pouvoir en Afrique lui a donné raison et la formation dispensée par la fameuse école y est certainement pour quelque chose. D’après un ancien lauréat de l’école, si l’institution s’attelle à la formation aux qualités foncières militaires traditionnelles (engagement physique, leadership, qualités de meneur d’hommes), elle a aussi un enjeu important , celui de demeurer une grande école du commandement, experte en formation à l’exercice de l’autorité et au leadership, «Pour préparer les chefs de demain à leurs responsabilités futures, l’école tente ainsi de concilier une préparation à affronter l’adversité mais aussi un lieu où l’on s’épanouit et où l’on est heureux d’apprendre les joies de l’amitié et de la camaraderie militaire ». 

S’il faut une mesure de son succès , plusieurs indices en disent d’ailleurs plus long sur les retombées positives de cette politique dont l’objectif premier est d’inculquer les fondamentaux du métier, mais également de préparer les futurs leaders africains à des échéances plus  cruciales , c’est que cette stratégie a permis au royaume d’avoir le soutien indéfectible de nombre de capitales africaines à la reconnaissance de sa souveraineté sur son Sahara.

 
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