Afrique. Les prédictions de Jacques Attali
« Le monde, mode d’emploi », c’est le titre du nouveau livre du virtuose Jacques Attali. Dans cette matrice de réflexion qui s’est donnée pour mission de trouver des solutions pour aider les 8 milliards de Terriens, l’Afrique, ce continent des grands défis n’est pas resté en marge…
N’étant plus à présenter, la pensée du monde d’Attali, ces dix dernières années, a occupé l’espace intellectuel mondial. Sa nouvelle réflexion publiée aux éditions Flammarion, dépeint les fresques futuristes d’un monde enclin à tomber dans des conflits armés, crise financière, crise climatique et crise démocratique.
Et dans un récent entretien avec le journaliste Bruno Faure de RFI, l’économiste plante le décors en plaçant l’Afrique au cœur des prochains enjeux mondiaux. « Travailler avec des Chinois, oui, mais aussi avec des Turcs, des Russes, des Français, des Américains, des Anglais. Il faut avoir la plus grande diversité possible de partenariats et aussi, ce qui est trop souvent oublié et négligé, des partenariats entre Africains. Le commerce intra-africain va être l’essentiel si l’Afrique veut réussir », déclare l’économiste à l’antenne de RFI.
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Il faut rappeler que cette sortie intervient dans un contexte où les cartes géopolitiques sont rebattues. Depuis quelques années dans certaines régions d’Afrique, plus précisément de l’ouest, l’idée de pré-carré géostratégique est désuète. Les mouvements anti-français, additionnés aux conjonctures économiques, ont ouvert la voie à d’autres formes de coopération. Rappelons qu’il y a trois mois, le Président français était en mission diplomatique en Afrique, et l’enjeu de cette tournée était la redynamisation de la coopération France-Afrique.
L ‘Afrique, ce géant qui dort…
« Après 2050, les États-Unis auront beaucoup décliné. La Chine aura raté le coche et ne sera pas devenue la superpuissance mondiale. L’Inde sera potentiellement le lieu de la superpuissance et l’Afrique verra son tour venir avec des ports au Nigeria ou en Côte d’Ivoire qui sont certainement parmi les mieux placés en Afrique pour être des cœurs régionaux et absolument essentiels ».
Rappelons d’ailleurs que le Maroc, à travers son port Tanger Med, vient de se classer quatrième sur 348 ports dans l’Indice mondial de performance des ports à conteneurs, publié par la Banque mondiale et Standard & Poor’s Global Market Intelligence. Il s’agit d’un progrès de deux places, par rapport au classement de l’année dernière. Le Maroc est triplement représenté puisque les ports de Casablanca et d’Agadir ont également été classés, respectivement 159e et 252e.
Sommet de Paris, la dernière carte de Macron
C’est dans ce contexte de froideur diplomatique que Paris souhaite relancer sa diplomatie africaine. Cette conférence sur l’aide au développement visant à sceller un nouveau pacte financier mondial en faveur des pays vulnérables doit se tenir dans la capitale française, les 22 et 23 juin.
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Notons que s’était à l’occasion du Sommet du G20 et à l’issue d’une COP27 au bilan mitigé qu’Emmanuel Macron annonçait l’organisation d’une conférence internationale à Paris en juin 2023, visant à faire un point d’étape sur « toutes les voies et moyens d’accroître la solidarité financière avec le Sud ». Le sommet a ainsi pour ambition de faire converger plusieurs agendas (climat, développement, dette, crise) et de proposer des solutions innovantes pour faire face à ces enjeux.