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Après le renversement du gouvernement Barnier, la France plonge dans l’incertitude

Après la censure du gouvernement, le Premier ministre français, Michel Barnier, a présenté jeudi matin sa démission au président Emmanuel Macron, qui doit prendre la parole dans la soirée (19H00 GMT), pour tenter de fixer un cap dans une période de grande incertitude, doublée d’une crise budgétaire.

Attendu à 6,1% du PIB en 2024, le déficit public ratera son objectif de 5% en l’absence de budget. La France consacre 60 milliards d’euros par an à payer les intérêts de sa dette, soit plus que pour sa défense ou son enseignement supérieur.

Cette tempête politique pourrait se doubler d’une tempête sociale. Des enseignants aux contrôleurs aériens, la journée de jeudi est marquée par une mobilisation et un mouvement de grève dans la fonction publique, avec des dizaines de rassemblements prévus dans tout le pays. L’aviation civile a demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs programmes de vols.

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La prise de parole de Macron est jugée nécessaire tant la crise politique est profonde depuis la dissolution surprise de l’Assemblée nationale en juin voulue par M. Macron, après la déroute de son camp aux européennes face à l’extrême droite.

Les législatives anticipées qui ont suivi ont abouti à la formation d’une Assemblée nationale fracturée en trois blocs (alliance de gauche, macronistes et droite, extrême droite), dont aucun ne dispose de la majorité absolue. Après 50 jours de tractations, un gouvernement de droite et du centre avait finalement été nommé début septembre.

Trois mois plus tard, celui-ci se retrouve donc balayé par l’Assemblée. Une première en France depuis 1962. Mais aussi un triste record pour l’exécutif sortant : jamais un gouvernement n’avait été aussi éphémère durant la Ve République française, proclamée en 1958.

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La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a demandé jeudi matin à M. Macron de nommer « rapidement » un Premier ministre pour « ne pas laisser s’installer le flottement ».

Mais tant la gauche que le centre ou la droite paraissent désunis pour s’entendre sur un nouveau gouvernement de coalition. La cheffe des députés du parti de gauche radicale La France insoumise (LFI) a d’ores et déjà prévenu jeudi que sa formation censurerait « bien sûr » tout Premier ministre qui n’est pas issu de l’alliance de gauche du Nouveau Front Populaire (NFP), qui réunit écologistes, socialistes, communistes et gauche radicale.

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La cheffe de l’extrême droite française Marine Le Pen a semblé plus mesurée dans sa première réaction, assurant qu’elle laisserait « travailler » le futur chef du gouvernement pour « co-construire un budget acceptable pour tous ». Elle n’a pas demandé la démission de M. Macron.

Elu en 2017 et réélu en 2022, le chef de l’Etat, dont le mandat court jusqu’en 2027, a affirmé mardi qu’il comptait servir son mandat « jusqu’à la dernière seconde ».

Challenge (Avec AFP)



 
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