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Après les conserves de tomates, les pommes de terre égyptiennes arrivent sur le marché marocain !

Alors que le Ministère de l’Industrie et du Commerce envisager d’imposer des droits antidumping sur les conserves de tomates provenant d’Égypte suite à une enquête, après une requête formulée par la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FENAGRI), les pommes de terres égyptiennes arrivent sur le marché national. Au Maroc, les produits égyptiens marcheraient-ils sur les pas des produits turcs ?

Le Maroc régresse en matière d’exportation, du moins pour certains produits, devenant ainsi importateur de certains produits agricoles dont les jus d’agrumes, du concentré de tomate et autres conserves de légumes et condiments. Au cours de ces dernières années, le phénomène s’est élargi jusqu’à la pomme de terre, notamment les plants.  Et si, entre 2018 et 2022, les importations marocaines ont rarement dépassé le millier de tonnes, elles ont décuplé en 2023, atteignant plus de 5.000 tonnes, provenant essentiellement des Pays-Bas. Il faut dire que face à la sécheresse qui se prolonge depuis quelques années, le Royaume a accru sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur.

A l’affût des opportunités sur le marché marocain, l’Egypte a réussi à obtenir auprès des autorités marocaines le feu vert pour expédier ses cargaisons de pommes de terre vers le Royaume. La révélation est de Elsayed Al-Qasir, ministre égyptien de l’Agriculture et de la Mise en valeur des terres, dans une déclaration officielle.  L’annonce intervient après que l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a donné son approbation à l’Egyptian Agricultural Quarantine, autorisant ainsi l’importation de pommes de terre égyptiennes, permettant ainsi le démarrage immédiat des activités d’exportation vers le Maroc.

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Cette approbation intervient quelques jours après la décision du Ministère de l’Industrie et du Commerce d’envisager l’instauration des droits antidumping sur les conserves de tomates provenant d’Égypte suite à une enquête lancée depuis le 7 août dernier, après une requête formulée par la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FENAGRI). Une décision qui permettrait, entre autres, de protéger la filière nationale des tomates en conserves. Celle-ci reste confrontée à une concurrence déloyale et farouche de la part de produits importés en dumping d’Égypte à des prix défiant toute concurrence comparativement au coût de revient du produit national, selon la FENAGRI.

Au Maroc, environ 40 % de la consommation de conserves de tomates est importée. L’Égypte, premier fournisseur du Royaume, est depuis l’année dernière, l’objet d’une attention particulière des autorités en raison de pratiques commerciales jugées « déloyales ».

En réussissant à obtenir gain de cause, les producteurs locaux de concentré de tomate ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin : la FENAGRI compte recourir aux mesures de défense commerciale pour protéger l’industrie agroalimentaire locale contre toute concurrence déloyale.

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En effet, à l’instar des Turcs, les Egyptiens sont de plus en plus actifs sur des niches comme l’Agroalimentaire et l’habillement. Profitant de l’Accord de libre-échange, les exportateurs égyptiens du riz ont pris d’assaut le marché marocain, en y écoulant massivement leur production.

« Face à l’inflation à deux chiffres, ces deux pays ont connu une forte dépréciation de leur monnaie. Récemment, l’Égypte a dévalué sa monnaie à un niveau record après une hausse massive des taux d’intérêt. La livre égyptienne a perdu un tiers de sa valeur face au dollar après la décision de la Banque centrale de relever son taux directeur de six points. C’est donc logique que leurs produits deviennent plus compétitifs pour tout importateur, aidé en cela par la monnaie marocaine qui reste stable », analyse Abdeslam Touhami, Economiste, rappelant que « la main d’œuvre égyptienne est bon marché ».

L’Egypte demeure pour la cinquième année consécutive le principal partenaire africain du Maroc. En 2022, les importations marocaines ont dépassé la barre des 10,3 milliards de DH. « Avec le contexte actuel de hausse, il sera difficile pour le gouvernement de faire barrage à des importations, notamment de produits alimentaires à bas prix. Au contraire, il va l’encourager pour soulager le panier de la ménagère », estime Abdeslam Touhami.

 
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