Au procès Trump, Stormy Daniels détaille sa relation sexuelle qu’elle dit avoir eu avec l’ex-président
L’ancienne star de films X Stormy Daniels, personnage central du procès aux lourds enjeux politiques de Donald Trump à New York, a livré mardi un témoignage crucial sur la relation sexuelle qu’elle affirme avoir eue en 2006 avec l’ancien président des Etats-Unis, un épisode au coeur du dossier.
Un peu nerveuse, l’actrice de 45 ans a commencé à raconter avec force détails ce jour de 2006 où, en marge d’une compétition de golf, elle a fait la rencontre de Donald Trump, alors une figure du monde des affaires et de la jet-set.
« C’était une très brève rencontre », puis, un membre de la sécurité « (m’a) dit +M. Trump voudrait savoir si vous souhaitez dîner avec lui+ », a-t-elle raconté, devant des jurés visiblement absorbés par son récit. Donald Trump est lui demeuré impassible lorsqu’elle est entrée dans la salle d’audience bondée.
En tailleur pantalon noir, un épais trait d’eye-liner sur les yeux, Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, affirme avoir eu ensuite une relation sexuelle avec le milliardaire dans la suite de son hôtel, ce que le républicain nie catégoriquement. Durant son témoignage, les procureurs ont montré une photo devenue célèbre où Donald Trump et elle posent ensemble.
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L’actrice a détaillé la conversation qu’ils ont eue dans la suite, « une chambre d’hôtel qui faisait trois fois la taille de mon appartement », où Donald Trump l’a accueillie « habillé d’un pyjama en soie ou en satin », dont elle s’est moquée. Elle parle d’une conversation plutôt badine, durant laquelle Donald Trump s’intéresse à elle. Avec mon épouse Melania « nous ne dormons pas dans la même chambre », lui confie-t-elle, selon son témoignage.
Le milliardaire lui aurait fait miroiter une apparition dans sa célèbre émission de téléréalité, « The Apprentice ».
Puis, répondant aux questions de la procureure Susan Hoffinger qui mène l’interrogatoire, Stormy Daniels raconte ce moment où, sortant de la salle de bains, elle a selon elle trouvé Donald Trump dévêtu sur le lit.
« J’ai senti le sang quitter mes mains, et les pieds comme quand on se lève trop vite », s’est-elle souvenue. Si elle ne s’est pas sentie menacée, elle assure que l’intention de l’homme d’affaires « était assez claire » et que le « rapport de force était déséquilibré ».
« J’ai fini par avoir une relation sexuelle avec lui », ajoute-t-elle, comparant la situation à « un black-out ». « J’ai eu honte de ne pas avoir arrêté ça, de ne pas dire non » et « je l’ai dit à très peu de monde ».
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Dans l’ambiance tendue de l’interrogatoire, le juge Juan Merchan a paru agacé par certaines questions de la procureure, alors que l’une des avocates de Donald Trump, Susan Necheles, avait plaidé pour que la relation sexuelle ne soit pas évoquée. « C’est excessivement préjudiciable », a-t-elle ajouté.
La rencontre est au coeur de l’affaire. Dix ans plus tard, à la fin de la campagne présidentielle de 2016, Stormy Daniels a reçu 130.000 dollars pour se taire sur cet épisode, un paiement dissimulé au centre du dossier.
L’argent avait été versé par l’ancien avocat du milliardaire, Michael Cohen, via une société-écran. Il avait été remboursé en 2017 par le groupe d’entreprises de Donald Trump, la Trump Organization, des dépenses enregistrées en « frais juridiques » qui sont au centre des poursuites.
Depuis le 15 avril, le candidat des républicains à la présidentielle de 2024 comparaît devant un jury pour 34 falsifications de documents comptables, qui pourraient lui valoir la première condamnation pénale d’un ancien président des Etats-Unis et, en théorie, une peine de prison.
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Le paiement lui-même n’est pas contesté, mais les avocats de Donald Trump nient tout délit pénal.
Même condamné, Donald Trump pourrait toujours se présenter le 5 novembre contre Joe Biden.
Depuis que le paiement a été révélé par le Wall Street Journal en janvier 2018, en plein mandat présidentiel de Donald Trump, ce dernier a toujours démenti une relation avec l’ancienne star américaine de films pornographiques.
Il a attaqué sa crédibilité et l’a affublée du surnom de « face de cheval ».
Le juge a interdit à Donald Trump de s’en prendre publiquement aux témoins ou aux jurés en dehors de la salle d’audience et lui a déjà infligé dix amendes de 1.000 dollars, soit le montant maximal, pour autant de violations de cette interdiction.
Lundi, il l’a menacé pour la deuxième fois de l’incarcérer s’il recommençait.
Challenge avec (AFP)