Bank

Bank Al-Amal. un septième exercice déficitaire d’affilée !

Les banques spécialisées au Maroc sont-elles vouées à disparaître ou renoncer à leur business-model ? En effet, après Crédit Immobilier et Hôtelier qui a opéré, il y a plus d’une quinzaine d’années, une mue salutaire vers la banque généraliste en abandonnant son étiquette de banquier de l’immobilier et du tourisme, ou encore ABN AMRO Maroc qui était essentiellement dédiée aux entreprises et qui a été absorbée par la BMCI, est-ce le tour de Bank Al-Amal de jeter l’éponge ou d’être avalée par sa maison mère ?

Entre un passé récent des plus douloureux avec un septième déficit consécutif depuis 2017 ayant hissé le total de pertes cumulées à plus de 325 millions de dirhams (dont près de 22 millions de dirhams au titre de 2023) et un horizon des plus assombris, la filiale à 50% du groupe Banques Populaires a toujours du mal à vendre son présent….aussi bien à sa clientèle dont les encours de crédits se rétrécissent comme une peau de chagrin, qu’à ses actionnaires auxquels elle n’a pas servi de dividendes depuis au moins 15 ans !

Lire aussi | Bank Al-Maghrib maintient son taux directeur à 3%

Et pourtant le virage entrepris dès avril 2010 par Bank Al- Amal habilitée, à savoir l’obtention de l’agrément de Bank Al Maghrib pour collecter des dépôts directement auprès des clients MRE (ce dont elle était privée pendant 21 ans d’existence) aurait dû améliorer sa compétitivité en lui évitant de se refinancer exclusivement sur le marché monétaire). A en croire les observateurs du secteur bancaire, c’est le business model même de Bank Al-Amal qui serait à revoir totalement car, désormais, inadapté aux besoins de la clientèle, ni encore au paysage concurrentiel bancaire.

Lire aussi | Banques : le besoin en liquidité dépasse les 100 MMDH au T4-2023

Rappelons que cet établissement de crédit créé en 1989, sur initiative de Feu le Roi Hassan II, avait pour objectif de contribuer au financement des projets portés par les MRE et les inciter à retourner au pays, notamment en leur accordant des prêts participatifs. Or aujourd’hui, le créneau des MDM (Marocains du Monde), qui investissent peu au Maroc du reste, notamment dans les activités réellement productives, est bien couvert par les banques universelles marocaines qui ont toutes pignon sur rue sur les principaux marchés européens.

 
Article précédent

Chute des Indices d'importation et d'exportation au 4e trimestre 2023

Article suivant

Sanlam célèbre un bon cru 2023, promet de généreux dividendes