Blocus commercial avec l’Espagne : L’UE prévient qu’elle est «prête à prendre des mesures» contre l’Algérie
La Commission européenne (CE) a assuré qu’elle était « prête à prendre des mesures » contre la violation par l’Algérie de l’accord d’association avec Bruxelles, en procédant au blocage unilatéral des opérations commerciales dans les deux sens avec l’Espagne, depuis juin dernier.
« La politique commerciale est une compétence exclusive de l’UE » et, par conséquent, Bruxelles « est prête à prendre des mesures contre toute mesure appliquée contre un État membre », a souligné, Miriam Garcia Ferrer, porte-parole de la Commission européenne pour le Commerce, dans une déclaration à l’agence de presse espagnole Europa Press. Depuis juin dernier, la Commission européenne a « régulièrement fait part de ses préoccupations concernant les implications commerciales » de la décision d’Alger, « en particulier les expéditions bloquées en provenance d’Espagne », a fait observer Garcia Ferrer. Dans ce sens, elle a relevé que Bruxelles continuera à coordonner avec le gouvernement espagnol sur cette question et « évaluera les implications » des restrictions commerciales qui pourraient être contraires à l’accord d’association UE-Algérie. « Nous continuerons également à explorer tous les moyens possibles, y compris au niveau politique, afin d’aborder les barrières commerciales algériennes », a insisté la porte-parole de la CE.
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Mardi 14 février, un haut responsable de l’UE a exprimé sa « grande préoccupation » face aux mesures restrictives prises par Alger. « Les mesures prises par les autorités algériennes sont très préoccupantes, non seulement en Espagne, mais aussi au sein de l’UE, car elles affectent la politique commerciale commune », a souligné le directeur général adjoint de la Direction générale pour le commerce à la Commission européenne, Denis Redonnet, dans des déclarations aux médias espagnols, lors d’une visite à Valence. Selon lui, « il s’agit de coercition économique et nous nous engagerons auprès des autorités algériennes pour que ces mesures soient confrontées et supprimées ». Et d’ajouter que cette question est à la fois « très préoccupante et très complexe, qui a une dimension commerciale et politique ».
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Les opérations et les échanges commerciaux entre l’Espagne et l’Algérie sont bloqués depuis juin dernier. Ces blocages de la part d’Alger résultent de l’annonce, le 8 juin dernier, de la suspension du Traité d’amitié avec l’Espagne, en protestation contre la position espagnole soutenant le plan d’autonomie au Sahara marocain, ce qui a été qualifié par l’Espagne d’ingérence dans ses affaires internes et souveraines. L’UE, par la voix de Josep Borrell, et du vice-président exécutif de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, avait exprimé sa « préoccupation extrême » de la décision prise par l’Algérie de suspendre le traité d’amitié et de bon voisinage signé avec l’Espagne en 2002. Pour les deux hauts responsables européens, l’acte unilatéral algérien constituait « une violation de l’accord d’association UE-Algérie », notant que l’Union européenne « s’oppose à tout type de mesures coercitives appliquées à l’encontre d’un État membre de l’UE ».