Centres d’appels marocains. Une menace grandissante venue de France
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L’Assemblée nationale française vient d’adopter une proposition de loi visant à interdire le démarchage téléphonique sans consentement préalable du consommateur. Déjà validé à l’unanimité par le Sénat, ce texte doit encore passer devant la Commission des affaires économiques avant son adoption définitive. Une réforme qui pourrait avoir des conséquences lourdes pour les centres d’appels marocains, dont 20 % du chiffre d’affaires provient de ces activités de prospection téléphonique.
Une nouvelle loi française menace les centres d’appels marocains. L’Assemblée nationale française a récemment voté une loi qui pourrait affecter les centres d’appels au Maroc. Cette loi vise à interdire le démarchage téléphonique sans le consentement préalable du consommateur, une mesure qui pourrait avoir des répercussions sur l’industrie de l’offshoring.
La loi récemment adoptée prévoit de passer du système actuel de « opt-out », où le consommateur doit signaler son refus de recevoir des appels commerciaux, au système « opt-in », où les entreprises ne pourront contacter un consommateur que s’il a expressément donné son consentement. Le texte a été adopté à l’unanimité par le Sénat et est maintenant en attente d’examen par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale pour une adoption définitive.
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Le mécontentement des Français face au démarchage téléphonique
Le démarchage téléphonique est une source importante d’exaspération pour les Français. Selon un sondage mené en octobre 2024 par UFC-Que Choisir, 97 % des Français se disent agacés par ces appels, ce qui montre l’ampleur du mécontentement à l’égard de cette pratique.
Les conséquences pour les centres d’appels marocains
Au Maroc, le démarchage téléphonique est un secteur crucial pour de nombreux salariés travaillant dans l’offshoring, notamment dans les centres d’appels spécialisés dans la gestion de la relation client (CRM). Cette activité représente environ 20 % du chiffre d’affaires de ces centres, selon les opérateurs marocains. Les petits centres d’appels risquent d’être particulièrement touchés par cette nouvelle législation, contrairement aux grandes structures diversifiées qui ont déjà élargi leur offre.
Le secteur des centres d’appels au Maroc est déjà confronté à des évolutions réglementaires similaires à celles de la France. Une loi du 24 juillet 2020, complétée par un décret du 13 octobre 2022, limite le démarchage téléphonique aux jours et horaires spécifiques, de 10h à 13h et de 14h à 20h. De plus, le dispositif Bloctel, introduit par la loi sur la consommation du 17 mars 2014, permet aux consommateurs de s’inscrire sur une liste d’opposition au démarchage téléphonique.
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Une adaptation difficile pour les opérateurs marocains
Bien que les opérateurs marocains aient déjà dû s’adapter aux précédentes réglementations, cette nouvelle loi française pourrait rendre l’adaptation plus complexe. Les entreprises devront trouver de nouvelles stratégies pour compenser l’impact de ces restrictions sur leurs activités.