Banques

CFG, le pari réussi…

L’on se rappelle comment le groupe a eu après un parcours de marathon, son agrément. Aujourd’hui, c’est un groupe en croissance qui prépare même son entrée en bourse. Décryptage de l’épopée CFG. 

L’annonce de son introduction en bourse dans toute la presse marocaine a été la note qui a bouclé la symphonie mélodieuse de l’activité 2023 du groupe CFG. En effet, c’est en octobre que le groupe lors d’une Assemblée générale extraordinaire a convoqué ses actionnaires pour autoriser une IPO par voie d’augmentation de capital pour un montant maximum de 600 millions de dirhams. Et l’enjeu de cette opération : son introduction en bourse. Et selon l’avis de convocation en AGE, le prix d’émission sera compris dans une fourchette comprise entre 500 et 600 dirhams l’action.

Il faut d’ailleurs rappeler que derrière cette opération, on peut déduire le parcours sans faute du groupe ces dernières années mis en évidence par sa santé financière. Le rapport financier du groupe de décembre 2022 en témoigne largement. La banque a réalisé un produit net bancaire (PNB) consolidé de 500 millions de DH, contre 400 millions une année plus tôt, soit une croissance de 25%. Une performance qui s’explique essentiellement par la hausse des crédits et la bonne tenue des métiers de la banque d’affaires et des activités de salles de marchés.

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Les encours de crédits ont ainsi affiché un net bond de 32% à 8,8 milliards de DH, tandis que les dépôts se sont établis à 10,4 milliards de DH, soit une collecte nette de 1,8 milliard entre 2021 et 2022. L’année dernière a été marquée par une forte progression de 60% des dépôts à vue. «Il est à noter, par ailleurs, que l’année 2022 a été impactée par l’effet de la hausse des taux obligataires et actions de près de 32 millions de DH par rapport à 2021», précise le groupe bancaire dans une communication financière.

Par ailleurs, il faut noter que l’un des leviers boost du groupe demeure le numérique qui, au fil des années, est devenu un véritable marqueur de différence. Contacté par Challenge, le Patron de l’Expert BDO Zakaria Fahim nous explique qu’en effet, le groupe sur la place est l’une des banques qui a le plus mieux cerné les enjeux du digital. «Avec son parc d’agences limité, CFG a fait des services en lignes un marqueur de démarquage. On ne va en agence que pour des services spécifiques clés où le conseiller client doit intervenir», explique Fahim. Avec son offre bancaire en ligne, le groupe ces dernières années s’est positionné comme une véritable néo-banque. «Et son intention d’entrée en bourse, est une véritable suite logique. Après s’être intéressée aux PME, elle ambitionne d’étendre son spectre», précise le CEO de BDO.

Un si long parcours…

Derrière cette réussite, se cache un long parcours qui confirme la résilience du groupe. Alors en toile de fond, c’est près de 20 ans de dur labeur. Pour l’histoire, CFG Group, c’est l’initiative de deux hommes:  Amyn Alami et Adil Douiri. Le tout premier chapitre CFG débuta en 1992 avec d’abord la création de Casablanca Finance Group, une petite société de bourse sur l’Avenue des FAR. C’est vers les années 98, et grâce au concours de deux autres hommes clés de la trajectoire CFG, en la personne d’André Azoulay et Othman Benjelloun, que le groupe fait sa mue en acteur bancaire. 

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Ainsi dès 1993, le Group a commencé à réaliser des transactions en Bourse, à travers les banques qui avaient le droit d’être des intermédiaires dans ce genre d’opération, notamment BMCE qui était déjà dans son capital. Ainsi, de plus en plus, le marché s’ouvrait sur ces nouveaux métiers financiers et les banques ont commencé à créer leurs propres sociétés de bourse. Pour contrer cette vague de concurrence, CFG Group était parmi les premiers à créer sa propre société de bourse, qui est CFG Marché, puis la société de gestion d’actifs, qui gère les OPCVM.

En 1997, CFG Group a entamé une nouvelle étape pour son développement, celle de la contribution au développement des marchés des taux, c’est-à-dire accéder aux marchés obligataires, participer au financement de l’Etat et du Trésor à travers les adjudications. En 2000, CFG a aussi lancé le premier fonds de capital-risque, d’où la création de la filiale spécialisée CFG Capital-Risque. Aujourd’hui, le groupe est une banque dynamique qui regroupe tous les métiers de la banque et de la finance et surtout en phase avec les nouvelles technologies.

Comme une banque, mais autrement !
Le numérique est à la base de l’émergence de nouveaux acteurs qui se positionnent comme de véritables concurrents vis-à-vis des professionnels de la banque traditionnelle. Les acteurs historiques voient déferler de plus en plus de Fintechs et de néo-banques qui ont complètement repensé les standards du marché. Ces dernières sont des banques digitales, accessibles uniquement via mobile. Contrairement aux banques en ligne qui sont souvent des filiales de grands groupes bancaires traditionnels, les néo-banques sont soit de nouveaux arrivants dans le secteur de la banque, soit des mastodontes d’autres secteurs comme Orange, l’un des leaders de la téléphonie qui a lancé à l’automne 2017 Orange Bank. Il faut toutefois noter que certaines néo-banques proposent toutes une offre bancaire numérique, mais ne possèdent pas toutes des licences bancaires. Pour le moment. Elles sont d’abord et avant tout des établissements de paiement. Elles mettent en avant l’expérience utilisateur et leur succès tient en un mot : agilité. Elles proposent des services rapides (un virement se fait en quelques minutes, voire en quelques secondes), simples et faciles à utiliser. «Dans le futur, les banques traditionnelles ne parviendront pas à survivre à la vague de technologies et se verront remplacer par de nouvelles banques axées sur la technologie», estime le Comité de Bâle dans un rapport sur l’avenir du secteur bancaire, publié en août 2017. Et d’ajouter : «Les technologies pourraient rendre le concept même de banque obsolète». Elles seraient «écartées des transactions financières par des plateformes et des technologies plus agiles qui permettent une mise en relation directe entre le consommateur final et ses besoins financiers», alertent les auteurs du rapport intitulé «Les conséquences du développement des Fintechs pour les banques et les superviseurs bancaires».

 
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