Interface entre créateurs d’entreprises et tribunaux de commerce. Retours mitigés sur la plateforme en phase de test
Une plateforme en ligne est en cours de test pour faciliter les échanges entre créateurs d’entreprises et tribunaux de commerce. Plusieurs institutions, dont l’OMPIC, la DGI, le Tribunal de commerce et la CNSS, collaborent pour garantir son bon fonctionnement. Cependant, les tribunaux de commerce sont-ils prêts à suivre le rythme de la modernisation ? Les créateurs d’entreprises doivent-ils continuer à privilégier les voies traditionnelles ? La question de l’avenir de cette initiative reste ouverte.
Des nouveautés sont à signaler dans le domaine des affaires au Maroc. La plateforme www.directentreprise.ma est en train de développer une interface numérique visant à faciliter les échanges entre les créateurs d’entreprises et les tribunaux de commerce. Le projet est actuellement en phase de test, au cours de laquelle plusieurs experts-comptables ont été sollicités. Les retours jusqu’à présent sont mitigés, quelques uns trouvent le projet intéressant tandis qu’un bon nombre reste sur leur faim et font part de leurs critiques constructives.
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Comme tout projet, il est important de souligner que la phase de test nécessite du temps pour s’assurer du bon fonctionnement de la plateforme. Par conséquent, l’engagement de toutes les parties prenantes sera déterminant. Ce projet est rendue possible grâce à la collaboration entre l’OMPIC (Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale), la DGI (Direction Générale des Impôts), le Tribunal de commerce et la CNSS (Caisse Nationale de Sécurité Sociale). Tablant sur le succès de la phase pilote, cette initiative devrait ouvrir la voie à un déploiement complet dans les mois à venir.
Autant dire que l’initiative de cette plateforme en ligne est perçue comme un pas en avant significatif pour le Maroc dans le domaine des affaires. Optimiste, Abdelbasset Mohandis se montre convaincu que ce projet permettra au pays de gagner en compétitivité et d’améliorer son climat des affaires à terme. l faut dire que cette plateforme promet de fournir des services juridiques qui étaient traditionnellement fastidieux et consommaient beaucoup de temps et de ressources.
A la clé, le renforcement de la confiance des entrepreneurs dans le système
Cette transition vers un environnement digital sécurisé est un pas en avant significatif pour soutenir l’esprit d’entreprise et encourager l’investissement au Maroc. Dr. Mohamed Mahfoudi, expert en droit, s’interroge sur l’importance que va prendre cette nouvelle plateforme : «Est la nouvelle voie électronique officielle des futurs entrepreneurs, des entreprises et des professionnels pour accomplir toutes les démarches liées à la création et la vie de l’entreprise ? ». La question mérite d’être soulignée, d’autant plus que la plateforme propose des processus simplifiés et juridiquement conformes via un environnement digital sécurisé.
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En simplifiant les procédures administratives, le Maroc veut améliorer son attractivité économique et renforce son positionnement dans le contexte mondial des affaires. Cette initiative témoigne de la volonté du pays de s’adapter aux évolutions technologiques et de tirer parti des opportunités offertes par le numérique.
Parlons d’engagement des partenaires concernés
Malgré les avantages potentiels de cette approche, il existe encore des défis majeurs qui entravent l’engagement des partenaires concernés. Des analystes soulignent des problèmes persistants liés au Tribunal de Commerce, affirmant que celui-ci bloque souvent les procédures pour des raisons diverses et variées. Cette observation est corroborée par un autre qui ajoute que les blocages au niveau du tribunal peuvent entraîner des délais de traitement considérables, allant jusqu’à un mois et demi, voire plus. Dans certains cas, les créateurs d’entreprises ont été contraints de déposer une plainte auprès de l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC) afin de solliciter leur intervention auprès du tribunal de commerce. Par conséquent, il semble que, pour le moment, l’utilisation des voies traditionnelles pour la création d’entreprises soit plus rapide que l’utilisation de la plateforme en ligne.
Néanmoins, il convient de rester optimiste quant à l’évolution de la situation. Avec le temps, il est raisonnable de s’attendre à ce que les obstacles rencontrés soient résolus progressivement. L’intégration de processus en ligne dans le système juridique et administratif du Maroc nécessite une adaptation et une harmonisation des pratiques existantes. Les difficultés actuelles peuvent être considérées comme des défis inhérents au processus de modernisation et de transition vers une économie numérique.
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Ainsi, la transformation numérique nécessite une adaptation des institutions et des processus juridiques existants pour garantir un environnement en ligne sûr et transparent. Pour assurer une résolution rapide des litiges, les tribunaux de commerce vont devoir mettre en place des procédures efficaces pour traiter les demandes en ligne. De même, des efforts supplémentaires doivent être déployés pour harmoniser les pratiques et les réglementations afin de garantir que tous les entrepreneurs bénéficient des mêmes opportunités.