Automobile

Dacia Sandrider : premiers essais validés en attendant de le voir débarquer au Maroc  

C’est avec succès que l’équipe Dacia Sandrider a bouclé récemment sa campagne initiale de tests grandeur nature dans le cadre de ses préparatifs pour le Dakar 2025. Un programme de développement qui s’est déroulé dans le sud de la France et pour lequel les trois équipages Dacia, à savoir Sébastien Loeb/Fabian Lurquin, Cristina Gutierrez Herrero/Pablo Moreno Huete et Nasser Al-Attiyah/Édouard Boulanger ont enchainé les galops d’essai à bord du Sandrider. Challenge était de la partie.

L’équipe Dacia Sandrider est d’ores et déjà passée à la vitesse supérieure, augmentant pas à pas son rythme et ses exigences sportives en vue de sa participation au Dakar en janvier prochain et au Championnat du monde des rallye-raids (W2RC). Après avoir effectué ces temps derniers une batterie de tests dédiés principalement à l’ensemble des systèmes mécaniques et techniques de l’inédit prototype de la marque sur la base d’essai du «Millbrook Proving Ground» au Royaume-Uni, l’équipe a mis le cap durant quatre jours sur la plateforme d’essais de «Sweet Lamb» au Pays de Galles pour sa première séance de tests en conditions réelles.

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C’est sur le site de Château de Lastours, situé entre Narbonne et Perpignan sur la côte méditerranéenne française, que l’équipe Sandrider a mené à bien quatre autres jours d’essais intenses. Objectifs pour les trois équipages, le staff d’ingénierie et les mécanos : poursuivre la prise en main du prototype, éprouver autant que possible sa fiabilité, emmagasiner un maximum d’information technique et tester les montes pneumatiques estampillées BF Goodrich, sur les terrains rocailleux et exigeants du domaine occitan. Une phase importante dans le suivi du programme de développement de l’équipe, qui se poursuivra au Maroc du 28 juin au 5 juillet prochain.

«Nous avons effectué une série de tests initiaux avant de nous rendre au Maroc pour notre première séance d’essai dans un véritable environnement rallye-raid», a déclaré Philip Dunabin. Et le Directeur technique du team Sandrider de poursuivre : «jusqu’à présent, tout s’est déroulé étonnamment bien, sans aucun problème sérieux», ce que nous confirmons puisqu’à aucun moment, le Sandrider qui a été mis à rude épreuve sur la base d’essai française, n’a montré aucun signe de faiblesse, enchaînant sans discontinuer les rounds d’essais. «Nous avons réussi à valider tous les éléments de base du moteur, nous avons travaillé beaucoup plus que prévu sur les réglages des suspensions et les réglages des transmissions ont été revus en ce qui concerne le différentiel. Les suspensions ont fait l’objet d’un examen approfondi, non seulement lors des essais à Sweet Lamb, mais aussi lors des essais à Château de Lastours».

Toujours est-il qu’il reste encore du pain sur la planche pour effectuer les derniers ajustements afin de rendre l’engin le plus compétitif possible. Et Philip Dunabin de préciser : pendant les essais, nous avons pu voir qu’il y a encore quelques problèmes en termes d’installation des équipages dans la voiture que nous devons améliorer, mais cela devrait être en place pour notre prochaine séance au Maroc. Le sentiment général est, en tous les cas, très positif. Maintenant, tout le monde travaille d’arrache-pied pour préparer le Maroc et nous sommes très impatients de poursuivre nos préparatifs pour le Dakar là-bas».

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Faut-il souligner que les pilotes sont activement impliqués dans la genèse et dans le développement du Sandrider. Avant d’entamer le cycle des séances d’essais, ils ont dès les premières phases de conception du prototype transmis leur riche expérience aux designers et aux ingénieurs. Il faut dire que le Sandrider a réellement été conçu pour aller chercher la performance en vue de truster la plus haute marche du podium en compétition. Dans cette optique, il exploite de façon astucieuse toutes les possibilités offertes par le règlement de la catégorie Ultimate T1+, en misant notamment sur son agilité et sur la légèreté, deux caractéristiques qui demeurent une priorité pour les équipages.

Rappelons que le Sandrider fait appel aux compétences sportives de Renault Group, plus exactement au staff d’ingénierie d’Alpine dont la réputation en sport automobile (F1, rallyes et endurance) n’est plus à prouver. Ajoutez-y Prodrive qui se chargera d’exploiter en course les Sandriders. Faut-il souligner que l’éclectique préparateur britannique de renom s’est pleinement investi ces dernières années en rallye-raid, gérant l’équipe Bahrain Raid Xtreme (BRX) avec comme monture le Hunter T1+.  

Sur le papier, le Sandrider hérite d’un châssis tubulaire léger. Exit les panneaux de carrosserie superflus au profit de la fibre de carbone, l’engin soigne particulièrement son aérodynamisme. Son capot avant court, plongeant et flottant, disparaît du champ de vision de l’équipage. Du reste, l’engin a été renforcé, étrennant un soubassement et des pare-chocs consolidés. Ajoutez-y des suspensions à double triangulation et une transmission 4×4 adaptées aux contraintes extrêmes en rallye-raid. Par ailleurs, une attention particulière a été portée aux entrées d’air qui favorisent le refroidissement du moteur. À noter que les roues de secours ne sont pas carénées, ce qui induit une manipulation beaucoup plus aisée en cas de crevaison. Dans le même esprit, l’équipage peut accéder rapidement aux outils de bord, sans avoir de boîte à manipuler. Petite astuce : les écrous de fixation peuvent être posés sur une zone magnétique intégrée dans la carrosserie dédiée en cas de manipulation et d’éviter ainsi de les égarer dans le sable.

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L’utilisation d’une peinture anti-reflet sur la partie supérieure de la planche de bord optimise également la visibilité du pilote et du copilote. Et ce n’est pas tout : sachant que la gestion de la chaleur dans l’habitacle constitue un élément clé pour le confort des équipages, les concepteurs du Sandrider ont utilisé des pigments anti-rayons infrarouges intégrés directement dans le carbone du cockpit, un procédé qui a d’ailleurs été breveté. Quid du moteur ? Il s’agit d’un 3,0 litres V6 biturbo à injection directe, épaulé par une boîte de vitesses séquentielle à 6 rapports. Il se voit alimenté par un carburant de synthèse fourni par le géant pétrolier saoudien Aramco.

Des équipages confiants

Quoi qu’il en soit, les premiers retours des pilotes, s’agissant de la prise en main du Sandrider, demeurent très encourageants quant à la maniabilité de l’engin et en disent long déjà sur son potentiel. Multiple vainqueur du Dakar, Nasser Al-Attiyah a eu un premier aperçu de la puissance de l’engin sur la base de Château de Lastours pendant deux jours. «Ma première prise en main du Sandrider a réellement eu lieu sur les bases cassantes de Château de Lastours et j’ai vraiment été impressionné». Et le pilote qatari d’ajouter : «je l’ai trouvé facile à conduire, rapide et puissant. Nous avons parcouru 270 kilomètres le premier jour et autant le deuxième jour. Il n’y a eu aucun problème et nous avons pris beaucoup de plaisir dans la voiture. C’est de très bon augure pour les prochains tests et j’ai hâte d’aller au Maroc».

Même son de cloche pour Cristina Gutiérrez Herrero. La pilote espagnole s’est montrée, elle aussi, favorablement satisfaite de sa prise en main. «Avoir l’opportunité de voir le Dacia Sandrider en action et de parcourir mes premiers kilomètres dans la voiture a été incroyable. Je me sens très à l’aise dans la voiture, ce qui facilite mon adaptation à la catégorie T1+ qui est assez différente de la catégorie T3 dans laquelle j’ai évolué jusqu’ici», s’est-elle exprimé. Et d’ajouter : «il reste encore beaucoup de journées d’essais importantes, mais de manière générale, nous sommes très satisfaits du travail de l’équipe. Nous ne pourrions pas demander plus à la voiture à ce stade de développement et je suis vraiment impressionnée par le niveau de performance du Dacia Sandrider».

Quant à Sébastien Loeb, il s’est lui aussi glissé dans le baquet du Sandrider durant deux jours sur la base d’essai de Château de Lastours. «Les essais se sont très bien déroulés. Nous avons travaillé sur les suspensions et le différentiel pour trouver un bon équilibre avec la voiture et je suis vraiment satisfait du résultat. Le moteur a très bien fonctionné dès le début et nous n’avons pas eu de problème avec la voiture. C’est la première fois que je pilote une voiture aussi aboutie dès les premiers roulages et j’ai hâte de poursuivre les essais au Maroc», dixit le pilote alsacien.

Des ressentis positifs confirmés par Tiphanie Isnard, la directrice de l’équipe des Dacia Sandriders, qui a souligné que la phase initiale d’essais du Sandrider avait dépassé les attentes avec très peu de problèmes rencontrés par les trois équipages ainsi que par l’équipe technique. Toujours est-il que pour l’équipe, les regards sont déjà tournés vers la prochaine séance de développement prévue au Maroc du 28 juin au 5 juillet prochain. Et c’est aussi dans le Royaume que le Sandrider effectuera ses premiers tours de roue en compétition à l’occasion du Rallye du Maroc prévu du 5 au 11 octobre prochain, en attendant le Dakar, manche d’ouverture du Championnat du monde de rallye-raid de la FIA, prévu en Arabie Saoudite du 3 au 17 janvier 2025.

 
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