Décarbonation à l’horizon 2030 : un gap de presque 9000 MW à combler !
A quelques semaines de l’entrée en vigueur de la Taxe Carbone de l’Union européenne instaurée dans le cadre du MACF (Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières), qui affole les exportateurs vers l’Europe de biens de consommation (notamment issus de pays peu ou moyennement avancés en matière de transition énergétique comme le Maroc), le Cluster Solaire marocain ressort lors de ses discussions internes une étude des plus édifiantes.
Dénommée «Le marché des applicatifs solaires», on y apprend que pour faire face aux besoins en installations photovoltaïques pour le pompage Solaire et sur le toit notamment pour l’industrie, le Maroc devrait atteindre une capacité cumulée de près de 10.000 MW à horizon 2030. Comparée aux capacités actuelles de l’autoproduction (puisque c’est de cela dont il s’agit) qui ne dépassent pas les 1000 MW, cela équivaut à un rallye d’investissement considérable en 7 ans si le Maroc veut réellement décarbonner son économie !
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Cela représente un effort d’investissement de plusieurs dizaines de milliards de dirhams. C’est dire tout le gap à combler. Cela est compréhensible pour un pays qui affiche un facteur d’émission indigne de ses ambitions. Aussi, avec plus de 600 grammes de CO2 par Kwh électrique produit (contre une moyenne européenne d’à peine 150), le Maroc fait presque aussi pire que la Chine réputée être un des plus mauvais élèves en la matière. Maintenant, si le hiatus énorme est identifié et que le cadre réglementaire de l’autoproduction d’électricité a été enfin révisé pour rendre plus attractifs et rentables les investissements en autoproduction d’énergies renouvelables, reste la question du financement. Car, quand bien même l’État met en place des outils incitatifs sous forme de subvention corrélés à la dette bancaire, cela reste des plus insuffisants.
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Aussi bien en profondeur (l’enveloppe de Maroc Tatwir Vert est régulièrement épuisée et destinée qu’aux PME) qu’en diversité, sachant que sous d’autres cieux ce qui a permis le décollage des Investissements en efficacité énergétique par les agents économiques, c’est l’existence de fonds d’investissement spécialisés qui financent ce genre d’infrastructures ENR pour le compte des utilisateurs finaux professionnels, ce qui soulage leurs trésoreries et épargne leurs bilans et capacités d’endettement. Or au Maroc, la finance verte est pour l’instant aux abonnés absents (hormis quelques émissions obligatoires vertes ou pseudo-vertes, à vrai dire).