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Digital Morocco 2030 : Les nouvelles ambitions de JobInTech

Le programme Digital Morocco 2030, levier stratégique pour l’accélération numérique du Royaume, pose la question cruciale de la mobilisation des talents. L’objectif est de former 100 000 jeunes par an dans les métiers du digital à l’horizon 2030. Un véritable chantier.

L’écart entre les réalisations en matière de formation et les projections met en évidence un défi de taille : comment multiplier par dix les capacités de formation, tout en maintenant des standards de qualité élevés et en répondant aux attentes des entreprises ? Cette question centrale pose les bases d’un vaste chantier de transformation du système de formation.

Le programme phare « JobInTech », lancé dans le cadre de cette stratégie, fait partie des initiatives devant aider à atteindre les objectifs. Après avoir formé 1 000 jeunes lors d’une phase pilote conduite entre 2023 et 2024, le programme se fixe l’ambitieux objectif de 15 000 talents numériques d’ici 2026.

Quelle formation pour quels métiers ?

Dans ce cadre, l’appel à manifestation d’intérêt récemment lancé par le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration reflète une volonté d’accélérer le déploiement des formations. Les organismes sélectionnés devront proposer des approches pédagogiques adaptées, telles que les bootcamps, axées sur des apprentissages courts, intensifs et pratiques.

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Les formations, prévues par JobIntech, viseront des compétences numériques prioritaires pour le marché de l’emploi. Parmi les domaines ciblés figurent le développement logiciel (Front-end, Back-end, Fullstack), la cybersécurité, l’analyse de données, ainsi que des technologies spécifiques comme SAP, Salesforce, Service NOW et l’intelligence artificielle. Ces choix stratégiques sont à même de répondre à une demande croissante de talents opérationnels, capables de s’intégrer rapidement dans les entreprises locales et internationales.

Cette orientation émane d’une vision pragmatique : former des jeunes diplômés et des professionnels en reconversion pour répondre aux besoins spécifiques du marché tout en garantissant leur insertion professionnelle.

Une ambition tributaire de plusieurs facteurs

Pour traduire les objectifs en réalités concrètes, Digital Morocco 2030 repose sur la création de partenariats solides avec des organismes de formation publics et privés. Ces derniers devront répondre à des critères rigoureux, incluant une expertise avérée dans la formation numérique et une capacité à intégrer des méthodes innovantes, comme le « learning by doing ».

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En parallèle, des dispositifs d’insertion professionnelle devront être renforcés pour faciliter la transition des apprenants vers le marché du travail. Ces efforts s’inscrivent dans une dynamique plus large, visant à tripler le nombre de formateurs dans le numérique d’ici 2027, comme annoncé par le Premier ministre. Ce renforcement permettra d’amplifier les capacités de formation et de répondre aux besoins exponentiels du secteur.

Un enjeu de souveraineté numérique

Au-delà de la formation de talents, Digital Morocco 2030 porte un enjeu stratégique plus vaste : celui de la souveraineté numérique du Maroc. En développant un vivier local de compétences et en devenant un producteur de solutions digitales, le Royaume peut réduire sa dépendance aux talents étrangers, tout en consolidant son positionnement sur la scène internationale de l’innovation numérique.

Avec une prévision de 40 milliards de dirhams de revenus d’exportation numérique d’ici 2030 (contre 17,9 MMDH en 2023), l’impératif de disposer d’une main-d’œuvre qualifiée est plus pressant que jamais. Par ailleurs, l’émergence d’un écosystème dynamique de PME Tech et de startups constitue un pilier essentiel pour garantir une croissance économique durable et accélérer la transition digitale du pays.

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Une mobilisation collective nécessaire

La réussite de Digital Morocco 2030 repose sur une mobilisation collective impliquant les secteurs public, privé, académique et associatif. Si l’objectif est clair et les moyens commencent à être mobilisés, la concrétisation de cette vision exige une exécution rigoureuse, des investissements conséquents, et une coordination étroite entre les acteurs.

L’appel à manifestation d’intérêt lancé pour JobInTech marque une étape significative dans cette direction. Cependant, la route demeure longue pour faire du Maroc une véritable locomotive numérique régionale. L’investissement dans les talents numériques est bien plus qu’un projet sectoriel : il s’agit d’une promesse d’avenir, celle d’une économie compétitive, de jeunes qualifiés et d’un rôle accru sur la scène numérique mondiale. Le succès de Digital Morocco 2030 pourrait bien redéfinir l’identité économique et technologique du Royaume.

 
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