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Disty Technologies. une trajectoire boursière qui jette le discrédit sur les méthodes de valorisation des IPO !

Le marché boursier marocain est-il opportun pour les petites capitalisations? Si la direction de la Bourse des Valeurs de Casablanca a fait depuis des années du marché alternatif, compartiment dédié à la PME, un cheval de bataille pour alimenter les introductions en bourse et l’attractivité de la cote casablancaise, la postérité boursière des small caps ayant franchi le Rubicon laisse planer un doute quant à toute réponse optimiste à une telle question.

Sans remonter aux PME cotées depuis plusieurs années et dont certaines voient leur capitalisation faire une trajectoire aussi plate que la Plaine du Gharb, la postérité de Disty Technologies en témoigne largement. Aussi, cet importateur grossiste de matériel et consommable informatique qui avait sonné la cloche en grande pompe le 20 juillet 2022, a vu sa capitalisation fondre de près de 30% à l’issue de sa première année de vie boursière en chutant à 202 millions de dirhams.  Et depuis, le cours de la société fondée et présidée par Younes El Himdy (un ex-Distrisoft, un autre importateur IT qui avait été absorbé par Disway, le leader du secteur lui aussi coté à la bourse de Casablanca) oscille dans une bande étroite de +/- 10% avec de faibles volumes de transactions.

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Il faut dire, qu’avec un baptême de feu en matière de communication financière peu empreint de succès, sachant que le résultat d’exploitation de l’exercice 2022 a reculé de près de 20% alors que le résultat net a été, lui, divisé par plus de 4 fois par rapport à leur niveau d’avant l’introduction en bourse, Disty Technologies a beaucoup déçu les investisseurs. Une déception d’autant plus amère, que la valorisation de cette PME ayant présidé à son IPO (opération d’introduction en bourse) avait reposé en bonne partie sur l’actualisation des promesses de rentabilité future (la méthode DCF -Discounted Cash Flows- qui consiste à déterminer les revenus que rapporteront une entreprise) et que la rentabilité de la première année «achetée» par le marché s’est avérée aux antipodes du business plan élaboré par la banque d’affaires ayant orchestré l’opération. Ce cas d’école qui rappelle bien d’autres épisodes douloureux de la bourse de Casablanca relance le débat, dans les milieux avertis, de la pertinence de certaines méthodes de valorisation (dont notamment le DCF) retenues par les organismes introducteurs et validées par le gendarme des marchés. A suivre !

 
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