Droits de l’homme : Il n’y a pas qu’une seule voie viable
Le développement de l’homme prend racine dans le territoire qui le nourrit. Pays d’histoire et terre-carrefour, le Maroc a toujours évolué dans la pluralité, l’inclusion et la transmission. Puisant la sagesse dans cette tradition multiséculaire, le royaume a fait le pari d’un essor civilisationnel avec le nouveau modèle de développement et œuvre à ce que toutes les dimensions du développement, sociale, économique, politique et culturelle, soient investies au service de la construction d’un avenir meilleur.
Par Yi Da*
Cet engagement trouve écho dans une autre grande civilisation : la Chine. Il y a plus de 2 000 ans, le Confucianisme décrivit ainsi le monde idéal : « Lorsque la Grande Voie prévaut, le monde est la chose publique… Les vieillards sont pris en charge ; les hommes à la fleur de l’âge ont leur métier ; les jeunes disposent des moyens pour se développer…»
L’aspiration millénaire a été reprise, en 1946, lors de la deuxième session du Conseil économique et social des Nations Unies, par le diplomate et philosophe chinois Peng-chun Chang qui a mis en avant l’importance d’améliorer les conditions de vie des peuples. Deux ans plus tard, grâce à son engagement, le comité de rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme, face à l’insistance des Occidentaux sur les libertés purement politiques, a reconnu les droits économiques, sociaux et culturels. Le rêve confucéen est ainsi venu compléter la vision moderne des droits de l’homme.
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75 ans après, dans le pays natal de Chang, cet idéal consacré par la Déclaration se concrétise plus que jamais. Dans le village Huayuan de la province du Zhejiang, les villageois vivent aujourd’hui une vie que personne n’aurait pu imaginer. Éducation gratuite de l’école maternelle jusqu’au lycée, allocations pour les personnes âgés, soutiens aux jeunes entrepreneurs… Autrefois mal desservi et sans accès à l’électricité, ce village est devenu aujourd’hui un modèle de développement en Chine. Et ce n’est qu’un village parmi des milliers d’autres qui ont connu un changement aussi immense.
Cette transformation n’est pas un hasard. Elle est le fruit des efforts déployés au fil des ans pour réaliser la modernisation, qui, selon le Président Xi Jinping, revient à la modernisation de l’homme.
À l’autre bout de la planète, les mêmes efforts sont déployés. Sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc poursuit aujourd’hui sa dynamique nationale dans le domaine des droits de l’homme dans leur globalité et universalité comme vecteur de développement. Par les Marocains et pour les Marocains, le royaume œuvre à bâtir un nouveau modèle de développement qui met l’humain au cœur des politiques publiques. De nombreuses avancées ont été réalisées sur l’ensemble des droits civils, politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux.
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L’homme passe avant toute autre chose. L’objectif primordial de tout engagement politique est de répondre à son aspiration et d’améliorer les conditions de sa vie. Entre le Maroc et la Chine, les grands esprits se rencontrent.
Il n’y a pas deux feuilles d’arbre absolument identiques, et chaque peuple a ses priorités spécifiques. Comme l’a indiqué Sa Majesté le Roi Mohammed VI, « le modèle de développement auquel nous aspirons s’affirmera comme authentiquement marocain ». Le Maroc trace son sillage de développement, ancre ses efforts dans ses réalités nationales en réponse aux aspirations et aux attentes de ses citoyens.
La Chine a également entrepris ses actions en partant de ses propres réalités. Ayant souffert du colonialisme, elle est convaincue que les droits de l’homme ne sauraient se réaliser sans que la souveraineté soit bien établie. La menace de la faim étant imminente à l’époque, elle fait passer en premier les droits à la vie et au développement pour mettre le peuple à l’abri du besoin.
Une approche différente du modèle occidental, qui n’en est pas moins réussie pour autant. Au Maroc, avec l’amélioration des soins de santé et l’accès à des technologies médicales avancées, l’espérance de vie a connu une augmentation significative ces dernières années, passant de 76,55 ans en 2019 à 77,21 ans en 2022. En Chine, fin 2020, a été réalisé avec dix ans d’avance l’objectif d’élimination de la pauvreté du Programme 2030 des Nations Unies, avec plus de 90 millions de personnes qui sont sorties de la pauvreté depuis 2013.
L’engagement du Maroc, comme celui de la Chine, montre bel et bien que chaque nation a le droit d’emprunter le chemin en fonction de ses propres spécificités pour promouvoir le plein épanouissement de son peuple.
Mais avec le succès, viennent parfois des dissonances. Dans le cas de la Chine, certains pays refusent de reconnaître ses progrès du simple fait que cela ne s’est pas produit de la manière qu’ils prônent. Leurs médias – on s’étonnerait de les entendre – n’hésitent pas à décrire la Chine comme une autocratie où les libertés sont entravées.
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À cela, Kishore Mahbubani, diplomate singapourien et ancien Président du Conseil de Sécurité des Nations Unies, a riposté à juste titre : « Si le Parti communiste chinois dépendait seulement de la répression pour rester au pouvoir, il ne serait pas capable de créer l’économie la plus dynamique au monde. »
L’imaginaire n’a pas caché les faits, à notre grand soulagement.
Il y a 75 ans, la Déclaration universelle des droits de l’homme a su transcender la différence idéologique pour devenir un document universel. Cet esprit d’universalité, qui s’enracine dans la diversité du monde et les réalités nationales des pays, doit continuer de nous guider. Chaque pays peut apporter sa part à la réalisation du rêve partagé de l’humanité : la pleine jouissance des droits de l’homme par tous.
(Yi Da est un spécialiste en relations internationales basé à Beijing.)