Échec de la fusion Nissan-Honda, selon la presse nippone
Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan a décidé de mettre fin aux négociations sur un projet de fusion avec son compatriote plus robuste Honda, a affirmé mercredi le quotidien financier Nikkei, des informations qui ont entraîné un effondrement du titre Nissan à la Bourse de Tokyo.
Honda, géant japonais du secteur, et Nissan, son rival en sérieuses difficultés financières, ont ouvert en décembre ces discussions en vue d’une fusion pouvant donner naissance en 2026 au troisième constructeur mondial.
La perspective alors esquissée était de regrouper les deux groupes au sein d’une holding unique, avec une seule cotation en Bourse. Des détails étaient attendus courant février.
Mais plusieurs médias japonais ont rapporté dès mardi que Honda envisageait finalement d’acquérir les actions de Nissan pour le transformer en simple filiale.
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Un scénario inacceptable pour Nissan, soucieux de préserver son autonomie et qui a préféré interrompre les discussions, a rapporté mercredi le quotidien financier Nikkei.
« Les deux entreprises avaient discuté d’une structure de holding, mais n’ont pas pu se mettre d’accord sur des conditions telles que le ratio d’intégration », a indiqué le Nikkei.
« Honda a (ensuite) approché Nissan avec une proposition visant à en faire une filiale: Nissan a décidé de mettre fin aux négociations, en raison d’une forte opposition au sein de l’entreprise », a-t-il ajouté.
La publication de ces informations a ébranlé les marchés: en milieu d’après-midi, l’action Nissan chutait de 4,86%, avant que l’opérateur boursier ne suspende les échanges sur le titre dans l’attente d’une « confirmation » des informations de presse.
A l’inverse, vers 06H00 GMT, le titre Honda bondissait de 12%.
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Aucun des deux constructeurs, contactés par l’AFP, n’a souhaité commenter la situation.
L’objectif du projet était d’associer les forces de Honda et Nissan pour négocier le virage stratégique de l’électrique, un créneau dominé par l’américain Tesla et les constructeurs chinois, BYD en tête, et où les groupes nippons sont très en retard.
Un rapprochement providentiel pour Nissan: fortement endetté, il a essuyé sur juillet-septembre une perte inattendue et sa marge opérationnelle a quasiment fondu.
Sous pression, il a annoncé supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et tailler dans ses capacités.
Challenge (avec AFP)