Edito. Garder le cap vers les transformations stratégiques
Malgré certaines insuffisances et faiblesses, la mobilisation spontanée et collective contre les effets immédiats du séisme a été globalement un succès. Mais la déclinaison actuellement en cours du programme post-séisme est, de loin, beaucoup plus importante. Elle devra permettre notamment d’apprécier la qualité réelle des interventions des acteurs publics responsables aux niveaux national et surtout territorial. L’implication personnelle du Souverain donne force et espoir à la réussite de ce processus, qui doit préparer le terrain à des transformations structurelles plus profondes et durables, en termes de désenclavement des « zones marginalisées », d’éradication de la pauvreté, de développement des capacités, de respect de la volonté des populations concernées et, in fine, d’amélioration qualitative des conditions matérielles et morales de vie.
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Les besoins humains fondamentaux, individuels et collectifs, sont bien identifiés, en termes d’habitats salubres, d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à la lumière, d’accès à des services publics d’éducation et de santé de qualité, de disponibilité d’infrastructures routières de qualité et de transports collectifs publics pour mettre fin à l’isolement géographique et social des zones de montagne, d’investissements publics et privés favorables à l’emploi et à l’émergence d’activités professionnelles durables (…).
C’est là un programme ambitieux dont la finalité première n’est autre que la protection de la dignité humaine et la mise en place d’un système de solidarité structurelle et permanente qui n’a rien à voir ni avec l’assistanat ni avec la logique caritative saisonnière. C’est aussi un programme appelé à être étendu progressivement à l’ensemble du territoire national pour que plus jamais aucune Marocaine, aucun Marocain ne soient oubliés ou ignorés. C’est une rupture dans les têtes et dans la réalité effective avec un Maroc inégalitaire, pendant longtemps perçu, à tort ou à raison, à travers une vision dualiste ou binaire, opposant le bled « makhzen » au bled « siba », un Maroc utile à un Maroc inutile, un Maroc riche à un Maroc pauvre (…).
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Pour cela, le rôle central de la femme marocaine, qui a su démontrer concrètement son potentiel réel dans tous les domaines, est incontournable. D’où la permanence de la réforme du Code de la famille, rappelée à nouveau par le Souverain, comme priorité urgente et stratégique, afin de pouvoir créer une dynamique de changement sociétal irréversible, en construisant solidement une société équitable et en ancrant le Maroc au sein des formations sociales les plus avancées et les plus respectueuses de la dignité humaine dans sont intégralité et dans son universalité.