Edito. Il n’y a plus rien à dire…
L’urgence est dans l’action. Comprendre est certes nécessaire. Mais la compréhension sans action n’est que spéculation. Pire, elle prépare l’enterrement des espoirs.
La pandémie due au Covid-19 a d’abord été une sonnette d’alarme. La surdité humaine est l’une des principales causes de la continuité, voire de l’apparition de nouvelles menaces plus destructrices. Le changement, à la fois individuel et collectif, dans les modes de production et de consommation, dans les rapports avec la nature, avec l’ensemble des écosystèmes, est à la fois urgent et incontournable. Le « greenwashing » (vœux pieux écologiques) ne peut pas être une réponse aux « méga-menaces » inhérentes au réchauffement climatique et à la mondialisation sauvage. A l’instar des droits humains universels, l’écologie, n’est plus un domaine réservé exclusivement aux élites. Elle est au cœur des solutions de la « polycrise mondiale ». Les risques systémiques n’ont pas de frontières. Plus que jamais, la construction d’une vision holistique par un « consortium scientifique mondial », sous l’égide d’une ONU réformée et détentrice de vrais pouvoirs, est une première réponse qui ne peut attendre.
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Malgré ses moyens modestes, le Royaume du Maroc s’est déjà inscrit dans cette optique. Ses efforts en matière de développement des nouvelles énergies renouvelables, sont internationalement reconnus. Le sens du développement est à revoir. Le confort des humains ne peut se faire indéfiniment, au détriment des équilibres environnementaux. Pour survivre, la démocratie doit intégrer les intérêts et les attentes des générations futures actuellement absentes dans les processus décisionnels. Généralisation de la protection sociale, accès équitable aux soins et à l’éducation, à un emploi ou à une activité génératrice de revenus, à un habitat salubre, pouvoir fonder une famille (…), constituent le « SMIG social » indispensable à la protection de la dignité humaine. Sans la réforme de la santé, la protection sociale ne peut être qu’une coquille vide.
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Cette réforme nécessite non seulement un investissement conséquent dans les infrastructures sanitaires, un personnel qualifié et motivé, mais surtout un nouveau mode de gouvernance garantissant la transparence, l’efficience et l’accès équitable aux soins. L’objectif principal de la réforme de l’éducation est la remise en marche de l’ascenseur social, facteur d’équilibre systémique. Le rapport du cinquantenaire, celui de l’Instance Equité et Réconciliation, celui du Nouveau modèle de développement, et la Constitution de 2011, sont autant de preuves concrètes quant à l’existence d’une « matière grise endogène », capable de réaliser les meilleurs rêves des Marocains, dans tous les domaines, tout en étant solidaires avec les autres peuples.