Politique

Edito. Une apparence trompeuse d’immobilisme

Derrière l’apparence de l’immobilisme, couvent des mouvements de changement. Tout système, incapable d’évoluer et de s’adapter, explose ou implose. Cette règle est valable physiquement et socialement. L’idéal est dans une dynamique réformiste paisible. N’ayons donc aucune crainte de créer, d’innover, tout en gardant ce qu’il y a de meilleur dans l’ancien, et tout en évitant le simple mimétisme. La « peinture » reste toujours superficielle et ne résiste guère au temps.

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Le Maroc a un besoin urgent d’inventer son propre modèle de développement, non pas ex nihilo, mais en partant des racines, des forces endogènes, de ce potentiel interne exceptionnel, plusieurs fois prouvé, prêt à émerger et à réaliser des miracles dans presque tous les domaines. Le modèle de développement, né en Europe, depuis les 17ème et 18ème siècles, sur les décombres du système féodal, a atteint ses limites. Il ne peut survivre tel quel qu’en continuant à exploiter et à opprimer d’autres formations sociales, tout en bousillant la planète. Les « expériences de développement » plus récentes, notamment en Asie, ont relativement réussi, surtout en termes de croissance, en intégrant des principes inhérents au concept de « bonne gouvernance », prouvant ainsi la non exclusivité de ces principes pour l’Europe et donc leur profondeur universel, malgré les spécificités locales.

A travers la Cour des Comptes, acteur stratégique dans la transformation du système de gouvernance publique, aux niveaux national et territorial, le Maroc a initié, tant bien que mal, ce chantier incontournable de construction d’un « Etat de droit démocratique », comme « choix irréversible », gravé dans la Constitution dès la première phrase du préambule. Et ce choix est indissociable du développement d’une « société solidaire ».

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Douze ans après l’adoption de la dernière Constitution, la réalité a-t-elle changé ? Comment enraciner ces principes constitutionnels dans la vie quotidienne des citoyens ? Parmi les principaux acteurs du changement figurent les partis politiques (PP) dont le rôle principal est d’œuvrer « à l’encadrement et à la formation politique des citoyennes et citoyens, à la promotion de leur participation à la vie nationale et à la gestion des affaires publiques (…) ». Pas moins de 34 PP, financés par l’argent public, existent actuellement. Sommes-nous pour autant face à une pluralité réelle ? La plupart des PP entretiennent des relations saisonnières avec les citoyens. Rares sont les PP socialement actifs et enracinés pour exprimer les besoins et attentes des citoyens et les mobiliser sur la base de projets sociétaux. La Cour des Comptes a révélé des insuffisances dans la gestion des comptes des partis politiques. C’est là un indicateur de déficience en matière de reddition des comptes et de transparence. C’est aussi le symptôme d’un mal plus profond : le déficit de démocratie interne. Et c’est par là qu’il est possible de commencer pour rompre avec cet « éternel retour » et ouvrir la voie au changement. 

 
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