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Elevage. Une baisse alarmante du cheptel et une production en chute libre

Le cheptel national traverse une crise grave, fortement impacté par plusieurs années consécutives de sécheresse et l’augmentation des prix des aliments pour le bétail. Face à cette situation, les éleveurs, dépassés, n’ont eu d’autre choix que de se séparer de leurs animaux, souvent pour l’abattage. Cette vente a particulièrement concerné les femelles, ce qui fait craindre une réduction significative des naissances futures.

Le cheptel national d’ovins et de caprins souffre encore du manque de données actualisées sur sa composition et sa répartition géographique. Cette lacune complique la tâche du ministère de l’Agriculture, qui peine à adopter des mesures efficaces pour protéger un cheptel en crise, l’une des plus graves qu’il ait connues.

Lancement de l’opération de recensement général du cheptel

Dans ce contexte, le ministère a lancé une opération de recensement général du cheptel national 2024, débutant par la province de Taounate. En collaboration avec l’Association Nationale des Éleveurs Ovins et Caprins (ANOC), cette opération porte le slogan «Notre bétail est la fortune de notre pays». Elle vise à actualiser les données relatives au cheptel, sa composition et sa répartition, afin d’aider les autorités à adopter des mesures adaptées à sa préservation.

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Le ministère précise que cette initiative s’inscrit dans le cadre du suivi de la filière des viandes rouges et du programme de protection et de restructuration du bétail national. «Cette opération permettra également de définir une politique de développement global et intégré pour le secteur des petits ruminants, renforcer sa résilience face aux changements climatiques et aux contraintes internationales, et préserver la souveraineté alimentaire du pays», indique la tutelle.

La situation des éleveurs se détériore chaque année à cause de la sécheresse persistante, du manque de pâturages et de l’augmentation des coûts des aliments pour bétail. Leur seule solution consiste souvent à se séparer d’une grande partie de leurs troupeaux, mâles et femelles, au profit de l’abattage. Cette situation a conduit à une diminution de la production de viande rouge et de lait, entraînant une hausse des prix de la viande. « Il est désormais difficile de combler le déficit en ovins, caprins et bovins par des importations. Le secteur de l’élevage est aujourd’hui sinistré, et beaucoup d’inconnues persistent faute de données fiables. Le recensement du cheptel pourrait révéler un véritable désastre », avertit Hassan Hamri, ingénieur agronome.

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Lors d’une récente session à la Chambre des conseillers, le ministre de l’Agriculture a expliqué que l’état du marché de la viande rouge dépend du cheptel national, précisant que les sécheresses successives et la hausse des prix des aliments pour bétail ont provoqué une diminution inquiétante des effectifs.

Des mesures gouvernementales face à la dégradation des conditions d’élevage

Face à cette crise, le gouvernement a pris plusieurs mesures de soutien au secteur, telles que la distribution de subventions pour l’achat de fourrage et la mise en place de programmes d’assistance pour les éleveurs les plus affectés. Toutefois, selon Hassan Hamri, ces mesures, bien qu’essentielles, ne suffisent pas à inverser la tendance à long terme. Les aides gouvernementales ne répondent pas aux besoins réels des éleveurs, particulièrement dans les régions marginalisées.

Pour 2024, l’État a alloué 1,2 milliard de DH pour subventionner l’achat d’orge, soit environ 0,6 kg par tête de cheptel ovin et caprin. « Cet apport reste insuffisant pour compenser le manque de fibres végétales en l’absence de pâturage. Il est crucial de fournir une alimentation alternative au pâturage, de bonne qualité et à un coût raisonnable », précise l’ingénieur agronome.

D’après les dernières statistiques officielles, le cheptel national est estimé à 20,3 millions de têtes d’ovins et 5,4 millions de caprins, avec une baisse respective de 2% et 4% par rapport à 2023.

 
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