En Israël, la mobilisation s’amplifie pour exiger un accord sur les otages
La mobilisation s’amplifie en Israël en vue d’accroître la pression sur le gouvernement pour obtenir la libération des otages retenus à Gaza, après la mort de six d’entre eux, malgré la décision d’un tribunal israélien de mettre fin à un mouvement de grève inégalement suivi lundi dans le pays.
Les otages ont été enlevés et emmenés à Gaza lors d’une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre en Israël, qui a déclenché la guerre dans le territoire palestinien où de nouvelles frappes aériennes et des tirs d’obus ont été signalés dans la nuit.
Des milliers d’Israéliens sont à nouveau descendus dans la rue lundi, au lendemain de manifestations massives dans plusieurs villes du pays, pour réclamer le retour des otages.
« Nous voulons que ce gouvernement (de Benjamin Netanyahu) cesse d’exister, nous voulons des élections, et avant tout nous voulons qu’il signe un accord pour libérer les otages et mettre fin à cette guerre qui est terrible pour les deux camps », a dit à l’AFP Barak Hadurian, un ingénieur de 56 ans, lors d’une manifestation à Tel-Aviv.
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La centrale syndicale israélienne a appelé à une « grève générale » pour accentuer la pression sur le gouvernement en vue d’obtenir un accord sur la libération des otages, après l’annonce dimanche de la découverte des corps de six otages dans la bande de Gaza.
Mais le mouvement était inégalement suivi lundi, plusieurs municipalités, notamment celle de Jérusalem, n’ayant pas suivi le mot d’ordre. Le tribunal du Travail de Tel-Aviv, saisi par un ministre du gouvernement de Benjamin Netanyahu, a ordonné la fin de la grève » dans l’après-midi.
Sous pression croissante pour conclure un accord sur les otages après des mois de blocage, M. Netanyahu, a menacé à nouveau dimanche de « régler son compte » au Hamas, considéré comme un mouvement terroriste par Israël, à l’instar des Etats-Unis et de l’Union européenne.
Depuis des mois, les médiateurs — Qatar, Egypte, Etats-Unis — tentent de convaincre le Hamas et Israël de conclure un accord en vue d’un cessez-le-feu assorti d’un échange d’otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, mais sans succès jusque-là.
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Le président américain, Joe Biden, qui s’était dit « dévasté », après la découverte des corps des otages parmi lesquels l’Israélo-Américain Goldberg-Polin, doit se réunir lundi avec les négociateurs américains pour discuter « des efforts pour arriver à un accord qui assurera la libération des otages restants », selon la Maison blanche.
Selon le ministère israélien de la Santé, l’autopsie réalisée sur les corps des six otages révèle qu’ils ont été tués « à bout portant » « entre jeudi et vendredi matin ». Mais selon un cadre du Hamas, s’exprimant sous couvert d’anonymat, ils ont été « tués par des tirs et des bombardements » israéliens.
Lors de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre, 251 personnes ont été enlevées: 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée.
Cette attaque a entraîné côté israélien la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP d’après des données officielles.
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Les représailles israéliennes à l’attaque du 7 octobre ont fait au moins 40.786 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, provoquant un désastre humanitaire et sanitaire et le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants. Selon l’ONU, la majorité des morts sont des femmes et des mineurs.
Dimanche, le centre du territoire palestinien assiégé a connu quelques heures de répit, une vaste campagne antipolio ayant été lancée à la faveur de « pauses humanitaires » de trois jours chacune, de 06H00 à 14H00.
Objectif: vacciner plus de 640.000 enfants de moins de dix ans, après un premier cas confirmé de cette maladie dans le territoire palestinien depuis 25 ans.
Pendant la nuit, des tirs d’obus ont été signalés dans la ville de Gaza, ainsi que des frappes aériennes sur Nusseirat dans le centre du territoire palestinien assiégé et dévasté par près de onze mois de guerre.
Au moins deux personnes ont été tuées dans une frappe sur un appartement dans le nord de la ville de Gaza, selon la défense civile.
Israël poursuit également son opération militaire lancée mercredi en Cisjordanie, un territoire palestinien séparé de la bande de Gaza et occupé par Israël depuis 1967.
Lundi à Jénine, dans le nord de ce territoire palestinien, des bulldozers israéliens ont détruit des chaussées, causant d’importants dégâts, selon un correspondant de l’AFP.
Au moins 24 Palestiniens, principalement des combattants, ont été tués par l’armée israélienne en Cisjordanie depuis mercredi, selon le ministère palestinien de la Santé. Tous étaient des « terroristes », selon l’armée israélienne.
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, et le Jihad islamique, autre groupe armé, ont déclaré qu’au moins 14 des morts combattaient dans leurs rangs.
Challenge (avec AFP)