ESG: le nouveau dada des entreprises
Aujourd’hui le sujet sur la matérialité est de tous les débats. Cependant même si les ambitions sont nobles avec l’émergence d’un nouveau mindset de gouvernance en conscience ou morale, le faux ESG menace cette nouvelle dynamique censée réinventer les matrices économiques.
Dans ce contexte mondial en constante mutation et faisant face à des risques de tout genre qui menacent l’équilibre économique des pays, les compagnies font face à de nombreux défis. La crise du Covid, la guerre en Ukraine, l’urgence climatique et, aujourd’hui la guerre au Moyen-Orient… les praticiens des sciences économiques convergent tous sur le fait que nous sommes dans un nouveau monde.
Et dans cette nouvelle réalité économique, les 17 objectifs du développement durable, dont l’ESG est une version dédiée à l’entreprise, se positionne comme l’alternative de résilience idoine. Dans ce nouveau paradigme financier, l’entreprise est contrainte de s’inscrire dans une posture de business éthique. De plus, pour sa durabilité et sa pérennité, elle devra privilégier la rentabilité non financière au détriment des réflexes de rente. En clair, l’émergence des critères ESG tournés vers un système économique moral a pour objectif de placer l’être humain et la planète au cœur des actions des grandes entreprises.
Lire aussi | A travers sa nouvelle filiale INEE, le groupe CDG lance un vaste chantier de décarbonation
Au Maroc, depuis un certain moment, presque la plupart des grands groupes sont aux couleurs de l’ESG. Porté par certains médias, le sujet de l’ESG commence à devenir l’un des chevaux de bataille des cabinets de conseil notamment Pwc Maroc qui a commencé a organiser une série de conférence sur le sujet.
Dans cette ruée sur l’ESG, comme à l’internationale, plusieurs experts et même des personnalités de la finance ont tiré la sonnette d’alarme sur le « faux ESG ». C’était il y a seulement quelque mois que le patron du célèbre fonds Black rock larry fink dans une interwiew accordée au média the Economist appelait à ne pas utiliser l’ESG comme une arme contre les opérateurs économiques. Contacter par Challenge l’expert en RSE Tariq Essaid, nous confie que : « que l’ESG en soit a pour mission de soutenir le développement durable et qu’il ne devrait pas être un pure discours ou une mode ». « L’ESG devient une exigence un must to have vu la réglemention en cours, le poids des cadres internationaux et le devoir de vigilance qui impactera les entreprises marocaines exportatrices », nous confie une autre source chez moody’s Maroc.
Un narratif économique qui a de l’écho : le cas Maroc Telecom !
Depuis 2014, le groupe Maroc Telecom demeure à cheval sur ces questions d’ESG et de RSE. Sensible aux impacts environnementaux de son activité, il s’attache à renforcer sa responsabilité environnementale en prenant quotidiennement de nombreuses initiatives dans ce domaine. Réduire les émissions de gaz à effet de serre, gérer efficacement les déchets et sensibiliser les salariés sur l’importance d’un comportement éco-responsable au travail sont des enjeux majeurs de sa politique environnementale.
Dans la même année, l’opérateur a obtenu le label de Responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Ce Label témoigne de l’engagement de l’entreprise à défendre et à promouvoir les principes universels de responsabilité sociale et de développement durable. En effet, il est accordé après évaluation du respect de la charte de responsabilité sociale de la CGEM. « Après audit, il a été perçu que le groupe respecte tous les critères ce qui lui a d’ailleurs permis d’avoir ce label. Maroc Telecom a une bonne stratégie RSE qui demeure en progrès », nous confie un membre de la commission RSE de la CGEM sous couvert de l’anonymat. « La Responsabilité sociale et environnementale continue de figurer au centre de nos préoccupations. Nous veillons au quotidien à ce que le développement du groupe concilie progrès économique, sociétale et environnementale. Les nombreuses actions menées en faveur de la promotion de la culture, de l’éducation, de l’humanitaire, du sport ou encore de la protection de l’environnement confirment notre statut d’acteur citoyen », déclare Abdeslam Ahizoune, PDG de Maroc Telecom dans un rapport d’activité sur le développement durable.
Tourné vers un business moral
Comme la plupart des grandes multinationales, le groupe est inscrit dans une forme de prise de conscience de son empreinte sur son environnement. Telle une entreprise à mission et à fort impact social, se sont plus de 850 000 emplois indirects créés par le groupe, près de 113 000 au Maroc et plus de 740 000 dans les pays des filiales. Le groupe demeure également très dynamique dans la RSE avec des programmes très innovants dans le domaine de l’éducation, de la santé. Par ailleurs, durant les heures sombres du Covid, l’on se rappelle le patriotisme économique du groupe avec sa contribution au Fonds Covid à près de 1,5 milliard de dirhams.
Lire aussi | IAM condamné à verser 6,3 milliards DH à WANA Corporate
Bien que cela à eu des impacts sur sa santé financière, à travers ce geste plus que symbolique, l’opérateur a clairement démontré son engagement d’entreprise citoyenne sensible aux réalités de la société. Rappelons que Maroc Telecom jouit d’une véritable aura à l’international sur les questions de RSE. Il maintient sa présence parmi les 70 meilleures entreprises en responsabilité sociale dans des pays émergents ou en développement, sélectionnées par Vigeo.